- Le poids des exportations dans le total mondial inchangé depuis dix ans
- Le Royaume perd du terrain face à ses principaux concurrents
En dépit de la multitude de plan pour dynamiser le tissu industriel, le Maroc a perdu du terrain en termes de compétitivité. En réalité, Ahmed Réda Chami, ministre du Commerce et de l’Industrie et son homologue du Commerce extérieur, Abdellatif Maâzouz, sont engagés dans un marathon où les concurrents évoluent à une vitesse supérieure au moment où le Maroc, lui, est semble-t-il toujours au point mort. La Direction des études et prévisions financières (DEPF) fait bien de le relever dans son dernier rapport. En effet, le poids des ventes de produits marocains dans les exportations mondiales est resté inchangé à 0,11% entre 2000 et 2009. En comparaison, les principaux concurrents du Maroc aussi bien sur le continent qu’en Europe ont amélioré leurs indicateurs. Le poids des exportations égyptiennes par exemple est passé de 0,08 0,17% dans le total mondial sur la même période. Celui de la
Turquie atteint 0,82% (0,43% en 2000). Même constat pour la Pologne et la Roumanie dont les expéditions vers l’étranger représentent respectivement 1,08 et 0,33% des exportations mondiales. Les raisons de l’immobilisme du Maroc sonnent toutes comme un refrain qui revient en boucle «le manque de diversification géographique et des produits sur les marchés fortement concurrentiels». Certes les exportations ont repris des couleurs en 2010. Mais cette amélioration n’efface pas pour autant les lacunes enregistrées sur la dernière décennie. La forte orientation sur le marché européen s’est révélée handicapante au moment de la crise. Déjà sur un trend baissier, la demande des pays de l’Union européenne adressée au Maroc a chuté de 13,2% en 2009 selon le rapport du DEPF. D’autres facteurs, notamment la sous-productivité, expliquent également la faiblesse des ventes à l’étranger. La Banque mondiale avait sonné l’alerte en 2009 en classant le Maroc à la 21e place sur 30 pays émergents en matière de productivité. Selon l’étude, la productivité annuelle d’un ouvrier dans le secteur manufacturier par exemple s’élève à 8.000 dollars (64.000 DH) contre 22.000 dollars (176.100 DH) pour l’ouvrier sud-africain ou encore 17.000 dollars (136.100 DH) pour le mexicain. Même s’il a été décrié, le document de la Banque mondiale a été quelque peu appuyé par les travaux de Bank Al-Maghrib sur le sujet la même année. «La hausse du coût unitaire du travail relatif amorcé depuis 2001 s’est accompagné d’un niveau faible de productivité dans le secteur manufacturier», résume le rapport de la banque centrale. Il classe le Royaume derrière la Grèce, la Hongrie, la Pologne ou encore la Bulgarie.
F. Fa
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