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Conseil de la concurrence, quotas de blé et contrebande aux frontières Est : Benbada dit ses vérités

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  • Conseil de la concurrence, quotas de blé et contrebande aux frontières Est : Benbada dit ses vérités

    Lorsqu’un membre du gouvernement se plaint d’«écueils administratifs», c’est que l’autorité de l’Etat n’à plus droit de cité, si ce n’est la cohésion de l’Exécutif qui est en cause. Et Benbada, ministre du Commerce, ne mâche pas ses mots : l’installation du Conseil de la concurrence peine, à cause justement d’«écueils administratifs». C’était, hier, à l’APN (Assemblée populaire nationale), en marge d’une plénière où il a eu à répondre aux questions orales des députés.

    Lyas Hallas – Alger (Le Soir) – Une plénière qui a vu se succéder au pupitre, Abdelmalek Sellal, Mohamed Chérif Abbès, Amar Ghoul, Noureddine Moussa, Hachemi Djiar, respectivement ministres des Ressources en eau, des Moudjahidine, des Travaux publics, de l’Habitat, et de la Jeunesse et des Sports, et, bien sûr, Mustapha Benbada, ministre du Commerce. Ce dernier, qui ne s’est pas étalé sur ces «écueils administratifs», a néanmoins promis d’«œuvrer pour que le Conseil de la concurrence soit opérationnel d’ici la fin de l’année en cours», pourvu, avance-t-il, que «les textes le régissant soient adoptés par le gouvernement au mois de juin prochain ». La mission du Conseil de la concurrence étant, souligne le ministre, de réguler les activités commerciales sur le marché national et combattre l’«arbitraire du monopole ». M. Benbada a précisé que «la formule à adopter pour la gestion du Conseil est à l’étude, il s’agit aussi de définir son organigramme et le régime indemnitaire de ses membres». Sur un autre plan, le ministre a évoqué la hausse du prix de la semoule et a expliqué cette tension par, entre autres, «la forte demande à l’est du pays, où des quantités importantes traversent les frontières avec la Tunisie, et aussi l’orientation de certains minotiers d’une partie de leurs quotas pour la fabrication de pâtes alimentaires, dont la marge de bénéfices est plus importante ». Chose plutôt contraire à la loi puisque les minotiers privés bénéficient d’un quota de blé subventionné -60% des capacités de trituration de chacun que leur fournit l’OAIC- dans le cadre du dispositif de plafonnement des prix de la semoule et du pain. Or, ce quota est censé servir à fabriquer de la semoule et de la farine panifiable uniquement. Le ministre du Commerce qui a justifié le laisser-faire au niveau des frontières par le «devoir de solidarité avec le peuple tunisien », a promis d’autres concessions aux minotiers : «L’Algérie n’a jamais manqué à son devoir de solidarité avec ses voisins mais nous veillerons à ce qu’il soit dans un cadre légal. Les services de sécurité ont pris les mesures nécessaires au niveau des frontières. Maintenant, pour faire baisser la tension, perceptible à l’est et au centre du pays notamment, nous augmenterons éventuellement les quotas des minotiers pour injecter des quantités suffisantes de blé dans le marché. » Et d’ajouter : «Nos contrôleurs travaillent d’arrache-pied au niveau des minoteries pour s’assurer justement de l’usage du blé fourni.» Dans le même contexte, il convient de noter que le ministre du Commerce a annoncé que des mesures ont été prises de concert avec les opérateurs en vue d’assurer la disponibilité des produits alimentaires afin d’éviter la hausse des prix pendant le mois de Ramadan, une période où la spéculation bat son plein.

    «Pour les produits frais (légumes, fruits et viande), un vaste programme a été élaboré en coordination avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Un programme doté notamment d’un système de stockage de viande. Notre pays dispose d’une richesse animale appréciable, et il suffit de réguler la distribution dont l’Etat a favorisé l’investissement dans les abattoirs». Rappelons enfin que Mustapha Benbada est le troisième ministre à avoir évoqué publiquement des problèmes administratifs freinant son action, après Boubekeur Benbouzid, qui a accablé la DG de la Fonction publique et Abdelmalek Sellal en novembre dernier (lire le Soir d’Algérie du 13 novembre 2010).

    L. H.
    Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay
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