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La double rupture sera-t-elle d’inspiration militaire ?

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  • La double rupture sera-t-elle d’inspiration militaire ?

    Le général à la retraite Khaled Nezzar, qui n’intervient presque plus dans le débat public, est revenu cette semaine avec une feuille de route marquée curieusement par un discours d’opposition.


    L’ancien ministre de la Défense ne partage rien de la démarche politique de Abdelaziz Bouteflika. Il évoque à peine «l’engagement solennel du président de la République» de lancer un processus de «réformes». Il reprend une expression utilisée du temps du général Liamine Zeroual, qui a démissionné de son poste présidentiel en 1998, sur «le parachèvement de l’édifice institutionnel et législatif national». Mais qu’a fait Bouteflika pendant onze ans de règne ? N’a-t-il pas «continué» l’œuvre de Liamine Zeroual ? A priori, non. Khaled Nezzar évoque «le déficit de crédibilité» de l’autorité publique liée aux élections. «Il y a donc lieu de rechercher et de mettre en place des mécanismes et des procédures rendant les scrutins irréprochables», a-t-il déclaré après avoir été reçu par la commission Abdelkader Bensalah à la faveur des «consultations politiques» sur la révision de la Constitution et des lois.
    L’ancien ministre de la Défense semble partager le point de vue de ceux qui avaient douté des scores attribués à Bouteflika après les élections présidentielles de 1999, 2004 et 2009. Aucun chef militaire n’a osé évoquer publiquement cette question durant les dix années écoulées. Pire, tout débat critique sur la démarche politique du chef de l’Etat a été empêchée avec la caution de l’armée et des services secrets (DRS). Pour surmonter son manque de légitimité, et même de crédibilité, Bouteflika, présenté comme un président civil capable de renvoyer les généraux dans les casernes, a organisé deux référendums sur la concorde civile et sur «la réconciliation nationale».
    Des consultations aux résultats plus que dopés. Khaled Nezzar, qui s’est exprimé au moment où Bouteflika se trouvait au sommet du G8 à Deauville, en France, suggère que l’Algérie n’est pas encore «un Etat de droit» et appelle à saisir «la chance historique» qui se présente pour y arriver.
    Cela commence-t-il par le départ de Bouteflika et de ses soutiens au sein des appareils sécuritaires ? Visiblement, oui. «L’organisation de l’alternance au pouvoir, avec égalité des chances d’accès aux instances délibérantes et aux exécutifs élus, ceci à tous les niveaux de l’autorité de l’Etat», a noté le général. Par l’expression «à tous les niveaux de l’Etat», il ne visait pas uniquement la fonction présidentielle. Khaled Nezzar, qui a presque le même âge que Abdelaziz Bouteflika, propose d’une manière claire de «passer le flambeau aux nouvelles générations». Donc, nous sommes face à une nouvelle mécanique de double rupture qui commence par la fin d’un pouvoir toujours rattaché à «la légitimité historique». Sinon, comment comprendre cet appel de Khaled Nezzar pour la primauté de «la légitimité constitutionnelle» pour toute question «touchant au temporel et aux droits du citoyen».
    A ce niveau-là, il faut peut-être chercher quelle est l’institution qui agit en dehors de la Constitution et pourquoi ? Tout compte fait, ce que propose Khaled Nezzar doit aboutir à un changement radical du système politique, une configuration qui rompt avec les pratiques d’après 1992. Il y a toutefois une question : Khaled Nezzar parle-t-il en son nom personnel ? Ou s’exprime-t-il au nom des généraux hostiles à la démarche politique du président Bouteflika ? La sortie de Khaled Nezzar, parmi les acteurs du coup d’Etat contre Chadli Bendjedid en 1992, et la présence du général Mohamed Touati dans la commission Bensalah soulignent que l’armée, qui n’a pas de porte-voix défini, ne veut plus rester en marge de «l’histoire».
    Le rôle joué par les armées tunisienne et égyptienne dans l’engagement de processus de transition démocratique donne-t-il des idées aux militaires algériens ? C’est l’occasion ou jamais de redorer le blason auprès de la population après l’épisode noir des années 1990. En face, il y a un Président qui n’arrive pas à joindre l’accélération des événements dans le monde arabe ni à moderniser l’appareil de l’Etat. Un Président qui, non seulement, tire le pays vers l’arrière mais qui a bloqué la démocratisation de l’action politique. Chef suprême des forces armées, Bouteflika n’a rien fait pour redonner le pouvoir entier de décision aux civils et soumettre les institutions de l’Etat au contrôle populaire.
    Reste que ce retour d’anciens militaires sur la scène nationale a de quoi inquiéter, surtout que tous les espaces d’expression libre ont été fermés. Les tentatives de diabolisation des partis, des ONG et des syndicats, par les actions de manipulation, font qu’aujourd’hui le pouvoir fait face à un mur. Les consultations de Bensalah qui, dès le départ, ont exclu les jeunes et les personnalités indépendantes, ne serviront à rien. Sauf à gagner du temps et à donner l’impression que «quelque chose» bouge…


    Fayçal Métaoui

  • #2
    L'Edito d'El Watan

    Mettez côte à côte le document remis à la commission des réformes de Bensalah par le général-major et ancien ministre de la Défense nationale, Khaled Nezzar, au titre de ses propositions au débat et un autre projet de société d’un parti d’opposition ayant boycotté les consultations, et cherchez l’erreur ! Il n’y en a presque pas. Du moins du point de vue du fond doctrinal des changements démocratiques que Nezzar propose. Quand on égrène les axes de réflexion de la feuille de route pour une Algérie «démocratique et républicaine» que le général-major Nezzar soumet à la commission et, au-delà au président Bouteflika, on a du mal en effet à croire que le document émane d’un haut gradé de l’ANP qui a occupé les plus hautes fonctions au sein de la hiérarchie militaire et au sein de l’Etat, en tant que membre du Haut comité d’Etat ( HCE ), au niveau de la direction collégiale mise en place après l’assassinat de Boudiaf.
    A chaque fois que le général Nezzar s’invite ou est invité au débat public, à l’occasion d’un événement politique ou culturel dans le cadre de ses activités nouvelles d’écrivain, la même interrogation fuse : le général parle-t-il pour lui même ou bien n’est-il que le poste avancé de forces, de lobbies engagés dans des luttes de sérail ? Autrement dit, les changements auxquels appelle le général Nezzar procèdent-ils d’une conviction démocratique profonde ou bien d’un jeu d’appareil dont on dit qu’il est difficile d’en sortir après avoir fait comme le général Nezzar une longue carrière à l’ombre du système en place ? Une certitude, c’est que quand on a le parcours de Nezzar, qui fut l’homme fort du régime dans les moments difficiles qu’a eu à traverser l’Algérie où il a eu à jouer un rôle capital dans la sauvegarde des valeurs républicaines du pays, on ne prend jamais de retraite.
    Le janviériste d’hier qui a pris la responsabilité de donner un coup d’arrêt au projet islamiste a-t-il gardé l’arme au pied ? Depuis l’arrivée de Bouteflika aux commandes du pays, Nezzar s’est imposé comme règle cardinale de ne pas chasser sur ses terres, connaissant la personnalité de l’homme et ses capacités de nuisance quand on se frotte à lui un peu trop à son goût. Depuis les propos peu gratifiants qu’il avait tenus sur Bouteflika après son élection en 1999, le qualifiant de «canasson», ses commentaires sur l’homme et son action sont devenus rarissimes.
    Les conditions politiques internes et externes sont-elles aujourd’hui plus favorables au général pour repartir à l’assaut et remettre en mouvement le projet républicain dont il s’estime, d’une certaine façon, le garant moral en tant qu’acteur de premier plan du coup d’Etat constitutionnel de janvier 1990 qui a barré la route du pouvoir au parti islamiste dissous ? Même les sujets qui fâchent le président Bouteflika y figurent dans le document remis à la commission tels que la limitation du mandat présidentiel, l’alternance au pouvoir, la primauté de la légitimité constitutionnelle sur la légitimité révolutionnaire... En acceptant de répondre à l’invitation au dialogue, Nezzar n’ignore pas qu’il joue sa crédibilité. A-t-il reçu des garanties de Bouteflika selon lesquelles il serait prêt à aller loin dans
    les réformes ? A-t-il été chargé d’un travail de génie civil (militaire ?) pour déblayer et baliser le terrain devant conduire aux réformes ? Avec le général-major à la retraite, Mohamed Touati, désigné comme membre de la commission Bensalah et la sortie politique et médiatique remarquée du général- major Khaled Nezzar beaucoup se posent déjà la question de savoir si ce n’est pas l’armée qui pilote le débat sur les réformes politiques.

    Omar Berbiche

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    • #3
      Je me demande si Nezzar ne va pas prochainenement créer un parti politique?
      Ce sera "le parti républicain démocrate " par éxemple.
      Pourquoi pas ? puisque ben bella ne se la boucle pas á 94 ans.

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      • #4
        ca sent l'envoyé spécial d'une partie de l'armée ce nezzar

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        • #5
          L'armée Algérienne du moins ses daf n'ont jamais été à la hauteur de l'Histoire de ce pays!... Ce nezar, était le premier à traiter Bouhef de canasson et on se retrouve grâce à cette même armée avec un canasson à la magistrature suprême pour..15 ans!
          "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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          • #6
            l'armée tunisienne a montré sa clairvoyance en ne tirant pas et en lachant ben ali.

            la notre est divisée et bloquée sur la guerre froide.elle n'est pas digne de diriger le pays(les hauts gradés) je parle pas du simple militaire

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            • #7
              une feuille de route marquée curieusement par un discours d’opposition.
              Pourquoi "curieusement" ? Nezzar (& Co) s'est toujours opposé à la venue de Boutef et ne s'en est jamais caché, comme le rappelle hben.

              Rien de nouveau sous le soleil, les pitreries des clans continuent...
              Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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              • #8
                khaled nezzar fut l'un des principaux artisans ..du sauvetage de l'algerie ..qui allé sombré dans l'aventure islamiste !!! il l'a fait non en putchiste ou avec des inetention de prise de pouvoir ...mais juste animé par l'idée que l'algerie ne saurais devenir un pays de talibans !!!! l'histoire le jugera ainsi !!!

                quand je lis les témoignage de l'epoque en 1991 ( celui de ali Haroun notament) ....la facon dont fut prise la decision d'arreter la processus ....je me rend compte que khaled Nezzar s'est conduit en republicain convaincu ...

                petit rappel rapide : une au lendemain du resultat catastrophe des election ...des partis...l'UGTA...de nombreuse composante de la société civile ont prit contact avec Nezzar ....pour lui demander d'intervenir ....son premier refflexe a ete le refus en disant ...vous l'avez voulu ...debrouillez vous ...puis en deuxiemme temps ...il leurs dit ....demontrez nous que vous ne voulez pas des islamistes ....et la une imence marche a été organisé ( j'y étais) ....un comité fut creé..le CNSA .....la société civile bougait beaucoup .....l'arret a eu lieu ......l'armée etait solicité pour reprendre directement le pouvoir direct ...chose qui etait exlu par Nezzar et une partie de la heirachie militaire ...et la solution HCE et le retour de boudiaf a ete adopté ....

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                • #9
                  "Oppositions" ou "majorité", il est quand même largement temps que cette génération passe le flambeau. Ils ont fait ce qu'ils ont pu ou cru bon de faire, les résultats de leurs différentes décisions seront jugées par l'histoire mais il est quand même temps de laisser la place à des plus jeunes. L'Algérie a formé ces quarante dernières années des dizaines de milliers d'administrateurs, d'intellectuels...etc. Il est temps qu'on les laisse pleinement rentrer dans l'histoire.

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                  • #10
                    @Dandy

                    Ce qui m'inquiètes moi, c'est que notre génération est tellement dépolitisée qu'on risque de ne voir émerger aucune gueule capable de drainer du monde, alors que le monde à convaincre est lui-même dépolitisé !

                    Je crains des temps troubles à moyen terme, car qu'ils le veuillent ou non, les actuels doivent bien mourir dans les 10 ans à venir !
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                    • #11
                      Je suis absolument d'accord avec toi. D'un point de vue politique, nous ne semblons pas avoir réellement de grandes figures ou même plus généralement d'une culture politique féconde par contre on a d'excellents technocrates qui manquent probablement de visions et d'inspiration politiques comparativement à la génération de la guerre mais qui sont bien plus aptes à mettre en place des programmes.

                      Oua Allahou ya3lem

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                      • #12
                        khaled nezzar fut l'un des principaux artisans ..du sauvetage de l'algerie ..qui allé sombré dans l'aventure islamiste !!! il l'a fait non en putchiste ou avec des inetention de prise de pouvoir ...mais juste animé par l'idée que l'algerie ne saurais devenir un pays de talibans !!!! l'histoire le jugera ainsi !!!
                        La falsification de l'histoire en live, au moins t'aurais pu laisser un peu de temps passé pour raconter ces naneries à une génération qui n'a pas été témoin des évènements, quel culot et alwajh Sahih...Allah yastar a ya rabi .

                        sauvetage de l’Algérie ? il est beau ce sauvetage de l'Algérie qui a conduit à un génocide de 200 000 morts, des milliers de disparition, des milliers d'orphelins, des milliers de malades mentaux et psychologique, des milliers de veuves et de victimes !!!!!

                        Non monsieur, khaled nezzar est allé à l'encontre de la volonté de la majorité votante du peuple algérien qui a voté FIS, le monde entier connait cette vérité, ta falsification ne trouve écho que chez ..... restons poli .

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                        • #13
                          Envoyé par harrachi
                          Ce qui m'inquiètes moi, c'est que notre génération est tellement dépolitisée qu'on risque de ne voir émerger aucune gueule capable de drainer du monde, alors que le monde à convaincre est lui-même dépolitisé !
                          je ne pense pas qu'elle soit aussi depolitisée que ca ....mais qu'elle a une autre idée de la politique tout simplement ....je ne crois pas trop a cette difference s'appuyant sur l'age ....il y justes des vielles idées et des nouvelles idées....ce qui manque c'est le cadre pour faire emerger les nouvelles et ceux qui les portent ...... et une des idées maitresse a faire passer ....c'est qu'il est temps de changer de légitimité du pouvoir ....passer de la legitimité historique a la legitimité de la representation democratique

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                          • #14
                            @EspritLibre

                            Attention, lorsque je dis "dépolitisé" ça ne veux pas dire "apolitique". Il y'a une différence notoire.

                            En somme, notre génération est vraiment peu portée sur les engagements politiques, très peu complexe aussi en matière idéologique. Pour s'en convaincre, il suffit de comparer le foisonnement d'idées et de tendances politique dans les années 50 et 60, et la rusticité des débats d'aujourd'hui.

                            Il faut bien l'admettre, et comme vient de l'indiquer DANDY, nous avons connus une sorte de régression en la matière, à tel point que le fait même d'être un "politique" offre lieu à du mépris plus qu'à une quelconque admiration !
                            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                            • #15
                              l'armée tunisienne a montré sa clairvoyance en ne tirant pas et en lachant ben ali.
                              L'armée tunisienne reçoit ses ordres de Washington, ne l'oublies pas surtout!!!!
                              Non monsieur, khaled nezzar est allé à l'encontre de la volonté de la majorité votante du peuple algérien qui a voté FIS, le monde entier connait cette vérité, ta falsification ne trouve écho que chez ..
                              Tu as ta vision des choses, mais que je ne partage pas du tout!!!
                              Dois je te rappeler que la Kabylie à rejeté massivement le FIS????
                              S'il n'y avait pas eu d'arrêt du processus electoral, nous serions encore en pleine guerre civile!!!!!
                              Combien de morts????????????
                              Car quand la kabylie prend les armes, ca fait très mal!!!!!!!!!!!!

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