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Un savant qui incite au Maghreb et au savoir: Ibn Khaldoun fait jaser sur Facebook

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  • Un savant qui incite au Maghreb et au savoir: Ibn Khaldoun fait jaser sur Facebook

    par Salem Ferdi
    Né en Tunisie, Ibn Khaldoun a été un grand Maghrébin et un homme de science. Il est universel. Mais il est aussi pour nous ce que nous souhaitons pour nous et nos enfants: le Maghreb et le savoir.

    L'Algérie a-t-elle oublié de célébrer l'anniversaire de la naissance d'Ibn Khaldoun ?

    La question ne se serait pas posée si le puissant moteur de recherche Google n'avait pas décidé de rendre hommage dans sa page d'accueil à cet historien, philosophe, diplomate et homme politique maghrébin né le 27 mai 1332 à Tunis, mort au Caire le 17 mars 1406, qui a vécu une partie de sa vie dans l'actuelle Algérie. C'est à Frenda - à la Qalaa (forteresse) des Beni Salama - que le grand savant fait une retraite décisive de quatre ans (1374-1377) pour rédiger la Muqqadima qui fit sa renommée en tant que précurseur des sciences sociales.

    C'est là qu'il fait le point de son expérience politique et de ses connaissances dans une œuvre dont l'importance a été confirmée au fil des siècles. C'est, à n'en pas douter, un grand Maghrébin, cet homme qui a vadrouillé d'une ville à l'autre de l'Ifrikya (Afrique du Nord jusqu'en Andalousie). Le débat sur la «nationalité» du grand savant n'est pas de mise, Ibn Khaldoun, lui-même, se concevait comme partie prenante d'un ensemble maghrébin et par extension andalou. A qui appartient Ibn Khaldoun ? A toute l'humanité bien sûr. Au Maghreb, aussi. On peut y voir la preuve qu'un esprit maghrébin existe depuis longtemps malgré les temps troubles et les morcellements. Pour les Algériens, la retraite de Frenda qui a permis la rédaction d'un ouvrage fondamental devrait être l'occasion répétée - et nécessaire - d'une célébration du savoir, de l'envie de connaître, de la curiosité intellectuelle et de l'ouverture d'esprit.

    Que nous faut-il aujourd'hui ? «Le Maghreb et le savoir». Les deux ont été incarnés par Ibn Khaldoun. Il faut donc «positiver» dans le bon sens, les réactions d'Algériens sur Facebook qui expriment leur dépit du fait qu'Ibn Khaldoun ait été célébré par Google et «ignoré» par l'Algérie. En réalité, Google, qui se veut planétaire, avait beaucoup à gagner à mettre en exergue Ibn Khaldoun dont l'universalité est évidente.

    La fraise, la cerise mais pas Ibn Khaldoun

    Dans un curieux article, le site de la chaîne de télévision saoudienne affirme que des Algériens n'auraient pas apprécié la célébration du savant par Google et aurait trouvé «insultant» qu'Ibn Khaldoun soit figuré comme la lettre «L» du mot Google. Notre (longue) recherche sur Facebook pour retrouver ces Algériens «mécontents» a été infructueuse, le site s'abstenant, comme cela est de rigueur, de donner un lien vers cette page. Ces amoureux Algériens d'Ibn Khaldoun mécontents auraient lancé une «campagne de réhabilitation» du savant. Comme s'il en avait besoin ! Selon l'article de MBC, les commentaires ont été particulièrement critiques à l'égard de ceux qui sont en charge des affaires culturelles qui ont omis de célébrer l'anniversaire de la naissance d'Ibn Khaldoun. «Ibn Khaldoun fait la Muqqadima (qui peut-être traduite aussi par l'avant), nous sommes restés à l'arrière». Un autre affirme que la caverne dans laquelle se retirait Ibn Khaldoun à Frenda où il a écrit une partie de la «Muqqadima» n'intéresse personne. Certains se seraient moqués du fait que les autorités algériennes ont «célébré la fête de la fraise et de la cerise mais ne célèbrent pas les savants et les créateurs».

    Il faut souligner pour être honnête - et une recherche «Google» basique le prouve - que même si cette année, il n'y a pas eu de célébration, les autorités algériennes ont déjà, à plusieurs reprises, organisé des manifestations sur Ibn Khaldoun.

    L'histoire de cette page «Facebook» pour la réhabilitation d'Ibn Khaldoun ne serait, si elle était vérifiée, qu'une réaction - mauvaise - au fait que Google ait célébré le savant. Au lieu de reprocher à Google de faire son boulot et se valoriser positivement en mettant en exergue Ibn Khaldoun, n'est-il pas préférable pour nous tous de célébrer, à travers lui, la science et le grand Maghreb qui est à faire

  • #2
    Les algériens

    A ma connaissance, le commun des algériens ne connaissent même pas Ibn Khaldûn, alors là à s'indigner de quelque chose à son propos !
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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    • #3
      A ma connaissance, le commun des algériens ne connaissent même pas Ibn Khaldûn,
      La nouvelle génération peut être !!
      And ye shall know the truth and the truth shall make you free.

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      • #4
        @Pecos

        Parce que tu crois que mon père ou mon grand-père en savaient grand chose ?
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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        • #5
          Parce que tu crois que mon père ou mon grand-père en savaient grand chose ?
          Ils connaissent pas parfaitement son parcours, mais au moins de nom !! les jeunes d'aujourd'hui leurs connaissances s’arrêtent à Baaziz !!
          And ye shall know the truth and the truth shall make you free.

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          • #6
            @Peccos

            Crois moi, mon vieux connaissait à peine le nom, pensant plus à un sahâbi du 7e s. qu'à un sociologue du 14e s. Quant à mon grand-père, simple paysan expatrié à Alger, aussi pauvre qu'illettré, il en savait encore moins à ce propos que son fils !

            Bien sur, je ne dis pas que les gens de notre génération en savent plus, mais ça ne veux pas dire que c'était mieux avant !
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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            • #7
              A ma connaissance, le commun des algériens ne connaissent même pas Ibn Khaldûn
              Si tu ne connais pas Ibn Khaldùn tu ne connais pas l’émir Abdelkader

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              • #8
                @Kho

                Il y a grande différence entre les deux personnages, et pas uniquement dans la chronologie.

                600 ans nous séparent du premier et à peine 200 ans pour le second ; le premier est un maghrébin de manière générale alors que le second est déjà "algérien" à plus d'un titre ; le premier est un personnage éminemment intellectuel et scientifique alors que le second est un homme de guerre et de politique ... etc.

                Mais surtout, les bambins connaissent le portrait de l’Émir dès le plus jeune âge à l'école, et des leçons entières sont consacrées à son œuvre et à sa mémoire, alors qu'Ibn Khaldûn demeure un sujet pour études très avancé, et il est à peine mentionné dans nos manuels scolaire, et de manière plus que sommaire. On peut donc aisément connaitre l'un sans l'autre.
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • #9
                  2006 a été l'année Ibn Khaldoun à Séville (ville d'où sa famille a été chassée par la Reconquista vers 1240-50). Un grand nombre de manifestations à la mémoire de ce génie y ont été organisées cette année-là. C'était tellement dense que j'ai entendu à la télé des espagnols parler d'Ibn Khaldoun le sévillan.
                  Au plan officiel, en Algérie (et à mon avis aussi en Tunisie, Maroc et Egypte), rien n'a été organisé si ce n'est une visite simultanée de Bouteflika, Ben Ali et Moubarak à Séville. Ce qui a fait dire à un un ami sociologue: "Ibn Khaldoun ferait-il peur à nos officiels?"

                  _
                  "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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                  • #10
                    Ce qui a fait dire à un un ami sociologue: "Ibn Khaldoun ferait-il peur à nos officiels?
                    Bonjour Benam,

                    Je trouve la phrase surprenante de la part d'un sociologue. Ne surestime t-il pas l'impact de l'écrit sur une société comme la nôtre dont l'histoire est l'héritière fraiche de l'oralité ? Je suis certain qu'une enquête sur les habitudes de lecture des Algériens mettrait à mal son optimisme...

                    Pour en revenir au sujet, je crois que si Ibn Khaldûn est plus connu comme étant une salle de spectacle ou un vague pensée de "l'âge d'or", cela est aussi dû à notre rapport biaisé au patrimoine et à l'éducation.

                    La pensée universitaire algérienne est intervenue au moment de l'émergence du structuralisme sans avoir bénéficié, comme l'européenne, d'un fond de réflexion historique; aussi, nous n'avons que très peu d'études historiques "linéaires" qui interrogent la survivance de concepts passés, leurs mutations successives jusqu'à nous (la colonisation joue aussi un rôle dans ce fait). Ibn Khaldun est un étranger pour nous car nous ne lui connaissons pas de filiations intellectuelles stables jusqu'à nous...
                    Ibn Khaldûn et tant d'autres penseurs seront toujours soit rêvés comme étant des oasis de mémoire soit instrumentalisés parce que servant de piste de décollage pour des ponts-aériens en vue de régler des comptes très actuels.

                    Il faudrait déjà se replonger en "V.O." sur ces textes, leurs aménager une place dans l'éducation nationale et les universités...

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                    • #11
                      J'ai l'impression que les manuels scolaires d'histoire en algerie resume l'histoire de notre pays à la colonisation française/guerre de liberation??
                      L'epoque de la presence de l'empire Ottoman par exemple est elle etudiée?
                      Et harrachi, mon grand pere Allah yerhamhou venait d'un douar, mais etait lettré il est vrai, connaissait ibn khaldun!
                      Fière d'être algérienne...

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                      • #12
                        @Msiliya

                        Rabbai yerahmou !

                        Et tu pense qu'ils étaient nombreux les gens de sa génération à savoir lire et écrire ?
                        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                        • #13
                          Malheureusement je ne connais pas les statistiques...
                          Mais il me semble que l'ecole coranique etait deja en place non?
                          Fière d'être algérienne...

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                          • #14
                            @Msiliya

                            Simple, hormis ton grand-père, en connais-tu d'autres qui étaient lettrés ?

                            Quant aux statistiques, elles sont connues et consternantes : jusqu'aux années 80, le taux d'analphabétisme étaient encore supérieur à 50%.
                            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                            • #15
                              Oui ses deux freres.
                              Du coté de mon grand pere paternel en revanche, seul un frere sur 3 savait lire.
                              Bon apres ce n'est pas pk on sait lire et ecrire qu'on connait ibn khaldun j'en conviens...
                              Dernière modification par msiliyadulux, 02 juin 2011, 14h32.
                              Fière d'être algérienne...

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