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Tel est pris qui croyait prendre
La place «Tahrir», après avoir inspiré les fonctionnaires du Wisconsin, semble avoir donné aux Européens le modèle qu’ils recherchaient. Le phénomène très fort en Espagne est en train de gagner la France. Il faut noter, au passage, que la méthode qui a d’abord été concoctée par les officines de la subversion contre les bureaucraties staliniennes, dont les fameuses «révolutions colorées», a fait un grand détour par le «printemps arabe» pour revenir vers ses concepteurs. Un effet boomerang inattendu et imprévu, qui risque s’il prend de l’ampleur, de faire regretter aux auteurs de la recette leur initiative. Surtout, que chez les «communistes» et les «arabes» il s’agissait de «démocratiser» et qu’en Occident cette opération est considérée comme étant réalisée depuis des lustres. Au point de se présenter comme modèle en tant que «Monde libre» contre les «Totalitarismes» et les «Féodalités». Là, on ne sait plus quoi dire. Les «tahriristes» de Madrid ou, moins nombreux, des grandes villes de France, pose une problématique essentielle. Ils s’insurgent contre la «démocratie».
Un véritable non-sens, du point de vue de cette propagande qui a accompagné la «démocratisation» de la Côte d’Ivoire et qui couvre celle en cours en Libye. Les «révolutions» qui ont eu lieu en Egypte et en Tunisie n’auraient donc servi à rien, qu’à rendre possible des régimes qui, dans leurs bastions, se trouvent confrontés aux mêmes contestations.
Le risque est donc grand de voir les «révolutionnaires» arabes se rendre compte qu’ils se sont trompés en matière d’objectifs, en observant leurs émules occidentaux. Décidément, l’Histoire est une mécanique que personne ne peut diriger, ni dévier de son cours. Le 21e siècle est en train d’offrir à l’Humanité des retournements de situation inimaginables. La Grèce, installée dans la contestation traditionnelle, dans un cycle infernal : revendications-manifestations-promesses-répression est en train de faire jonction avec les Madrilènes et la toile est en train de faire frémir toute l’Europe. Nous étions peu nombreux à parler de la possible «contagion» au cœur du dispositif impérial, quand d’autres, ultra majoritaires, parlaient d’effet domino. Nous sommes au début d’un processus dont nul ne peut prédire l’issue, tant les problèmes posés ne trouveront aucune réponse possible, ni cet argument suprême que les choses peuvent se régler «démocratiquement». Les «tahriristes» européens connaissent et ont expérimenté jusqu’à la nausée les «changements» par les urnes et la passe de deux, entre méchante droite contre gentil gauche et vice-versa. La machine a épuisé ses ressources. Le processus se met en place. Il sera plus ou moins long, mais quelque chose s’est déjà cassé qui fera qu’il ne pourra plus se réfréner. Dans l’état où il se trouve, il reste à connaître la nature de la riposte. En tout cas Hillary Clinton et l’establishment étatsunien ne vont plus aimer, ni regarder du même œil complice, les réseaux sociaux qui font pourtant le remarquable travail de connexion tant loué chez les arabes et qui inquiète quand il se fait là où il ne devrait pas. Une raison pour surveiller ce que Facebook et autre Tweeter vont peut-être subir comme aménagements.
Par Badis Guettaf
Le Jour d'Algérie du 30 mai 2011
La place «Tahrir», après avoir inspiré les fonctionnaires du Wisconsin, semble avoir donné aux Européens le modèle qu’ils recherchaient. Le phénomène très fort en Espagne est en train de gagner la France. Il faut noter, au passage, que la méthode qui a d’abord été concoctée par les officines de la subversion contre les bureaucraties staliniennes, dont les fameuses «révolutions colorées», a fait un grand détour par le «printemps arabe» pour revenir vers ses concepteurs. Un effet boomerang inattendu et imprévu, qui risque s’il prend de l’ampleur, de faire regretter aux auteurs de la recette leur initiative. Surtout, que chez les «communistes» et les «arabes» il s’agissait de «démocratiser» et qu’en Occident cette opération est considérée comme étant réalisée depuis des lustres. Au point de se présenter comme modèle en tant que «Monde libre» contre les «Totalitarismes» et les «Féodalités». Là, on ne sait plus quoi dire. Les «tahriristes» de Madrid ou, moins nombreux, des grandes villes de France, pose une problématique essentielle. Ils s’insurgent contre la «démocratie».
Un véritable non-sens, du point de vue de cette propagande qui a accompagné la «démocratisation» de la Côte d’Ivoire et qui couvre celle en cours en Libye. Les «révolutions» qui ont eu lieu en Egypte et en Tunisie n’auraient donc servi à rien, qu’à rendre possible des régimes qui, dans leurs bastions, se trouvent confrontés aux mêmes contestations.
Le risque est donc grand de voir les «révolutionnaires» arabes se rendre compte qu’ils se sont trompés en matière d’objectifs, en observant leurs émules occidentaux. Décidément, l’Histoire est une mécanique que personne ne peut diriger, ni dévier de son cours. Le 21e siècle est en train d’offrir à l’Humanité des retournements de situation inimaginables. La Grèce, installée dans la contestation traditionnelle, dans un cycle infernal : revendications-manifestations-promesses-répression est en train de faire jonction avec les Madrilènes et la toile est en train de faire frémir toute l’Europe. Nous étions peu nombreux à parler de la possible «contagion» au cœur du dispositif impérial, quand d’autres, ultra majoritaires, parlaient d’effet domino. Nous sommes au début d’un processus dont nul ne peut prédire l’issue, tant les problèmes posés ne trouveront aucune réponse possible, ni cet argument suprême que les choses peuvent se régler «démocratiquement». Les «tahriristes» européens connaissent et ont expérimenté jusqu’à la nausée les «changements» par les urnes et la passe de deux, entre méchante droite contre gentil gauche et vice-versa. La machine a épuisé ses ressources. Le processus se met en place. Il sera plus ou moins long, mais quelque chose s’est déjà cassé qui fera qu’il ne pourra plus se réfréner. Dans l’état où il se trouve, il reste à connaître la nature de la riposte. En tout cas Hillary Clinton et l’establishment étatsunien ne vont plus aimer, ni regarder du même œil complice, les réseaux sociaux qui font pourtant le remarquable travail de connexion tant loué chez les arabes et qui inquiète quand il se fait là où il ne devrait pas. Une raison pour surveiller ce que Facebook et autre Tweeter vont peut-être subir comme aménagements.
Par Badis Guettaf
Le Jour d'Algérie du 30 mai 2011
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