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Aït Menguellat - Anidha ntadjidh mmi.

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  • Aït Menguellat - Anidha ntadjidh mmi.

    Titre de la chanson: Où as-tu laissé mon fils?



    Autant la chanson est triste, autant les images montrées le sont. Regardons bien les visages de ces femmes. Comme le dit Lounis dans l’une de ses chansons, "les visages sont creusés par le temps (il dit par les jours)". Mon Dieu ! Combien les femmes kabyles ont souffert ! Combien souffrent encore aujourd’hui ! Je vois encore, alors que j’étais tout petit, ces femmes reléguées au statut de bête de somme. Pourtant, elles donnaient plus que quiconque : l’amour, l’honneur, le courage, la patience,… autant de qualités que n’importe quelle femme d’ailleurs lui envierait.


    Dans cette chanson, l’une des plus belles mais aussi l’une des plus riches en enseignements, il s’agit d’une femme qui a fait un mauvais rêve (non un cauchemar) concernant le sort de son fils, émigré en France. Elle a rêvé que les morts lui ont rendu visite et lui ont pris un pigeon qu’elle a attrapé aux abords de la fontaine. Puis, elle a pris une cruche chère pour elle et pleine d’eau, qui s’est tout de suite glissée entre ses mains et s’est cassée. L’eau déversée a irrigué la terre.



    A l’époque, l’émigration s’imposait de fait, étant donné la vie très dure que menaient les montagnards. En l’absence des moyens de communication, on attendait avec impatience une lettre, un mandat ou quelqu’un qui revient de là-bas pour lui demander des nouvelles de son fils ou de son mari.


    La femme de la chanson n’a pas cru à son mauvais rêve jusqu’à la venue de cet émigré auquel elle demanda les nouvelles de son fils.


    En fait, cette femme représente dans la chanson, le rôle de plusieurs autres femmes. Tantôt :
    • Celle dont le fils est sérieux, travailleur, ne pensant qu’à sa famille qu’il a laissée au bled. Son rôle là-bas se limitait au travail (du travail de l’usine à la chambre),

    • Celle dont le fils est dans la débauche: femmes, jeux, alcool,

    • Celle dont le fils s’est marié ou remarié avec une française et pour lequel la maman ne peut que se résigner si elle en est capable.

    La chanson est sous forme de dialogue.


    A la fin, ce que dit l’émigré à la femme est, pour l’essentiel, sous-titré. Toutefois, j’ajouterai ceci, en guise de la fin. Il termine donc en disant : "Dis-moi, qui restera alors que nous ressemblons à une bougie ? Quand nous fondons, nous nous absentons pour les yeux et le noir couvrira la lumière. Il n’y a pas de mensonge qui s’exile. La voie de la vérité est claire. Je te la dis réellement : Dieu a terminé son travail. Le temps s’est joué de ton fils et nous, nous suivrons sa trace. Je te dis aussi que je le lui ai promis au moment où je lui ai fermé les yeux (une façon de dire que le fils était mort)".


    Le rêve de la bonne femme était donc un rêve prémonitoire.



  • #2
    Un chanson très significative qui mériterait d'être un chef d'oeuvre.


    Le sort de quatre compagnons : Ali, Ouali , Mohand et M’hand.

    Un livre tombe du ciel ouvert à leurs yeux. Les pages sont éparpillées dans la nature. En les ramassant, chacun a eu son sort, d’où sa destinée dans la vie. Bonne ou mauvaise, chacun l’a acceptée, prise au sérieux et en est même heureux. En accomplissant leurs métiers, ils en font les fondements du monde dans lequel nous vivons.
    Une petite introduction, puis plusieurs chapitres et à chacun son air. Soyez patients pour aller jusqu’au bout. Croyez-moi, ça en vaut la peine.

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    • #3
      Tu nous laisses sur notre faim, Sidib.

      Par Zeus, dis nous ce que raconte ce livre.
      Si tu veux, procédons par ordre: qu'est-ce qu'il y avait dans le livre de Mohand ? Qu'est-ce que ce dernier à appris en lisant les pages que "le sort" lui a offert ?
      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
      Socrate.

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      • #4
        Azul felak


        Sahit........un chef d'oeuvre en effet...........

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        • #5
          Azul, Mehdi.
          @elfamilia. Le commerce, la guerre, l'enseignement et la poésie. Je crois que Lounis a pris 04 métiers fondamentaux et explique leurs portées dans la société.

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          • #6
            Le commerce, dis-tu ? C'était le lot de Mohand, n'est-ce pas ?

            Grâce à son commerce prospère, Mohand a éradiqué la pauvreté, les enfants étaient rassasiés et les foyers chauffés. Il s'est non seulement enrichi, mais tous ceux qui l'ont suivi sont devenus riche aussi. De plus, il a instauré tout une ambiance d'échange et de relations saines entre les hommes. Avec Mohand, le commerce s'est avéré un moyen de faire la paix...

            Si tu peux nous dire plus sur Moahand et son commerce, dis-le nous, honorable monsieur. Sinon, parle-nous de Ouali, et du livre qu'il a reçu.
            "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
            Socrate.

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            • #7
              ...dis-le nous, honorable monsieur.
              elfamilia: dis-moi "mon ami" ou "amdakeul". Ne me fais pas rougir, STP. Aussi, je ne suis pas mieux connaisseur que toi. Tu comprends parfaitement et tu sais très bien exprimer ce que tu comprends. Je ne peux faire mieux.
              Dans le livre de Ouali, le poète s'interroge également sur la place que devraient occuper les "instruits" lorsqu'il dit: "Anidhathen widhni leqmen thamousni, anidhathen widhni sefdhen aln ilghachi".

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              • #8
                A mon humble avis, "neghra koul amkane": c'est la géographie. "Nezra koul azman": c'est l'histoire. "Theddam ayn ak eddan": Les voyages et donc la culture. "Thoufam ayn ak iyoufane": les découvertes et donc tout ce qui est technologie.

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                • #9
                  Quand il parle de guerre, c'est tout le "militaire" qui est sous entendu. C'est donc la frayeur, la terreur,... On peut extrapoler pour dire que la conséquence, c'est le manque de démocratie, le manque de liberté, ... Il détruit au lieu d'ériger.

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                  • #10
                    Qu'il en soit ainsi, ami. Mais sache que je ne détiens aucun savoir. Celui-ci se trouve plutôt dans l'échange, le confrontation et la discussion.
                    Je trouve ta lecture très intéressante. Donc, d'après toi, Ouali divise le savoir en sciences. Chaque domaine à part. Il me semble que c'est bien cela, oui. Je n'ai jamais interprété la chose ainsi.

                    Ouali après avoir hérité du savoir, il a commencé le propager. Il a ouvert les yeux à beaucoup de gens. "Il a cultivé le savoir et éclairci les vues".

                    Que dire de plus de Ouali ? Ou alors parle-nous d'Ali. Qu'est ce que son livre lui a apporté ?
                    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                    Socrate.

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                    • #11
                      Tout à fait.
                      En plus de ce que j'ai dit au post 9, j'ajouterai que Ali (et les siens bien sûr) sont d'un égoïsme extraordinaire. Peu importe le peuple, pourvu qu'il s'accapare de ce qu'il veut. "Nek levghiw adhathawdhagh madhkkounni nagheth". Beaucoup de nos gouvernants peuvent s'y identifier.

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                      • #12
                        Bonsoir les amis, je suis de passage là...pour vous saluer et merci pour ce topic Sidib
                        Le souvenir c'est ce qu'il reste de mémoire à l'oubli

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                        • #13
                          Enfin, dans ce contexte, il y a un poète qu'on peut également remplacer par peintre, écrivain, musicien, ... qui soulage la douleur des autres.

                          Je suis contraint de me déconnecter l'ami. Nous pouvons compléter cette discussion demain, incha'Allah. Je te souhaite la bonne nuit.

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                          • #14
                            Oh! rem vient d'arriver alors que je m'apprêtais à partir! Dommage. Je te salue bien, chère rem. Viens un peu plus tôt demain.

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                            • #15
                              D'accord, Ali était Machiavélique, au sens violent et péjoratif du terme.
                              Il a choisi la guerre, il est devenu un vrai tyran. Il ne s'exprimait que par les armes. Ali a tué tous ceux qui construisent et a laissé vivre ceux qui détruisent. Il justifie ses actions par un idéal patriotique... une illusion.

                              Mais, ce qui est différent avec Ali le despote, c'est qu'il a pris attache avec Ouali et sa science pour lui fabriquer des armes, et avec Mohand le commerçant pour les lui vendre.

                              Finalement Ali a détourné la "noblesse" de Ouali et de sa science, et la prospérité de Mohand et son commerce. Il a perverti même ce (et ceux) qui étai(en)t vertueux.
                              "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                              Socrate.

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