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La presse algérienne perplexe devant la grâce présidentielle

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  • La presse algérienne perplexe devant la grâce présidentielle

    LE MONDE | 05.05.06 | 15h47 • Mis à jour le 05.05.06 | 15h47







    Passé l'effet d'annonce, la grâce présidentielle promise par le président Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, mercredi 3 mai, provoque des questions en Algérie.

    "Qui va profiter de cette clémence ?", s'interrogent les journalistes et les avocats spécialisés, tandis que l'agence de presse officielle APS parle de 200 bénéficiaires. Mardi, le chef de l'Etat algérien a annoncé son intention de gracier les journalistes condamnés pour outrage, diffamation ou injure, une première depuis son arrivée au pouvoir en 1999. Mais la précision apportée par la présidence, selon laquelle seules les peines "prononcées définitivement" sont concernées, semble réduire la mesure à néant.


    De la vingtaine de journalistes condamnés ces dernières années à des peines de prison ferme (entre deux et douze mois) et à des amendes, aucun n'est en effet encore sorti de la procédure judiciaire. Les uns et les autres sont en attente d'une décision de la cour d'appel ou de la Cour de cassation.

    Quant au plus célèbre des journalistes algériens, Mohamed Benchicou, 54 ans, en prison pour deux ans depuis juin 2004, il est exclu de la grâce présidentielle. Officiellement, le directeur du journal Le Matin (aujourd'hui fermé) a été condamné sur plainte du ministère des finances pour "infraction régissant le contrôle des changes et les mouvements de capitaux", après la découverte de bons de caisse dans ses bagages, à l'aéroport d'Alger, en août 2003.


    "ECRAN DE FUMÉE"


    Beaucoup, en Algérie, ont établi un lien entre cette condamnation et la publication, quelques mois plus tôt, par M. Benchicou, d'un livre très violent à l'égard du président de la République : Bouteflika, une imposture algérienne (éditions Picollec). Dans un communiqué publié mercredi, le comité Benchicou qualifie d'"écran de fumée" la grâce annoncée par le président Bouteflika. Pour lui, cette "mesurette" n'apporte aucune réponse au problème de fond, c'est-à-dire "l'existence d'articles de loi liberticides", appliqués "à la carte" par une justice "instrumentalisée à l'excès par le régime" pour réprimer les journalistes.

    Pour sa part, Me Khaled Bourayou, avocat spécialiste du droit de la presse, chargé de la défense de la quasi-totalité des journaux algériens ayant maille à partir avec la justice, regrette que M. Bouteflika n'ait pas annoncé une amnistie pour les journalistes. "Une grâce laisse subsister la condamnation dans le casier judiciaire, alors qu'une amnistie efface aussi bien la poursuite que la peine", souligne-t-il.

    Florence Beaugé
    إِن تَنصُرُوا الله ينصُركُم الله، الوطن، الملك
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