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rendez-vous économique algéro-français : Alger veut un partenariat gagnant-gagnant

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  • rendez-vous économique algéro-français : Alger veut un partenariat gagnant-gagnant

    «Mutuellement bénéfique ». L’expression est revenue comme un leitmotiv lors du forum des opérateurs économiques algéro-français qui se tient, depuis hier, à Alger. Et comme dans les affaires il ne faut pas qu’il y ait de perdant, Alger veut un partenariat durable et gagnant-gagnant. Elle est en mesure de poser ses conditions surtout que le marché algérien est connu pour être des plus attractifs en Afrique, de l’avis même de M. Jean-Pierre Raffarin, qui a gagné le titre de « Monsieur Algérie », dont la principale mission est d’ouvrir la voie aux investisseurs français. Pour la journée d’hier, deux grands accords ont été signés, mais comme l’a souligné le ministre de l’Industrie, les opportunités d’affaires identifiées seront au centre d’un suivi de la part du gouvernement algérien.

    540 entreprises - 380 algériennes et 160 françaises - sont présentes à ce rendez-vous économique de deux jours, le premier du genre, remarquable par la densité, la diversité et la qualité de la participation. Organisé par Ub*******, avec la collaboration du comité d'organisation algéro-français, regroupant le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement (MIPMEPI), le ministère du Commerce, le ministère des Affaires étrangères algérien et la mission économique Ub******* Algérie, avec le concours d’autres organismes et associations professionnelles, ce forum, coprésidé par le ministre algérien de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi, et l’ancien Premier ministre, sénateur, chargé du dossier économique avec l’Algérie, M. Jean-Pierre Raffarin, fait suite à la visite, en septembre 2010, de l’ancien secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur.
    Cette rencontre devrait contribuer à faire l’évaluation des conclusions du Comité en question, a déclaré M. Mohammed Benmeradi à l’ouverture des travaux du forum. Le ministre, qui est revenu sur la genèse de la coopération algéro-française, a souligné « l’intérêt accordé par les deux pays au développement d’une relation de partenariat durable et mutuellement bénéfique ». Affirmant que les premiers projets, objets de tractations bilatérales « ne constituent pas des investissements au niveau des PME étant des projets plus structurants pouvant favoriser l’émergence de dizaines de PME », le ministre reste persuadé que « les projets de taille PME ne peuvent être développés que par les porteurs eux-mêmes ». Une entreprise qui sera favorisée par la tenue de rencontres bilatérales prévues durant le forum, lesquelles permettront d’identifier les opportunités existantes et qui fera l’objet de suivi, fera remarquer M. Benmeradi. A propos des attentes de la partie algérienne, le ministre a émis le vœu que les partenariats envisagés « aient un effet d’entraînement » sur l’économie nationale « par la modernisation de son outil industriel, par la valorisation de ses ressources humaines et naturelles et par la création d’emplois durables et de valeur ajoutée ».
    Abondant dans le même sens, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, M. Pierre Lellouche, a, d’emblée, qualifié la rencontre de « grande première » par le nombre des entreprises présentes, « ce qui témoigne de la qualité des relations économiques entre les deux pays et des perspectives de les développer ». L’initiative, a ajouté l’intervenant, est « un exemple vivant de la solidarité qui unit les deux peuples ». Etayant la dimension des échanges bilatéraux, l’hôte français a indiqué que l’Algérie est le premier client de la France en Afrique et le troisième dans la zone hors OCDE, après la Chine et la Russie. Il fera état de la présence, dans notre pays, de 450 entreprises représentant un stock d’investissement d’un peu plus de 2 milliards d’euros, 35.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects. L’Algérie, a ajouté M. Pierre Lellouche, dispose de tous les atouts pour devenir le plus grand marché en Afrique du Nord, engager une politique de développement ambitieuse grâce à la diversité de ses ressources, diversifier son économie et renforcer sa base industrielle. Réaffirmant que la France est disposée à accompagner les PME algériennes dans le cadre du dispositif « Optimexport », le responsable français n’omettra pas de souligner l’avancée de notre pays en matière de bonne gouvernance dans le domaine économique. Dans le même ordre d’idées, M. Lellouche a déploré le recul de la position de son pays sur le marché algérien, au profit de la Chine et de la Turquie notamment.

    De 30% durant les dernières années, la part de marché de la France est réduite actuellement à 15%
    En effet, de 30% durant les années précédentes, la part de marché de la France a chuté à 15% actuellement. Une conséquence de la concurrence qui fait que le temps de « la chasse gardée » est bien révolu, fera remarquer l’intervenant. M. Pierre Lellouche saisira l’occasion pour annoncer la signature, au cours de ce forum, de deux accords dans les domaines de l’assurance et de l’industrie du verre. Prenant le relais à la tribune, le ministre algérien du Commerce a affirmé que les huit visites effectuées ces dernières années, de part et d’autre, « ont abouti à confirmer la ferme volonté de renforcer les relations dans le sens d’un partenariat mutuellement avantageux ». A Mustapha Benbada ajoutera que « l’Algérie, qui œuvre dans le sens d’une croissance durable, est déterminée à s’imposer comme acteur actif dans la dynamique commerciale multilatérale ». D’autre part, il a indiqué que l’Algérie s’est employée à mettre en place « un climat d’affaires propice à l’émergence d’une activité économique productive ». Aussi « œuvre-t-elle à adapter son tissu industriel aux exigences de la concurrence et de la compétitivité et à assouplir ses dispositifs», a souligné le ministre. M. Benbada devait par ailleurs insister sur le fait que « l’ouverture du marché a conduit à une perte de grandes parts de marché au détriment des entreprises algériennes, soulignant que la France est le premier fournisseur de l’Algérie, avec 15 à 20%. Notre pays est également le premier partenaire économique de la France en Afrique. Le ministre relèvera à ce titre que les investissements français en Algérie « sont en deçà des attentes, outre le fait qu’ils concernent essentiellement les services », précisant que 1.341 opérateurs économiques sont recensés en Algérie. Parlant du déséquilibre dans les échanges, le ministre a affirmé que les importations algériennes de la France sont passées de 3 Mds de dollars en 2003 à 6 Mds en 2010 alors que les exportations ont stagné à 3,5 Mds de dollars, tirées essentiellement par les hydrocarbures. Aussi, « nous voulons un partenariat qui dépasse la simple dimension commerciale », conclura M. Benbada.
    Pour sa part, l’ancien Premier ministre français et sénateur, chargé du suivi du dossier économique avec l’Algérie, dira sa satisfaction quant à l’évolution des discussions bilatérales. M. Jean-Pierre Raffarin a noté à cet effet que le taux d’avancement des 12 dossiers de coopération qualifiés de « lourds » indique que « notre mission a été menée à bien, bien qu’il reste beaucoup à faire ». L’intervenant devait ajouter que les deux parties partagent la même stratégie qui consiste à se compléter mutuellement. « Nous avons besoin de l’Afrique, et l’Afrique a besoin de nous » a affirmé, dans ce sens, M. Raffarin. A propos de la démarche économique de son pays, il devait préciser que l’initiative consacrée à travers ce forum devra s’inscrire dans le long terme sur la base d’une « réflexion filières » d’où, d’ailleurs, la constitution de comités filières pour mieux identifier les possibilités de partenariat.
    Visiblement satisfait des résultats obtenus lors des discussions bilatérales, il a indiqué qu’ « un nouveau climat d’affaires ressort de la relation économique entre les deux pays ». Aussi, « si les grands dossiers ont pu avancer, c’est qu’ils signalent un nouveau climat de coopération ». Est-il utile de rappeler que le forum prévoit plus de 4.000 rencontres de type « B to B », quatre ateliers thématiques et un village expert réunissant les acteurs français et algériens chargés du développement international des entreprises. Les secteurs concernés sont l’agriculture et l’agroindustrie, l’artisanat, le BTP, le commerce et la distribution, l’énergie, l’environnement et l’eau, les équipements et prestations pour l’industrie, la santé, pharmacie et équipements médicaux, les services (financiers, formation, juridiques, éducation, immobiliers), les TIC, le tourisme, les transports et l’automobile. La première journée a prévu une table ronde sur l'investissement, animée par M. Mansouri, DG de l'Andi, sur le thème : Opportunités et priorités d'investissement.
    D. Akila
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    "Les Français ont encore une relation particulière avec l'Algérie"

    Le 31 mai 2011 par Remy Maucourt

    ENTRETIEN Un important forum inter-entreprises franco-algérien se tient à Alger jusqu'à ce soir. Mansouria Mokhefi est responsable du programme Moyen Orient / Maghreb à l'Ifri. Elle revient sur l'évolution des relations entre les deux pays.
    L'Usine Nouvelle - Les dirigeants algériens cherchent à "rétablir la confiance" avec les Français. Pourquoi était-elle rompue ?
    Mansouria Mokhefi - Cette déclaration fait référence à la situation des deux dernières années. Les relations franco-algériennes se sont fortement déteriorées. Les lois économiques de 2009 (Ndlr: imposant notamment un maximum de 49% pour les investisseurs étrangers dans les entreprises algériennes) ont jeté un froid. Aujourd'hui, les officiels algériens cherchent à faire revenir les investisseurs français.
    L'économie algérienne s'est-elle refermée sur elle-même avec ces réformes ?
    Ce n'est pas une fermeture : les investisseurs étrangers non-français se sont très bien adaptés, comme l'Angleterre, l'Italie, l'Espagne... La présence chinoise s'est également développée, sans que cette loi ne pose problème.
    C'est une volonté politique très importante, une première en Algérie. C'est une mesure qui s'imposait. Mais les Français ont encore une relation particulière avec l'Algérie, 50 ans après l'indépendance. Les entrepreneurs hexagonaux rapatriaient leurs bénéfices et n'investissaient presque pas sur place. Pour expliquer cela, la stabilité du pays était mise en doute, la corruption était dénoncée. Les Algériens, d'un point de vue nationaliste et économique, ne pouvaient plus supporter ça.
    M. Raffarin a fait un excellent travail, il a permis à cette confiance de revenir. C'est grâce à lui que ce forum se tient. Son discours : "si nous n'investissons pas en Algérie, d'autres le feront". Il a bien compris que la concurrence n'était pas pas génée par le nouveau contexte économique algérien.
    La période de décolonisation pèse t'elle toujours sur les relations franco-algériennes ?
    Le problème avec la décolonisation va plus loin qu'un déficit de confiance. Il s'agit plutôt d'une accumulation de non-dits, de questions non-réglées. Le renouvellement des générations n'est pas encore effectué. La guerre n'est pas effacée du vécu politique, sociologique. Les institutions algériennes sont dans les mains d'une génération qui a fait la guerre. La décolonisation est toujorus présente dans l'esprit des Algériens de France. Un travail de mémoire doit être effectué, en Algérie, en France, voire, on peut rêver, ensemble ?
    La contestation sociale en Algérie s'est-elle définitivement éteinte ?
    On a su l'arréter. En janvier, des manifestations étaient lancées contre l'augmentation des tarifs des produits de base. Les gens sont sortis dans la rue, et les revendications se sont progressivement élargies. Parmi les problèmes de la population, on trouve la redistribution des revenus des hydrocarbures, la déterioration des conditions de vie, le chômage endémique, le manque de débouchés pour la jeunesse...
    Le gouvernement a su reculer immédiatement, annuler l'augmentation prévue. Les gens sont rentrés chez eux. La contestation aura tout de même fait huit morts et quelques centaines de blessés. L'Algérie reste traversée par de petites ondes de révolte récurrentes, dont on ne parle pas. Mais une révolution à la tunisienne, je ne pense pas que ça arrivera.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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