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Kaïd Ahmed, homme d’Etat. Nouveau livre de Kamel Bouchama

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  • Kaïd Ahmed, homme d’Etat. Nouveau livre de Kamel Bouchama

    « Cet ouvrage ne fait pas office de tribunal »
    le 31.05.11
    Kamel Bouchama, comme à l’accoutumée, ne cesse de nous étonner par sa forte production.
    Il ne passe pas une année sans qu’il nous présente «quelque chose» ou plusieurs, qui viennent stimuler notre curiosité et qui le placent au rang de ces auteurs féconds qui ont cette faculté de nous fasciner par leur propension à utiliser constamment de bonnes feuilles pour nous rapporter ce qui nous fait défaut, dans un climat difficile où l’histoire, la nôtre, a été méticuleusement occultée, pour des combats d’arrière-garde. L’ouvrage que nous présentons aux lecteurs du quotidien El Watan a cette particularité de nous faire pénétrer dans une nouvelle approche, celle de voyager dans le temps pour remémorer un personnage dont la perfection résidait dans ce qu’il était…, un Homme — avec une majuscule — qui disposait de cette vaste culture et de ces vertus cardinales qui le faisaient celui que nul ne peut lui ressembler… Nous avons nommé Kaïd Ahmed, ou Si Slimane, un auguste personnage aux qualités humaines dont le sens aigu de l’engagement, du dévouement, du sacrifice, auquel Kamel Bouchama consacre un ouvrage de plus de 500 pages intitulé, Kaïd Ahmed, homme d’Etat.

    Quel titre révélateur pour présenter aux jeunes celui qui parcourait son monde d’un pas grave et réfléchi, celui dont chaque étape de sa carrière était commandée par la nécessité d’aller constamment de l’avant, afin d’être concret et utile dans tout ce qu’il entreprenait ?
    En effet, pour ce qui est de la jeunesse, cette frange importante de la population algérienne, sevrée d’informations utiles – qui a subi un bourrage de crâne pour lui inculquer des choses oiseuses, inutiles, voire aberrantes –, elle est en droit de connaître le parcours de tous ces hommes qui se sont déterminés dans des moments difficiles de l’histoire du pays.

    Oui, elle est en droit de connaître tous ces grands patriotes qui n’ont pas été racontés selon leur valeur et leurs qualités humaines, leur réel parcours et leur contribution à la guerre de Libération nationale et au développement de l’Algérie.
    Kamel Bouchama contribue à remettre les choses à leur place, car il nous faut apprécier les responsables politiques que nous avons connus et pratiqués, à leur juste valeur et à la lumière du contexte dans lequel ils ont exercé leurs fonctions.
    «Il est indispensable, écrit-il, de les situer selon leurs mérites et états de service au service de la nation. Il faut surtout ne pas offrir de fauteuils à ceux qui ne méritent que des strapontins ; en d’autres termes, on ne devrait pas célébrer ceux qui n’ont eu qu’un rôle subalterne ou aucun…, tout simplement. De même qu’il est inadmissible de répandre des ragots et propos malveillants pour éluder ou occulter des faits réels dans le but de discréditer des dirigeants, auprès de l’opinion publique.»
    Il a déjà eu l’occasion d’écrire sur ce haut dirigeant au moment où d’autres se taisaient ou le couvraient d’opprobre.

    Aujourd’hui, l’occasion se renouvelle et lui donne cette chance de raconter aux jeunes ce qu’était celui qui n’est connu, au sein de l’ancienne génération, que par des descriptions qu’on a si insidieusement élaborées ou déformées. Il a pensé qu’il était temps de leur dire, à travers cet important ouvrage, qui se veut un témoignage sincère d’un cadre qui a eu l’insigne honneur de militer sous sa responsabilité, que la mosaïque bigarrée des regards de l’époque n’arrivait pas à admettre le comportement de ce militant à l’opiniâtreté manifeste et ne le percevait autrement que sous un angle critique où la réplique acérée prenait le pas, très souvent, sur la moquerie et le persiflage.

    «Et il faut leur dire, affirme-t-il dans son ouvrage, que ce militant n’était ni un troubadour corrodant et agressif, ni un facétieux blagueur, il était le responsable enthousiaste, quelquefois fougueux, certes, mais plein de charisme et de visions lointaines pour une Algérie qu’il voulait prospère, comme le sont les vastes contrées du Sersou où il est né.»
    Voilà, exactement, comment le définit Kamel Bouchama dans son ouvrage, chargé de passion, mais aussi de sincérité, d’honnêteté – ces qualités qu’on lui reconnaît incontestablement – pour le présenter aux jeunes et aux moins jeunes, qui n’ont connu de cet homme que ce qu’«on» a bien voulu leur rapporter en insistant sur son «comportement autoritaire», son «parcours politique confus», sa «fortune colossale», puisque ayant appartenu à cette dynastie des GPF (Grands propriétaires fonciers), son «arrogance et son impertinence», ses «manières impérieuses», et enfin son «opposition à l’Algérie», puisque «féodal et contre la révolution agraire»…

    Que Kaïd Ahmed nous pardonne cela, toutes ces images substituées… Et l’auteur, Kamel Bouchama, insiste dans son ouvrage pour nous expliquer qu’il devait dire cela à ceux qui ne l’ont connu qu’à travers «d’autres gens», ce prisme déformant la réalité…, ceux qui étaient aux aguets pour dessiner un personnage, qui, loin s’en faut, n’était pas un sujet de dérision, tant dans son éloquence que dans son ardeur à convaincre les gens, même lorsqu’il utilisait dans ses interventions l’art du calembour et des bonnes «blagues» pour faire passer des messages. Enfin, ce qu’il y a de consistant dans cet ouvrage, ce sont les importantes analyses de Kaïd Ahmed, qui, mal connu du grand public, va étonner plus d’un, à travers tous les domaines où il a eu à intervenir, pendant sa longue carrière de nationaliste.

    Avec cet esprit de visionnaire, il va attirer l’attention de ses pairs dans la direction politique à laquelle il appartenait, sur les nombreux glissements et les contradictions qui ont pesé si lourdement sur le destin du pays.
    «Ainsi, indépendamment de plusieurs aspects bien précis et importants à plus d’un titre, il se déployait par ailleurs, dans ce vaste champ de l’économie nationale. Il abordait les questions d’assainissement de la gestion, de la planification financière, de l’épargne en tant qu’appoint pour la promotion sociale, et il le répétait souvent.Et aujourd’hui, en approfondissant l’étude de ces orientations, nous pouvons affirmer qu’elles gardent toute leur fraîcheur, tant elles sont d’actualité et pleines d’argumentation et de raison pour une économie qui veut aller de l’avant.

    Encore une fois, ne doit-il pas mériter ce substantif de visionnaire ? », relève l’auteur. Et de continuer de plus belle, car il a eu cette présence d’esprit d’aller dans la recherche profonde, aidé en cela par tous ceux qui ont connu Kaïd Ahmed et qui l’ont apprécié, pour nous rapporter de grands jugements de ce dernier, marqués par cette fougue du patriote qui avait l’Algérie au plus profond de lui-même. Pour ce qui est de la situation nationale, l’auteur nous rapporte cette analyse de Kaïd Ahmed qui, en se lançant dans la description d’un vaste «carrousel» de tares, de dysfonctionnements et de défaillances marquant cette période, dénonce cette centralisation qui se voulait plus accentuée, en dépit du principe de décentralisation proclamée, ces déficits des unités, cette agriculture qui périclite, la détérioration du pouvoir d’achat, la crise indicible du logement, l’extension effrayante de la corruption, la prolifération des services parallèles, le blocage de toute production culturelle à la mesure des espoirs et des ambitions de la Révolution, entre autres maux…

    Parmi ces autres jugements, l’auteur Kamel Bouchama relève cette pédagogie de l’ex-responsable du FLN qui, face aux jeunes étudiants, ces cadres de demain, devant prendre leurs responsabilités et les rênes du pays, il avait communiqué «certaines perspectives» ou, à tout le moins, ses propres convictions, dans le sens de l’espérance quant à l’avenir de ces masses arabes, enlisées dans les objections de leurs gouvernants, mais, demain, agissantes pour des horizons meilleurs dans le cadre de mouvements qui n’accepteraient plus l’indignité et la déchéance. Il disait en termes clairs : «Le mécontentement du peuple aura de graves répercussions sur les régimes politiques actuels, ce sera le départ d’une révolution populaire dont il est difficile d’imaginer les aspects et les conséquences.» Peut-on soutenir encore, après cette sentence prémonitoire, que Si Slimane, qui conservait l’esprit du combattant de la lutte de Libération nationale, n’était pas visionnaire ?

    Mais Kaïd Ahmed ne s’arrête pas là, il va dans les propositions, explique l’auteur de Kaïd Ahmed, homme d’Etat…, il va dans les propositions concrètes et aborde la question des libertés fondamentales, la légitimité des institutions et des hommes, la culture et la pratique démocratiques. «Ce sont des problématiques auxquelles Kaïd Ahmed attachait une importance singulière qui n’était pas ‘‘négociable’’ et sur laquelle il ne transigeait pas. La preuve de la pertinence de ses propositions de reconstruction de l’édifice politique et institutionnel est que le pays n’a pas encore su ou pu dépasser et transcender ses contradictions et ses inerties pour se hisser à des niveaux d’émancipation politique, économique et sociale, dignes des sacrifices consenties et des potentialités plurielles de l’Algérie», écrit l’auteur. Enfin, il insère dans son ouvrage, en annexe, un document d’une pertinence extraordinaire – le qualificatif n’est pas exagéré –, et… inédit. C’est le «fameux» mémorandum envoyé aux membres du Conseil de la Révolution en décembre 1972, quelque temps avant de quitter définitivement les rouages de l’Etat.

    Ce mémorandum à ses pairs et donc à l’instance suprême du pays, est bien ‘‘une feuille de route’’, dictée par sa conscience, ses convictions, son patriotisme, sa connaissance des réalités, son expérience et sa vision moderne.
    Cette ‘‘feuille de route’’ n’a rien perdu de sa pertinence, même si aujourd’hui d’autres équations nationales et internationales se sont greffées aux questions de fond, et que toutes les avancées réalisées ici et là, en près d’un demi-siècle d’indépendance, n’ont pas réussi, ni à éluder ni à travestir et, encore moins, à dissoudre dans le tourbillon du temps, des époques et des hommes. L’auteur termine son travail par cet espoir : «Voici présenté un ouvrage qui ne fait pas office de tribunal, mais qui se veut un espace de réflexion dans un esprit de droiture et de justice, qui appelle à un débat que je souhaite-rais fécond et profitable à la mémoire de Si Slimane, et par extension à la mémoire collective si malmenée lorsqu’il s’agit d’établir ou rétablir l’histoire des hommes qui ont été les pionniers dans la construction du pays, qui ont fait la grandeur de notre Révolution.»

    Nous ne dirons pas plus pour vous laisser le plaisir d’apprécier cet ouvrage qui, nous en sommes certains, soulèvera de grands débats que nous espérons bénéfiques pour la mémoire de Kaïd Ahmed et de tous ceux qui ont été altérés dans le tourbillon du temps, des époques et des hommes.

    Kaïd Ahmed, homme d’Etat.516 pages. Editions Juba. Mai 2011
    hamid tahri
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Durant la Revolution Agraire, alors qu'on confisquait les terres, sa familla a Tiaret possedait 14 000 tetes d'ovins. Sa chute est tres liee a son refus de marcher dans cette politique.

    Le roi du Maroc a fait le reste, cad le liquider.
    Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

    J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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    • #3
      il [Kaid Ahmed] va dans les propositions concrètes et aborde la question des libertés fondamentales, la légitimité des institutions et des hommes, la culture et la pratique démocratiques. «Ce sont des problématiques auxquelles Kaïd Ahmed attachait une importance singulière qui n’était pas ‘‘négociable’’ et sur laquelle il ne transigeait pas.
      «Plus le mensonge est gros, plus il passe.» disait Goebbels.
      Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire!!!

      Kaïd Ahmed a été le patron du FLN pendant des années, plus exactement premier "Responsable de l'appareil central du parti" unique. C'était un despote féodal dans l'âme qui se gargarisait de mots comme "socialisme", "parti de classe et parti de masse" et "impérialisme" dans des discours rédigés par des nègres, pour cacher son mépris à l'égard de la masse des Algériens. Ce fut l'un des principaux artisans du désert politique autour et à l'intérieur du FLN et de la création du vide qui a permis aux courants obscurantistes de se développer librement en Algérie. Si quelque chose de bon a été réalisée dans ce pays, ce n'est pas grâce à lui mais malgré lui et même contre lui. Il est le symbole de l'une des grandes calamités que l'Algérie a eu à subir depuis l'indépendance. On lui reconnait le "mérite" d'avoir grandement contribué au développement du système bureaucratique parasitaire et corrompu en Algérie.


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      "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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