La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a estimé, jeudi 2 juin, que les allégations de Google concernant un piratage de comptes Gmail qui aurait la Chine pour origine "sont très graves". "Nous sommes très inquiets. Ces allégations sont très graves, nous les prenons au sérieux et nous les examinons", a déclaré la chef de la diplomatie américaine lors d'un point de presse.Le groupe du moteur de recherche avait annoncé la veille que les comptes de messagerie Gmail de hauts responsables américains, de dissidents chinois, de responsables militaires et de journalistes avaient été piratés, précisant que l'attaque provenait de Chine. "Nous avons récemment découvert une campagne destinée à collecter des mots de passe, probablement à travers du 'phishing'", a indiqué un responsable de Google, Eric Grosse, dans une note sur le blog officiel de l'entreprise. "L'objectif de cette manœuvre semble avoir été de surveiller le contenu des comptes de ces utilisateurs. Google a identifié cette campagne et y a mis un terme", a ajouté le responsable de Google.Mais la Chine a jugé jeudi "inacceptable" d'endosser "la responsabilité" de l'opération de vols de mots de passe. "Le supposé communiqué affirmant que le gouvernement chinois soutient les attaques informatiques est fabriqué de toutes pièces. Il contient des arrière-pensées", a estimé Hong Lei, porte-parole du ministère des affaires étrangères.Interrogée par l'Agence France-Presse, une source à la Maison Blanche a pour sa part indiqué que les hauts responsables de l'administration américaine n'étaient a priori pas concernés par ce piratage. "Nous regardons les informations parues et cherchons à rassembler les faits", a déclaré à l'AFP un responsable sous couvert de l'anonymat. "Nous n'avons aucune raison de penser qu'un compte email officiel du gouvernement américain ait été piraté", ajoute ce responsable.DURCISSEMENT DES POSITIONSCette affaire intervient dix-huit mois après l'"Opération Aurora", une tentative de piratage de comptes Google en Chine, qui avait considérablement tendu les relations entre les Etats-Unis et la Chine.Plusieurs gouvernements ont par ailleurs récemment annoncé qu'ils renforçaient leurs capacités en matière de cyberdéfense. Le 16 mai, la Maison Blanche a dévoilé de nouvelles règles stipulant que les Etats-Unis "répondront aux actes hostiles dans le cyberespace de la même manière qu'à toute autre menace pour le pays". C'était une semaine avant que le groupe de défense américain Lockheed Martin annonce que ses systèmes informatiques avaient été piratés. Le Royaume-Uni cherche également à étendre ses compétences militaires en matière de cyberattaque, non seulement de manière défensive, mais aussi de manière offensive, a récemment révélé la presse britannique.Jusqu'à présent, la quasi-totalité des pays affirmaient ne disposer que de capacités défensives en ligne. L'OTAN dispose, par exemple, à Tallinn, en Estonie, d'un centre de lutte contre les cybermenaces. Mais, courant mai, les Etats-Unis et la Chine ont laissé entendre à demi-mot qu'ils avaient préparé des armes offensives.
AFP
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