Bien que la plupart d'entre vous sont certainement au bord de la mer, à la montagne ou simplement à la maison et que le nombre de lecteur va probablement chuter aujourd'hui, on va quand même faire un tour d'horizon. C'est nécessaire, car à la vitesse où les choses changent, on risque bien d'avoir perdu le fil d'ici lundi si on ne rattrape pas un peu ce qui s'est passé ces deux derniers jours.
Mercredi soir, la panique s'est emparée des marchés. Bon, soyons raisonnable, ça n'a tout de même rien à voir avec l'automne 2008 où le Dow Jones perdait 500 points par jour et que tous les 3 jours une banque partait en faillite, non, quand même, mais force est de constater que ces derniers temps on n'avait plus été habitué à des corrections aussi rapides et imposantes à la baisse. Pourtant la détérioration de l'économie via ses chiffres est de plus en plus flagrante et autant le nombre de « bullishs » semblait être énorme en début de semaine, soudainement tout s'est dégonflé et tout le monde est parti en week-end prolongé.
C'est un peu le même discours récurrent ; tout le monde à le sentiment d'avoir « raté la hausse » quand le marché monte sans arrêt, donc les seuls choses que l'on entend c'est : « Oui, c'est vrai, je ne suis pas assez « long », mais par contre je suis prêt à acheter comme un fou dès que ça revient la moindre »... Et quand ça revient « la moindre », les commentaires se transforment en « houlà, ça pue... Je vais attendre que ça corrige encore pour rentrer 10 ou 15% plus bas, pas folle la guêpe ». Exact, sauf qu'en général, les 10-15% plus bas, on n'y va jamais...
L'angoisse est donc palpable sur les marchés financiers. Le mois de juin à commencé sous les pires auspices possibles, alors que le mois de mai avait finalement pas trop mal terminé. Il est vrai que l'avalanche de chiffres économiques, tous aussi mauvais les uns que les autres commencent à foutre la trouille, surtout à l'aube de l'enterrement programmé du « quantitative easing ». L'Economie ne semble pas capable de vivre sans lui, puisque même avec lui, elle à l'air en aussi bonne forme que le Titanic.
De plus en début de semaine on avait commencé à ré-utiliser un terme que l'on n'avait plus osé sortir depuis près d'un an : le double-dip. Non, ce n'est pas une figure de patinage artistique, c'est plutôt un signe que le rebond de l'économie et plus proche d'un réflexe post-mortem que de la marche en avant d'une armée de taureaux avec les cornes fièrement pointées en direction de l'objectif (Dow 20'000). Le terme double-dip a tout d'abord été utilisé après les publications du S&P Case/Shiller qui avait une « sale gueule » et qui démontrait bien que la croissance du marché immobilier n'avait été qu'une impression...Une fois ce graphique digéré, on s'est brièvement dit que : « de toute façon, ce n'est QUE le marché immobilier, ça fait des mois qu'il est pourri et on a appris à vivre avec »... Oui, c'est pas faux, sauf que n'oublions pas, tout de même que l'immobilier était tout de même la « manne de cash » de bien des familles américaines, la poire pour la soif. Aujourd'hui, au contraire, bien des familles ont plus de dettes que la valeur de leur maison, ce qui rend les choses un poil plus compliquées quand il s'agit d'aller acheter un iPad pour chaque membre de la famille.
Mais dès mardi, les dés étaient jetés, on avait sorti le mot maudit : « double-dip ». On sentait bien qu'il ne serait qu'une question de temps avant qu'il soit employé pour l'économie tout entière. Là, je dois être franc avec vous ; j'aurais juré que ça viendrait moins vite que ce jeudi déjà...
Car cette fois, c'est officiel, on craint que le fantôme de l'an passé revienne nous hanter, que « double dip II », le retour, vienne nous gâcher l'été et nous démolisse le seul espoir qui nous reste : « le rallye d'été »....histoire de tuer le « sell in May and go away »... Mais voilà, pour le moment ce n'est pas gagné. La correction de plus de 2% mercredi soir ne laisse présager rien de bon, même si hier les indices ont limité la casse, cette journée de vendredi pourrait bien se transformer en juge de paix, surtout avec la publication des chiffres de l'emploi, dont le taux de chômage et des Non-Farm Payrolls qui sont attendus très faible par les économistes. C'est d'ailleurs peut-être ce qui va nous sauver, puisque généralement ils sont faux... (les économistes)...
Pour rajouter un poil de tension par dessus le gâteau de la dépression boursière, Moody's n'a pas pu s'empêcher de ramener sa fraise hier et a carrément menacé ? de manière déguisée ? les politiciens américains. L'organisme de rating a annoncé hier que si le plafond de la dette US n'était pas ré-haussé par le Congrès, si ils ne se mettaient pas d'accord pour trouver une solution, il se pourrait que le « mythique TRIPLE A » américain passe rapidement dans les livres d'histoire et que l'on en parle au coin du feu à nos petits-enfants... « oui, tu sais moi, de mon temps, quand j'étais jeune et que j'avais encore des cheveux, gris, mais j'en avais encore, et ben la dette américaine était encore sur AAA »... L'avenir nous le dira, mais les investisseurs se seraient bien passé d'avoir une épée de Damoclès en plus au dessus de la tête. Il faut cependant relativiser, car je pense que bien des intervenants ont déjà escompté la disparition de ce fameux rating...
A noter qu'hier, en plus de cela, Moody's avait déjà tiré sur l'ambulance en downgradant la dette grecque. C'est une surprise sans précédent, on n'est pas habitué à voir les sociétés de rating venir frapper un homme à terre, ce n'est pourtant pas le genre. Pourtant, hier les Dieux de la finance étaient contre les Dieux de l'Olympe et passait la note grecque de Caa1, niveau qui reflète un risque de non-remboursement réel. Inutile de vous dire que même si on s'en doutait un peu, ça n'a pas franchement égayé la journée des bourses européennes qui finissaient au fond de la tasse, complètement épuisée et terrorisée de l'arrivée des chiffres économiques américains.
Mercredi soir, la panique s'est emparée des marchés. Bon, soyons raisonnable, ça n'a tout de même rien à voir avec l'automne 2008 où le Dow Jones perdait 500 points par jour et que tous les 3 jours une banque partait en faillite, non, quand même, mais force est de constater que ces derniers temps on n'avait plus été habitué à des corrections aussi rapides et imposantes à la baisse. Pourtant la détérioration de l'économie via ses chiffres est de plus en plus flagrante et autant le nombre de « bullishs » semblait être énorme en début de semaine, soudainement tout s'est dégonflé et tout le monde est parti en week-end prolongé.
C'est un peu le même discours récurrent ; tout le monde à le sentiment d'avoir « raté la hausse » quand le marché monte sans arrêt, donc les seuls choses que l'on entend c'est : « Oui, c'est vrai, je ne suis pas assez « long », mais par contre je suis prêt à acheter comme un fou dès que ça revient la moindre »... Et quand ça revient « la moindre », les commentaires se transforment en « houlà, ça pue... Je vais attendre que ça corrige encore pour rentrer 10 ou 15% plus bas, pas folle la guêpe ». Exact, sauf qu'en général, les 10-15% plus bas, on n'y va jamais...
L'angoisse est donc palpable sur les marchés financiers. Le mois de juin à commencé sous les pires auspices possibles, alors que le mois de mai avait finalement pas trop mal terminé. Il est vrai que l'avalanche de chiffres économiques, tous aussi mauvais les uns que les autres commencent à foutre la trouille, surtout à l'aube de l'enterrement programmé du « quantitative easing ». L'Economie ne semble pas capable de vivre sans lui, puisque même avec lui, elle à l'air en aussi bonne forme que le Titanic.
De plus en début de semaine on avait commencé à ré-utiliser un terme que l'on n'avait plus osé sortir depuis près d'un an : le double-dip. Non, ce n'est pas une figure de patinage artistique, c'est plutôt un signe que le rebond de l'économie et plus proche d'un réflexe post-mortem que de la marche en avant d'une armée de taureaux avec les cornes fièrement pointées en direction de l'objectif (Dow 20'000). Le terme double-dip a tout d'abord été utilisé après les publications du S&P Case/Shiller qui avait une « sale gueule » et qui démontrait bien que la croissance du marché immobilier n'avait été qu'une impression...Une fois ce graphique digéré, on s'est brièvement dit que : « de toute façon, ce n'est QUE le marché immobilier, ça fait des mois qu'il est pourri et on a appris à vivre avec »... Oui, c'est pas faux, sauf que n'oublions pas, tout de même que l'immobilier était tout de même la « manne de cash » de bien des familles américaines, la poire pour la soif. Aujourd'hui, au contraire, bien des familles ont plus de dettes que la valeur de leur maison, ce qui rend les choses un poil plus compliquées quand il s'agit d'aller acheter un iPad pour chaque membre de la famille.
Mais dès mardi, les dés étaient jetés, on avait sorti le mot maudit : « double-dip ». On sentait bien qu'il ne serait qu'une question de temps avant qu'il soit employé pour l'économie tout entière. Là, je dois être franc avec vous ; j'aurais juré que ça viendrait moins vite que ce jeudi déjà...
Car cette fois, c'est officiel, on craint que le fantôme de l'an passé revienne nous hanter, que « double dip II », le retour, vienne nous gâcher l'été et nous démolisse le seul espoir qui nous reste : « le rallye d'été »....histoire de tuer le « sell in May and go away »... Mais voilà, pour le moment ce n'est pas gagné. La correction de plus de 2% mercredi soir ne laisse présager rien de bon, même si hier les indices ont limité la casse, cette journée de vendredi pourrait bien se transformer en juge de paix, surtout avec la publication des chiffres de l'emploi, dont le taux de chômage et des Non-Farm Payrolls qui sont attendus très faible par les économistes. C'est d'ailleurs peut-être ce qui va nous sauver, puisque généralement ils sont faux... (les économistes)...
Pour rajouter un poil de tension par dessus le gâteau de la dépression boursière, Moody's n'a pas pu s'empêcher de ramener sa fraise hier et a carrément menacé ? de manière déguisée ? les politiciens américains. L'organisme de rating a annoncé hier que si le plafond de la dette US n'était pas ré-haussé par le Congrès, si ils ne se mettaient pas d'accord pour trouver une solution, il se pourrait que le « mythique TRIPLE A » américain passe rapidement dans les livres d'histoire et que l'on en parle au coin du feu à nos petits-enfants... « oui, tu sais moi, de mon temps, quand j'étais jeune et que j'avais encore des cheveux, gris, mais j'en avais encore, et ben la dette américaine était encore sur AAA »... L'avenir nous le dira, mais les investisseurs se seraient bien passé d'avoir une épée de Damoclès en plus au dessus de la tête. Il faut cependant relativiser, car je pense que bien des intervenants ont déjà escompté la disparition de ce fameux rating...
A noter qu'hier, en plus de cela, Moody's avait déjà tiré sur l'ambulance en downgradant la dette grecque. C'est une surprise sans précédent, on n'est pas habitué à voir les sociétés de rating venir frapper un homme à terre, ce n'est pourtant pas le genre. Pourtant, hier les Dieux de la finance étaient contre les Dieux de l'Olympe et passait la note grecque de Caa1, niveau qui reflète un risque de non-remboursement réel. Inutile de vous dire que même si on s'en doutait un peu, ça n'a pas franchement égayé la journée des bourses européennes qui finissaient au fond de la tasse, complètement épuisée et terrorisée de l'arrivée des chiffres économiques américains.
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