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Maroc-Algérie: la guerre des mots n'aura pas lieu

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  • Maroc-Algérie: la guerre des mots n'aura pas lieu

    En quête de revanche, les footballeurs marocains reçoivent leurs frères ennemis d'Algérie. Un derby maghrébin qui se limite au plan sportif, loin des turpitudes de la politique.

    Le derby footballistique maghrébin du 4 juin 2011, entre le Maroc et l'Algérie, cristallise toutes les attentions. Mais pas franchement de tensions puisque la confrontation sportive ne devrait pas se transformer en règlement de comptes.
    Pour une guerre, il faut au moins deux adversaires. Victorieuse à Annaba, lors du match aller (1-0), l'Algérie a décidé de refuser le combat psychologique, conformément aux consignes du sélectionneur Abdelhak Benchikha. Sur ordres du Général, les petits soldats de la Khadra évitent en effet tout contact avec la presse avant de rejoindre Marrakech, le lieu de leur affrontement avec le Maroc.
    De leur côté, les Lions de l'Atlas n'ont eux qu'un mot à la bouche: «Revanche». Dans le sillage de leur entraîneur, le Belge Eric Gerets, les Marocains affirment leur désir de l'emporter face au voisin.

    «Aujourd’hui, j’ai un sentiment fort pour prendre une revanche sportive, assurait il y a peu l'ancien coach de l'OM. Nous jouerons un bon match pour récolter les trois points de la victoire et nous serons dans la position à laquelle tout le monde aspire, c’est-à-dire aux commandes du groupe.»

    Même son de cloche pour le Montpelliérain Younes Belhanda qui a beaucoup appris «des onze guerriers algériens» de l'aller.
    Pourtant, les Algériens savent aller au combat. Ils l'ont montré à Khartoum en arrachant la qualification pour la Coupe du monde 2010 à l'Egypte, alors double championne d'Afrique en titre. Ils l'ont prouvé en Angola, lors de la CAN (Coupe d'Afrique des Nations) 2010, en atteignant les demi-finales de l'épreuve après des débuts difficiles et en faisant chuter la Côte d'Ivoire de Didier Drogba au terme d'un match épique (3-2, après prolongation).
    A l'image d'un José Mourinho au Real Madrid qui s'attire les foudres des supporters et des journalistes, laissant ainsi ses joueurs se concentrer sur leur football, le sélectionneur algérien a imposé le silence radio à ses protégés. Car, plus qu'une histoire de suprématie régionale, c'est un billet pour la Coupe d'Afrique des Nations 2012, organisée au Gabon et en Guinée équatoriale, qui est en jeu.
    Dernière de son groupe, l'Algérie n'est pas en position de force. Après le derby maghrébin du 4 juin, il lui restera deux rencontres pièges, en Tanzanie et face à la Centrafrique, deux équipes qu'elle n'a pas encore battu.

    Du foot rien que du foot

    Plus que tendu, ce derby est attendu. Mais pas pour des raisons politiques. La guerre des sables est depuis longtemps oubliée, la tension autour de la frontière du Sahara transcendée par les révolutions arabes, les tensions politiques récentes mises de côté: Maroc-Algérie, ce ne sera «du foot, rien que du foot».
    Seul point d'achoppement: la traditionnelle question de l'ouverture des frontières entre les deux pays. Un temps évoquée, cette possibilité a été balayée du revers de la main par Ahmed Ouyahia, le Premier ministre algérien.

    «Elle aura lieu un jour ou l'autre, mais elle n'est pas à l'ordre du jour actuellement. Il n'y a pas de problème bilatéral avec le Maroc. Nos frontières étaient ouvertes malgré l'existence de la question du Sahara Occidental. Mais leur réouverture nécessite un climat politique d'apaisement. Même avec les frontières fermées, les échanges commerciaux algéro-marocains sont en pole position à l’échelon du continent africain.»

    Côté football, les statistiques ne sont cependant pas franchement favorables aux visiteurs. Sur le terrain, c'est avantage aux Lions de l'Atlas. Avant la victoire à Annaba, l'Algérie n'avait plus battu le Maroc dans le temps réglementaire depuis le 13 mars 1980 et ce but du légendaire Lakhdar Belloumi, lors de la 2e journée de la CAN nigériane. Pour un bilan de cinq victoires marocaines et six nuls.
    Pour le Maroc, justement, la bonne tenue de cette rencontre est d'ailleurs une obligation. Organisateur de l'édition 2015 de la Coupe d'Afrique, le royaume chérifien sera scruté par le monde du football africain. Mieux, l'organisation d'un match a priori tendu à Marrakech a pour objectif de prouver que le Maroc peut relever la tête après le terrible attentat de la place Jamaâ El Fna, il y a à peine plus d'un mois.

    Nicholas Mc Anally
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