Au Maroc,la mobilisation pour des reformes politiques reste forte.
Un militant du Mouvement du 20 Février, qui fédère les contestataires, aurait été tué par les forces de sécurité. Bruxelles dit son inquiétude.
A la veille d'une nouvelle journée de manifestations prévues, dimanche 5 Juin,dans plusieurs villes marocaines,à l'appel du Mouvement du 20 février,qui réclame des changements politiques, des dizaines de personnes se sont rassemblées jeudi, devant l'hopital de Safi, au sud de Rabat, aprés la mort de Kamel Aamri.
Selon ses proches, cet homme de 31 ans,membre du Mouvement du 20 février,aurait succombé à ses blessures aprés avoir été frappé par des forces de sécurité lors d'une précédente manifestation.Les autorités marocaines affirment que l'origine du décès serait due à une"crise cardiaque". Une enquête a été ouverte.
"Kamel avait été admis à l'hopital dans un état critique,puis en réanimation,,aprés avoir été sauvagement tabassé par la police", maintient Khalil, l'un de ses amis joint par téléphone. Le 15 mai et le 22 mai, à Casablanca, à Tanger ainsi qu'à Rabat, le 28 mai, les manifestations pacifiques ont été durement réprimées, faisant de nombreux blessés. Les marches précédentes s'étaient déroulées dans le calme.
Membre de l'association Attac-Maroc, Omar Radi, journaliste, affirme qu'un policier l'a menacé aprés la dispersion d'un sit-in à Rabat, le 28 mai,alors qu'il rentrait chez lui avec une amie. " Il m'a dit en m'étranglant :"La prochaine fois que je te vois avec les jeunes du 20 février,dans un café ou dans la rue(...),je vais te briser le dos,je m'occuperai moi-même de te tuer et de t'enterrer.Rappelle-toi bien de moi!"Je me demande comment je pourrais l'oublier.
"Droit à manifester"
La Commission européenne a exprimé son inquiétude à la suite de ces incidents. "Nous sommes préoccupés par la violence dont il a été fait usage au Maroc, a déclaré le 30 mai Natasha Butler, porte-parole du commissaire chargé de l'élargissement et de la politique de voisinage, Stéfan Füle . Nous suivons ces manifestations de très près et encourageons toutes les parties à s'engager dans un dialogue pacifique afin de trouver une solution aux questions soulevées par les manifestants." Khalid Naciri, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement marocain,avait réagi en mettant en cause un mouvement manipulé par des "islamistes" et des "milieux gauchistes" .
"Il y a un changement,admet Amina Bouayach,présidente de l'Organisation marocaine des droit de l'homme (OMDH),qui a réclamé l'ouverture d'une enquête.Certes,les commerçants se sont plaints des manifestants, mais il y a le droit à manifester."
Mme Bouayach fait partie des 19 membres de la commission consultative pour la révision de la Constitution mise en place aprés l'annonce, le 9 mars, d'importantes réformes par le roi Mohammed VI .
Aprés audition des partis et des associations -hormis l'Association marocaine des droits de l'homme(AMDH),Attac-Maroc et d'autres qui ont boycotté la rencontre -,la Commission devrait remettre ses conclusions au souverain mi-juin. Celles-ci seront ensuite soumises à référendum début juillet.
Dimanche,le Mouvement du 20 février est décidé à maintenir la pression."Nous sommes attaché à nos revendications,à savoir une monarchie parlementaire et le jugement de tous les responsables de dilapidation des biens publics" déclare l'un des leaders,Najib Chaouki. Une autre manifestation est prévue le 19 juin.
Le Monde
Isabelle Mandraud .
Un militant du Mouvement du 20 Février, qui fédère les contestataires, aurait été tué par les forces de sécurité. Bruxelles dit son inquiétude.
A la veille d'une nouvelle journée de manifestations prévues, dimanche 5 Juin,dans plusieurs villes marocaines,à l'appel du Mouvement du 20 février,qui réclame des changements politiques, des dizaines de personnes se sont rassemblées jeudi, devant l'hopital de Safi, au sud de Rabat, aprés la mort de Kamel Aamri.
Selon ses proches, cet homme de 31 ans,membre du Mouvement du 20 février,aurait succombé à ses blessures aprés avoir été frappé par des forces de sécurité lors d'une précédente manifestation.Les autorités marocaines affirment que l'origine du décès serait due à une"crise cardiaque". Une enquête a été ouverte.
"Kamel avait été admis à l'hopital dans un état critique,puis en réanimation,,aprés avoir été sauvagement tabassé par la police", maintient Khalil, l'un de ses amis joint par téléphone. Le 15 mai et le 22 mai, à Casablanca, à Tanger ainsi qu'à Rabat, le 28 mai, les manifestations pacifiques ont été durement réprimées, faisant de nombreux blessés. Les marches précédentes s'étaient déroulées dans le calme.
Membre de l'association Attac-Maroc, Omar Radi, journaliste, affirme qu'un policier l'a menacé aprés la dispersion d'un sit-in à Rabat, le 28 mai,alors qu'il rentrait chez lui avec une amie. " Il m'a dit en m'étranglant :"La prochaine fois que je te vois avec les jeunes du 20 février,dans un café ou dans la rue(...),je vais te briser le dos,je m'occuperai moi-même de te tuer et de t'enterrer.Rappelle-toi bien de moi!"Je me demande comment je pourrais l'oublier.
"Droit à manifester"
La Commission européenne a exprimé son inquiétude à la suite de ces incidents. "Nous sommes préoccupés par la violence dont il a été fait usage au Maroc, a déclaré le 30 mai Natasha Butler, porte-parole du commissaire chargé de l'élargissement et de la politique de voisinage, Stéfan Füle . Nous suivons ces manifestations de très près et encourageons toutes les parties à s'engager dans un dialogue pacifique afin de trouver une solution aux questions soulevées par les manifestants." Khalid Naciri, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement marocain,avait réagi en mettant en cause un mouvement manipulé par des "islamistes" et des "milieux gauchistes" .
"Il y a un changement,admet Amina Bouayach,présidente de l'Organisation marocaine des droit de l'homme (OMDH),qui a réclamé l'ouverture d'une enquête.Certes,les commerçants se sont plaints des manifestants, mais il y a le droit à manifester."
Mme Bouayach fait partie des 19 membres de la commission consultative pour la révision de la Constitution mise en place aprés l'annonce, le 9 mars, d'importantes réformes par le roi Mohammed VI .
Aprés audition des partis et des associations -hormis l'Association marocaine des droits de l'homme(AMDH),Attac-Maroc et d'autres qui ont boycotté la rencontre -,la Commission devrait remettre ses conclusions au souverain mi-juin. Celles-ci seront ensuite soumises à référendum début juillet.
Dimanche,le Mouvement du 20 février est décidé à maintenir la pression."Nous sommes attaché à nos revendications,à savoir une monarchie parlementaire et le jugement de tous les responsables de dilapidation des biens publics" déclare l'un des leaders,Najib Chaouki. Une autre manifestation est prévue le 19 juin.
Le Monde
Isabelle Mandraud .
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