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"Les révolutions arabes ne sont que des coups d'Etat militaires masqués"

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  • "Les révolutions arabes ne sont que des coups d'Etat militaires masqués"

    ERIC DENÉCÉ, DIRECTEUR DU CENTRE FRANÇAIS DE RECHERCHE SUR LE RENSEIGNEMENT

    De retour d'une mission d'étude en Tunisie, en Egypte et en Libye, Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (Cf2R), ancien du renseignement livre une lecture nuancée des événements du début d'année. Sans nier les aspirations des populations, il relativise l'ampleur du changement des équipes dirigeantes. Un prélude à de grandes déceptions.

    Quelle lecture faites-vous du « printemps arabe » ?

    Il y a dans ces pays une réelle aspiration à plus de liberté, mais pas nécessairement à plus de démocratie. Par ailleurs, je ne crois pas à la spontanéité de ces « révolutions », qui étaient en préparation depuis plusieurs années. Dès 2007-2008, des conférences organisées sous l'égide d'ONG américaines, comme Freedom House, l'International Republican Institute ou Canvas, et où étaient présents la plupart des blogueurs et des leaders de ces mouvements, ont instillé le germe de la démocratie, créant un contexte favorable aux révolutions. Le processus était le même que celui qui a précédé le démantèlement de l'URSS, la Révolution serbe, la Révolution orange en Ukraine ou encore celle des Roses en Géorgie.

    Mais pourquoi ont-elles éclaté en 2011 ?

    Des contestations populaires ou étudiantes dans les pays arabes se produisent régulièrement, mais elles sont à chaque fois réprimées par l'armée et la police. Pour la première fois, l'armée s'est désolidarisée de la police, en refusant de réprimer les soulèvements en Tunisie comme en Égypte, et les mouvements ont été observés par la presse internationale. Mais surtout, dans la semaine précédant les événements, les plus hauts représentants des armées de Tunisie comme d'Égypte se sont rendus à Washington, qui assure l'essentiel du financement de l'armée, pour obtenir le feu vert des États-Unis à un renversement des dirigeants. Ils ne supportaient plus la prédation des clans au pouvoir.

    Ces révoltes seraient donc des coups d'État militaires prenant le visage de mouvements démocratiques spontanés ? Les manifestants de la place Tahrir n'avaient pourtant pas l'air manipulés ?

    En êtes-vous si sûre ? Il est tout de même étonnant que dans ce pays où existent un militantisme islamiste et un net sentiment anti-israélien, aucun slogan anti-israélien ne soit apparu pendant les manifestations. C'est bien l'indice d'une « révolution » sérieusement encadrée. Quant à la « nouvelle équipe » au Caire, elle comprend le chef d'état-major de l'armée ainsi que l'ancien chef du service des renseignements, et s'est immédiatement engagée à respecter les accords internationaux signés, notamment les accords de Camp David auxquels est hostile une large partie de la population.

    Et en Tunisie ?

    Le ras-le-bol face face à l'avidité du clan Trabelsi était profond et touchait l'ensemble de la population confrontée à des difficultés économiques croissantes jusqu'aux entrepreneurs, dont beaucoup devaient « céder » des parts entières de leur business pour ne pas être inquiétés. C'est pour cela que des manifestations se sont produites dans toutes les villes du pays. La révolte y a été plus populaire et plus profonde qu'en Égypte, où les événements se sont, pour l'essentiel, limités à la place Tahrir. Mais comme au Caire, le nouveau gouvernement de Tunis comprend en majorité des collaborateurs de l'ex-président Ben Ali. Dans les deux cas, tout s'est passé comme si les jeunes générations avaient décidé de « faire sauter le bouchon » qui empêchait leur accès au pouvoir, sans changer fondamentalement le système ou le régime. L'imminence d'un coup d'État militaire était évoquée depuis dix-huit mois en Tunisie. Aussi n'est-il pas approprié de parler de « révolution ». L'Iran, en 1979, et l'URSS, en 1991, ont connu de vraies révolutions. Tout y a changé : les hommes, les institutions, les rapports internes, les relations internationales, etc.

    Rien de tel dans les événements récents. Il s'agit d'un renouvellement des classes dirigeantes qui ont, avec l'accord de Washington, organisé des coups d'État « en douceur », en profitant d'une vague de contestation populaire qu'elles ont intelligemment exploitée. Ainsi, leur arrivée aux affaires bénéficie extérieurement d'une grande légitimité et donne le sentiment d'une rupture profonde avec le régime précédent. La situation est en réalité bien différente. D'ailleurs, pour Washington, c'est un « changement dans la continuité » modifiant peu l'équilibre régional, ce qui est étonnant pour des révolutions. Washington encourage et appuie les armées d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient pour qu'elles évoluent vers un rôle « à la turque » : c'est-à-dire qu'elles n'occupent pas le pouvoir - sauf cas de force majeure - mais soient les garantes de la stabilité du pays contre l'islamisme, qu'elles contribuent à la stabilité régionale et qu'elles ne manifestent pas d'hostilité réelle à l'égard d'Israël.

    Comment lisez-vous la situation actuelle ?

    Beaucoup de problèmes risquent de surgir : dans les deux pays, un fossé inédit est apparu entre l'armée, qui sort grandie des événements, et la police, qui a longtemps assumé la répression des manifestants. Les forces de l'ordre - surtout en Tunisie - en sont sorties profondément désorganisées. On pourrait voir une recrudescence de la criminalité nuisant à l'équilibre intérieur. Enfin, très vite, une partie de la population va réaliser qu'elle a été flouée. D'où de possibles chocs en retour et une reprise des émeutes. Nous en voyons peut-être déjà quelques signes avant-coureurs à travers les manifestations populaires qui semblent reprendre ici et là. Enfin, les islamistes se sont pour l'instant montrés plutôt discrets. Mais jusqu'à quand ?

    Propos recueillis par Valérie Segond - 01/06/2011
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Jusqu'à maintenant, les éventements sur le terrain et la tournure de ces révoltes semblent confirmer ce que dit cet article.
    .


    Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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    • #3
      Excellente interview d'une rare honnêteté.

      - Il y a dans ces pays une réelle aspiration à plus de liberté, mais pas nécessairement à plus de démocratie.

      - Il est tout de même étonnant que dans ce pays où existent un militantisme islamiste et un net sentiment anti-israélien, aucun slogan anti-israélien ne soit apparu pendant les manifestations.

      - Rien de tel dans les événements récents. Il s'agit d'un renouvellement des classes dirigeantes qui ont, avec l'accord de Washington, organisé des coups d'État « en douceur », en profitant d'une vague de contestation populaire qu'elles ont intelligemment exploitée.
      Les USA ont autorisés un renouvellement des classes dirigeants, ça fait des mois qu'on le répète.

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      • #4
        Les Arabes n'ont pas inventé les révolutions, chaque pays a eu sa période idéale pour la faire que ça soit en Amérique du sud, en Asie, en Afrique, en Europe de l'est ou au moyen orient. Ce directeur de CF2R (renseignements??) ne fait qu'insulter les populations arabes qu'il considère manipulables et télécommandées par les Occidentaux. Il ignore que pas mal de facteurs ont provoqué ces révolutions comme lors de la chute du bloc de l'est vers la fin des années 80 et qui à travers la misère sociale aggravée ont profité pour réclamer leurs libertés face aux pouvoirs en place incapables de trouver des solutions.
        Pas à la tique ..

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        • #5
          Cet idiot fait une analyse des resultats, il n'aurait pas ainsi parler la veille du martyre de Mr Bouazizi, total bullshit.

          Et un autre rappel la Cia n'aurait rien vu venir, of course ils etudient toutes les possibilites et les outcome mais elle ne s'y attendait pas, ils avaient les plus fideles des serviteurs a leurs dispositions.

          Dis moi pourquoi la revolution n'a-t-elle pas reussi au Bahrein? Et pourquoi lances-ils une revolution pour l'ettoufer plus tard?
          Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

          J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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          • #6
            N'importe quoi cet article.

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            • #7
              Il y a dans ces pays une réelle aspiration à plus de liberté, mais pas nécessairement à plus de démocratie.
              rien que cette phrase est une insulte pour les peuples arabes...

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              • #8
                il y a du vrai mais beaucoup de faux aussi.

                comment peut -il dire que les manifestants étaient manipulés ? a t-il des preuves ?

                on a tous vu le peuple tunisien refouler les barbus devant les caméras.ca n'était pas l'armée.

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                • #9
                  il sont terribles ces militaires qui ont réussit à convaincre Bouazizi de mettre le feu à sa chair .............
                  " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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                  • #10
                    "Les révolutions arabes ne sont que des coups d'Etat militaires masqués"
                    Stupide analyse ! pour une grande parti de l'occident les arabes sont des sauvages soumis et incappable de se révolter ! ça rappel l'ére colonialistes .... car mentalité colonialiste pérsiste

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                    • #11
                      Les réponses de ce topic sont d'une naïveté confondante. Ceux qui lisent de vrais journaux le savent depuis de mois : les généraux tunisiens et égyptiens sont dirigés par le pentagone, notamment Tantawi.

                      Une fois les coups d'Etat terminé, ils ont gentillement virés tous les pseudos-leaders (leaders facebook, twiter, baradei, etc ...) ou les ont poussés à la démission (comme ce vendu de slim Amamou). Les généraux peuvent réorganiser l'Etat à leur guise, mettant un grand bras d'honneur à la démocratie.

                      Et depuis quelques semaines, les peuples tunisiens et les égyptiens ne cessent de manifester contre cette belle carotte qu'ils se sont pris. Mais là bizarrement, les médias se font discret et se braquent sur les nouveaux méchants officiels que sont Saleh, Khaddafi ou Assad.

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                      • #12
                        Les réponses de ce topic sont d'une naïveté confondante. Ceux qui lisent de vrais journaux le savent depuis de mois : les généraux tunisiens et égyptiens sont dirigés par le pentagone, notamment Tantawi.
                        Génération facebook, youtube, twitter et Al Jazeera.....
                        Génération dénuée de mémoire, dénuée d'esprit d'analyse, si aisément manipulable....

                        Génération pilotée par les médias de toutes sortes.....

                        Excellente analyse de cet article qui confirme ce que je dis depuis le début pour ces pseudos révolutions, qui obéissent à des agendas bien planifiés d'avance.........

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                        • #13
                          Ces révolutions c'est une sorte de réveil d'un nouveau bloc civilisationel (incarné par les pays arabo musulmans), ils étaient spontanés et ils ont réussit a façonner un model universel dont les jeunes espagnoles même se sont inspirer.

                          C'est clair et net, même si aljazeera n'étais pas la il y aurai ce genre de révoltes, peut être pas avec cette vitesse mais ca aurai éclater dans différents pays progressivement, c'est une naissance et un réveil d'un ensemble de peuples qui représentent un bloc concurrentiel historique de l'occident, donc c'est normal qu'il y aura des occidentaux qui vont dire que ces révoltes étaient manipulés par les US (donc par les occidentaux), ca leur donne impression qu'ils contrôlent encore le monde, mais la vérité c'est que ils n'ont rien vu venir de ces révolutions du jamais vu de l'histoire humaine, trois ou 4 présidents qui vont être éjecter en un ou deux ans maximum c'est une première de l'histoire humaine.

                          L'orient est en phase de réveil après au moins 6 siècles de somnambulisme donc c'est normal que ca crée ce genre de réactions.

                          Ceux qui ne croient pas a la spontanéité de ces révoltes parmi les arabes, c'est soit ceux qui font partie des régimes, soit ceux qui adorent les théories complotistes soit aussi les sado masochistes ceux qui aiment des dictateurs tel que kadafi et bachar et leurs fouets et il y en a un échantillon ici...

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                          • #14
                            Génération facebook, youtube, twitter et Al Jazeera.....
                            La génération fabook a le mérite d’avoir découvert que l’ennemi du peuple ne se trouve pas forcément à Tel aviv…

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                            • #15
                              La génération fabook a le mérite d’avoir découvert que l’ennemi du peuple ne se trouve pas forcément à Tel aviv…
                              Elle n'a rien découvert cette génération.....Facebook leur greffe dans la carafe qui leur sert de cerveau....

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