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Yémen: les États-Unis font pression pour un transfert du pouvoir

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    Yémen: les États-Unis font pression pour un transfert du pouvoir

    SANAA, Yémen — Alors que le président du Yémen se trouve à l'extérieur du pays, les États-Unis et l'Arabie saoudite ont tenté, lundi, d'orchestrer un transfert du pouvoir qui mettrait fin à son régime vieux de plusieurs décennies. Un haut représentant a toutefois affirmé que le président Ali Abdallah Saleh se remettait rapidement de son opération et avait l'intention de rentrer au Yémen d'ici quelques jours.

    Le retour du président, parti se faire soigner de ses blessures en Arabie saoudite, pourrait intensifier les combats entre les forces gouvernementales et celles de combattants tribaux, déterminés à renverser son régime. Les troupes des deux parties sont déployées dans les rues de Sanaa, la capitale, et le cessez-le-feu obtenu la veille par l'Arabie saoudite commençait déjà à s'effriter lundi, alors que des affrontements y ont fait au moins six morts.

    M. Saleh, blessé vendredi lors de tirs de roquettes sur le complexe présidentiel, est parti pour l'Arabie saoudite samedi soir, grâce à un cessez-le-feu négocié par le souverain wahhabite Abdallah. Une trêve qui n'aura duré que quelques heures. Bien qu'ayant fêté dimanche le départ de Saleh, nombre de Yéménites pensent qu'il reviendra et que, faute de se réinstaller au pouvoir, il est capable de réduire le pays en cendres.

    Assurant l'intérim en l'absence de Saleh, le vice-président Abed Rabbo Mansour Hadi a déclaré à des ambassadeurs européens lundi que la santé du président s'améliorait rapidement et qu'il rentrerait au pays dans les prochains jours, selon ce qu'a rapporté l'agence de presse officielle.

    Des chirurgiens d'un hôpital de Ryiad ont retiré les éclats de bois qui avaient atteint le président Saleh à la poitrine lors de l'attaque sur la mosquée de la résidence présidentielle vendredi, jour de la grande prière.

    L'éclatement de violences pourrait précipiter ce pays pauvre dans une guerre civile. Les États-Unis craignent par ailleurs que la branche yéménite du réseau terroriste al-Qaïda instrumentalise cette agitation pour renforcer sa présence au pays.

    «Nous demandons une transition [du pouvoir] pacifique et ordonnée», a lancé lundi la secrétaire américaine d'État, Hillary Clinton, ajoutant que cette transition devrait respecter la constitution yéménite.

    Des efforts diplomatiques intenses ont été déployés entre des représentants de l'Arabie saoudite, des États-Unis, du Yémen et de pays du Golfe persique lundi afin d'élaborer une telle transition, a rapporté un représentant américain sous le couvert de l'anonymat.

    Lundi, les services du cheikh Sadeq al-Ahmar, chef de la puissante confédération tribale des Hached, ont annoncé que trois combattants tribaux avaient été abattus dans le quartier d'al-Hassaba, dans le nord de Sanaa, où se trouve le quartier général du cheikh. Trois autres ont été abattus dimanche soir à un point de contrôle.

    Les points de contrôle se multiplient sur la route menant au quartier d'al-Hassaba, devenu quasiment zone militaire fermée depuis le 23 mai et le début de violents combats. Les habitants cherchant à regagner leurs maisons se sont faits tirer dessus par des tireurs embusqués installés sur les toits et ont pris à nouveau la fuite, selon un militaire d'une unité passée à l'opposition, chargée de la sécurité de la résidence de cheikh al-Ahmar.

    L'attaque contre le président, attribuée tout d'abord aux forces tribales puis à al-Qaïda, a fait 11 morts parmi les hommes de la sécurité présidentielle et gravement blessé cinq hauts responsables qui faisaient leurs prières aux côtés du président.

    Les experts s'interrogent sur la possibilité d'un retour du président. Son brusque départ a soulevé nombre de questions, y compris de savoir si ses hôtes saoudiens veulent le voir retourner au Yémen: si l'Arabie saoudite l'a longtemps soutenu, elle fait aujourd'hui partie de ceux qui l'exhortent à négocier et à céder les commandes.

    Mais son absence laisse aussi craindre un durcissement de l'affrontement entre les tribus et les forces loyalistes, commandées par le fils de M. Saleh, son neveu et d'autres membres de sa famille proche.

    Selon les deux camps, M. Saleh devrait rester en Arabie saoudite au moins deux semaines, une pour être soigné et une deuxième pour des entretiens, alors que des négociations ont repris pour tenter une sortie de crise passant par la renonciation de M. Saleh. Le président yéménite a déjà rejeté tout projet de ce type par trois fois, après avoir dans un premier temps accepté de signer.

    Dans une déclaration conjointe, le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel, le premier ministre britannique David Cameron, le président du Conseil italien Silvio Berlusconi et le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero exhortent lundi «tous les responsables civils et militaires yéménites à respecter la trêve établie à l'initiative du roi Abdallah d'Arabie saoudite».

    Ils appellent les Yéménites à «trouver rapidement la voie de la réconciliation dans un esprit d'unité nationale et de dialogue, sur la base notamment des propositions présentées dans le cadre de l'initiative du Conseil de coopération des États arabes du Golfe, que nous soutenons pleinement, afin que le peuple yéménite puisse choisir démocratiquement ses dirigeants».

    De Ahmed Al-Haj, The Associated Press
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