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Je m’appelle Yong et je suis Chinois à Alger

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  • Je m’appelle Yong et je suis Chinois à Alger

    ÉCRIT PAR DAIKHA DRIDI MARDI, 07 JUIN 2011 00:15



    Quitter l’Algérie, Yong, 22 ans, vendeur de draperies chinoises à Alger, n’y a jamais songé, en dépit du climat qui devient de moins en moins cordial. Aujourd’hui c’est son angoisse principale.


    Dans la boutique de Yong, sur l’une des avenues les plus commerçantes d’Alger, tout est zéro pour cent coton. Yong garde un œil sur les clientes - qui vont et viennent, tâtent rideaux, couvertures et nappes, soupèsent petits napperons tressés au crochet, demandent le prix de tel ou tel couvre-lit - et l’autre œil sur les infos à la télévision.
    Etonnamment, ce n’est pas de Chine et d’Algérie que Yong veut parler mais de Libye.
    J’y reviendrai car en vérité, lorsque je fais mon apparition dans son petit royaume et que je me présente, il ne veut pas me parler du tout. Sa réaction est immédiate : «Vous les journalistes, vous dites que les Chinois ne sont pas des gens bien.» Pour lui prouver ma bonne foi, j’essaie de baragouiner le peu de mandarin qu’il me reste après un lointain semestre d’apprentissage douloureux mais combien passionnant de sa langue. Ma prestation en mandarin standard est tellement mauvaise que Yong accepte, sous les yeux ébahis de sa vendeuse Naima, de me parler. Pour se débarrasser de moi probablement, ou peut-être par empathie, lui a perdu deux ans à la Faculté centrale d’Alger à apprendre le français, mais son arabe algérien est beaucoup plus au point.

    «Vous mangez nos chats ! »

    A vingt-deux ans, Yong a passé plus du tiers de sa vie en Algérie. Il est arrivé ici d’abord par la porte d’Oran, à l’âge de quinze ans, avec son père, sa mère et «khouya» comme il dit joliment. Derrière l’histoire de chaque Chinois en Algérie, il semblerait qu’une autoroute se dessinerait. Yong ne s’étend pas beaucoup sur les raisons qui ont fait que ses parents aient décidé de quitter la Chine pour l’Algérie, où ils vivent encore aujourd’hui. Originaires de la province du Fujian dans le sud-ouest de la Chine, ses parents ont laissé derrière eux une société de construction d’autoroutes, ici le père fait de «l’import-export» et la mère a ouvert ce magasin de draperies chinoises.

    A vingt-deux ans, Yong a déjà une vie à la fois pleine et rangée. Patron d’un commerce florissant qu’il cherche à développer, il est marié et heureux père de deux enfants, dont un bébé qui vient de naître. Son premier fils est né à Alger il y a deux ans et le deuxième est né dans le Fujian d’où Yong revient à peine d’une visite familiale. Comme son père, dit-il, il préfère – comme le font les Chinois qui en ont les moyens – avoir plus d’un enfant et payer plus d’impôts.
    Yeux noirs au regard acéré, adouci par un beau et généreux sourire, Yong affirme qu’il se sent très bien en Algérie même si sa vendeuse n’est pas d’accord. Naïma, trente ans, un grand corps surmonté d’un sympathique visage, n’a pas peur d’interrompre son patron pour le contredire : «Ce n’est pas vrai, les Algériens sont méchants et racistes avec Yong et avec tous les Chinois, ils me font honte, ils sont tellement mal polis», dit-elle outrée, «certaines clientes arrivent ici, elles font un tour en regardant la marchandise de haut et puis, en sortant, elles se retournent et lui jettent deux ou trois petits mots assassins, comme ça, gratuitement». Lorsque je me tourne vers Yong pour lui demander ce qu’il a à dire à ce sujet, il m’offre son grand sourire et un «noormal» bien algérois.
    Naïma, qui semble en avoir gros sur le cœur, continue : «les gens ne connaissent même pas Yong, ils viennent et lui disent : rentre chez toi ! D’autres disent : les Chinois vous êtes venus nous coloniser, vous venez nous vendre vos déchets. Il y en a même qui lui disent : vous mangez nos chats ! »

    «Fini les registre de commerce aux Chinois»

    Pendant que Naïma fait l’inventaire des horreurs que nos concitoyens servent à nos amis les Chinois, lui opine silencieusement du regard et attend patiemment son tour pour intervenir. Quand Naïma prend son souffle, c’est l’occasion pour lui de placer un mot : «c’est vrai, c’est vrai, mais noormal, noormal». En vérité, ce n’est pas là un sujet qui intéresse vraiment Yong. Lui c’est d’autre chose qu’il veut parler. De son business. Ce dont il veut se plaindre c’est de tout l’environnement professionnel de son commerce qui, affirme-t-il, s’est sérieusement détérioré dans le courant des trois dernières années. Jusqu’en 2008-2009, tout se passait bien pour les Chinois - comme sa famille - qui font du commerce en Algérie. Mais depuis, rien ne va plus, égraine-t-il : les douanes leur rendent la vie impossible lorsqu’ils vont pour faire entrer leurs marchandises, l’administration des impôts leur fait des complications incompréhensibles, les propriétaires des locaux qu’ils louent augmentent les prix des loyers sans prévenir et sans expliquer pourquoi. Par ailleurs, Yong qui veut ouvrir un nouveau magasin dans un autre quartier, du côté d’El Hamma, est allé se renseigner pour établir un registre de commerce à son nom, il a été reçu par un employé qui lui a dit : «on ne donne plus de registres de commerce aux Chinois, si vous voulez ouvrir des usines ici, vous êtes la bienvenue, mais si c’est pour vendre des rideaux et faire de l’import-export, c’est non».

    Sans parler des nouvelles angoisses d’ordre politique : Yong a la tête qui bruisse des images de milliers de Chinois quittant précipitamment la Libye – fin février – abandonnant tout derrière eux, évacués par bateaux entiers, fuyant violences et pillages. Il me dit : «Tous les jours je vois les Algériens faire des marches, des manifestations, des grèves, je les vois manifester dans la rue devant mon magasin et je pense que je vais finir comme les Chinois de la Libye… » Quitter l’Algérie, Yong n’y a jamais songé, en dépit du climat qui devient de moins en moins cordial. Aujourd’hui c’est son angoisse principale.
    Pour lui, les remarques racistes que lui font les Algériens et qui rendent Naïma malade, ne sont que des vétilles. La mémoire collective de son peuple, bâtisseurs de bien d’autres pays avant l’Algérie, en a vu d’autres. Ce qui l’intéresse, c’est de savoir si son fils, né à Alger, peut obtenir la nationalité algérienne, s’il peut acheter une maison au nom de cet enfant qui, me dit-il avec un enthousiasme bureaucratique, «a un acte de naissance algérien !». Quand il envisage l’avenir ici, en propriétaire, le sourire revient aux lèvres de ce jeune Chinois qui a déjà toute sa vie en Algérie. Lorsqu’il ne travaille pas - ce qu’il fait six jours sur sept - Yong «fume des cigarettes, boit des cafés et joue aux jeux vidéo sur son ordinateur» répond-il spontanément à une question qui l’étonne. Il voyage aussi beaucoup, «on se balade avec mes amis, on va à Oran, Annaba, Constantine, Ouargla, hawwass (promeneurs)». Des amis, il dit en avoir peu, quelques Algériens avec qui il aime découvrir le pays. Et des amis chinois, il en a encore moins. «Tout le monde l’aime dans le quartier», reprend Naïma, «ce sont les gens qui ne le connaissent pas, les passants, qui lui balancent des méchancetés». Naïma, elle, est une inconditionnelle de Yong et toute sa famille. «Yong khouya !» me dit-elle lorsque je lui pose la question de savoir comment se passe la relation patron-employé. Elle a commencé à travailler ici lorsque la mère a ouvert la boutique : «ils m’ont beaucoup aidée, j’avais des difficultés et ils ont été très compréhensifs, aujourd’hui ils ont une confiance totale en moi». Elle est payée 18 000 dinars par mois et s’estime heureuse de travailler pour des patrons «aussi corrects» qui lui «donnent des avances sur salaire dès qu’elle en a besoin». Pour rien au monde, dit-elle, elle ne quitterait son patron chinois pour aller travailler chez des Algériens.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    «Ce n’est pas vrai, les Algériens sont méchants et racistes avec Yong et avec tous les Chinois, ils me font honte, ils sont tellement mal polis»,
    C'est ce que m'a dit un chinois aussi d’Alger
    parait qu'on leur fait subir des méchancetés ds certains quartiers de la capitale !
    « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

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    • #3
      «Vous mangez nos chats ! »
      Ce n'est pas complètement faux ! Mais ça reste hallal !
      Jeûner c'est bien. Manger c'est mieux.

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      • #4
        Naïma, qui semble en avoir gros sur le cœur, continue : «les gens ne connaissent même pas Yong, ils viennent et lui disent : rentre chez toi ! D’autres disent : les Chinois vous êtes venus nous coloniser, vous venez nous vendre vos déchets. Il y en a même qui lui disent : vous mangez nos chats ! »
        On entend la même chose de nous en France...Sauf qu'on ne mange pas les chats...nous!!!

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        • #5
          c'est la jalousie qui les fait parler quand ils voient que quand on travaille on reussi ça leur renvopis en pleine face a quelle point c'est des fegnasses
          La véritable mosquée est celle qui est construite au fond de l'âme

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          • #6
            on ne donne plus de registres de commerce aux Chinois, si vous voulez ouvrir des usines ici, vous êtes la bienvenue, mais si c’est pour vendre des rideaux et faire de l’import-export, c’est non».
            très compréhensible ! notre pays doit produire meme si c'est conjointement avec d'autres pays, la 100 % vente et l'importation ne nous apporte que la fainéantise et le marcher chinois ( donc a bas prix ) casse la production locale surtout si cette vente de produits chinois devient trop importante ( en quantité ).

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            • #7
              meme a paris 19 et 12eme ils colonisent ...
              ils sont trop fort en vrai yong et ses compatriotes cest tout......

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              • #8
                Vous mangez nos chats !
                c'est des clones de ALF
                tu tombe je tombe car mane e mane
                après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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                • #9
                  salam

                  «Vous mangez nos chats ! »
                  et les ânes aussi
                  désolé ça m'a fait rire



                  je me souviens d'une chinoise qui se baladait sur sa moto a jijel!! elle était vraiment mignonne
                  les chinois en algérie sont généralement discrets et respectueux !!!

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                  • #10
                    poulalaaaaaaaaa sont racistes ces algeriens!:22:
                    on fait avec..........

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                    • #11
                      on devraient leur dérouler le tapis rouge, sans eux pas d'autoroute !

                      pour les importations ok mais ceux qui sont isntallés depuis longtemps et ont pris la peine d'apprendre "l'algerien" on doit les considérer comme algeriens !

                      je vois bien ces insultes de passants qui jaloux du travail du chinois le dévisagent ect mentalité a chier !

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                      • #12
                        Ca va, il a 22 ans, il a une boutique, il est marie et a des enfants. La majorite des jeunes algeriens de son age n'ont pas sa chance.

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                        • #13
                          La majorite des jeunes algeriens de son age n'ont pas sa chance.
                          sans créer de polémique, la majorité des algériens de 22 ans ne ferait pas toutes les heures que les chinois passent a travailler

                          si il ya bien une seule qualité que les algériens doivent reconnaitre a ce peuple c qu'il travaille , sans rechigner , sans prendre 15 pauses café, clopes .....
                          « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
                          Boris Vian

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                          • #14
                            aanniis pourquoi parler de chance ? ce chinois n'a aucune chance, il récolte le fruit de son travail point.

                            combien de jeunes algeriens de son âge font autant d'heures de travail ?

                            on devraient tous s'inspirer des chinois .
                            qu'on ne me dise pas qu'il y a la hogra ,le chomage ect ca c'est juste l'excuse des bras cassés .

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                            • #15
                              ce jeune a immigré a 10 000 km de chez lui dans un pays complétement différent et difficile et il y arrive ! et nos millions de hitistes ont tout a portée de main.mais ils se plaignent toujours autant....ils ont besoin de camp de réeducation .

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