Inattendue par l’Establishment européen donneur de leçons aux pays du Sud
La cybergénération occidentale fait trembler l’ordre économique mondia
Par Abdelkrim Ghezali
La Tribune
N’est-ce pas le même discours que tenaient et tiennent toujours les régimes dit dictatoriaux ou non démocratiques. Eux aussi disent : «nous sommes en démocratie, notre démocratie est différente de la démocratie européenne, nous avons notre spécificité…». Chacun justifie sa situation à sa convenance et refuse d’admettre l’essentiel : tout régime, tout système, tout modèle politique et économique a ses limites et il arrive un moment où l’on doit changer radicalement d’approche et de mode de gouvernance.
L’Occident n’est pas le modèle absolu et encore moins l’exception. Car si les systèmes despotiques du Sud on survécu toutes ces années, c’est, d’une part, pour préserver les intérêts occidentaux et, d’autre part, parce que les Occidentaux eux-mêmes ont grandement contribué à l’avènement de ces potentats et à leur pérennité. Car, si le système dictatorial vise à préserver les intérêts d’une caste parasitaire au détriment de l’intérêt général d’une nation, la démocratie occidentale vise à préserver le modèle capitaliste et mercantiliste et à l’imposer à tous les humains alors qu’il est responsable de la misère des milliards d’humains. Les révoltes arabes ne datent pas d’aujourd’hui. Les luttes pour l’indépendance nationale avaient aussi comme objectif l’émancipation sociale, politique et économique.
A travers son attitude vis-à-vis des révoltes arabes, l’Occident se donne bonne conscience et oublie qu’il a pillé les richesses du Sud, dominé et opprimé les nations du Sud et continue à spolier les ressources du Sud, grâce à un ordre économique aussi inhumain que les dictatures qu’il a soutenues avant de les lâcher.
Retour de boomerang
Les révoltes arabes bouleversent les petits et grands ordres établis, et brouillent toutes les cartes des puissances occidentales dont certaines commencent déjà à redouter une «contagion du Sud». Aujourd’hui, la conscience des jeunes révoltés dans la région arabe est au seuil des revendications démocratiques.
Le besoin de liberté est aussi instinctif que le besoin alimentaire. D’ailleurs, les deux besoins sont indissociables, d’où l’évolution inéluctable de cette conscience pour aller au-delà des revendications démocratiques pour une remise en cause de l’ordre économique national et mondial antinomique avec la liberté, la démocratie et la dignité humaine.
Certains peuvent rétorquer que la démocratie et le capitalisme débridé sont compatibles en Occident. Pourquoi ne peuvent-ils pas l’être dans les pays du Sud ?
Si en Occident la démocratie s’est élargie et a atteint des niveaux de praxis appréciables, c’est en raison du passé colonial et son présent hégémonique et impérialiste qui l’aide à acheter la paix sociale dans ses espaces politiques au détriment des besoins minimum des peuples du Sud. Mais à chaque crise économique générée par les limites du système capitaliste injuste, les révoltes sociales éclatent au cœur même du paradis démocratique. Pour faire taire les légions d’«indignés» occidentaux, le système capitaliste occidental homogène réagit en bloc pour appauvrir plus les pays du Sud afin de répondre aux besoins de ses populations, de ses déclassés, de ses marginaux…
Ces derniers ont toujours manifesté leur ras-le-bol, leur exclusion et leur misère sociale. Mais c’est la première fois qu’il l’exprime d’une façon empruntée aux mouvements des révoltes arabes. Aujourd’hui, l’Occident est face à un risque d’explosion sociale dont les prémices sont perceptibles dans ses maillons faibles comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Initié en mai en Espagne, le mouvement des indignés fait tache d’huile et trouve un écho en Grèce et en France. Les «Indignés» se réclament ouvertement du best-seller éponyme Indignez-vous ! d’un ancien diplomate français, Stéphane Hessel. Les jeunes «indignés» de Madrid, portés par les soutiens venus de l’étranger, ont décidé, dimanche dernier, de poursuivre l’occupation de la Puerta del Sol, où leur village de tentes est devenu le cœur du mouvement de contestation né il y a deux semaines.
La cybergénération occidentale fait trembler l’ordre économique mondia
Par Abdelkrim Ghezali
La Tribune
N’est-ce pas le même discours que tenaient et tiennent toujours les régimes dit dictatoriaux ou non démocratiques. Eux aussi disent : «nous sommes en démocratie, notre démocratie est différente de la démocratie européenne, nous avons notre spécificité…». Chacun justifie sa situation à sa convenance et refuse d’admettre l’essentiel : tout régime, tout système, tout modèle politique et économique a ses limites et il arrive un moment où l’on doit changer radicalement d’approche et de mode de gouvernance.
L’Occident n’est pas le modèle absolu et encore moins l’exception. Car si les systèmes despotiques du Sud on survécu toutes ces années, c’est, d’une part, pour préserver les intérêts occidentaux et, d’autre part, parce que les Occidentaux eux-mêmes ont grandement contribué à l’avènement de ces potentats et à leur pérennité. Car, si le système dictatorial vise à préserver les intérêts d’une caste parasitaire au détriment de l’intérêt général d’une nation, la démocratie occidentale vise à préserver le modèle capitaliste et mercantiliste et à l’imposer à tous les humains alors qu’il est responsable de la misère des milliards d’humains. Les révoltes arabes ne datent pas d’aujourd’hui. Les luttes pour l’indépendance nationale avaient aussi comme objectif l’émancipation sociale, politique et économique.
A travers son attitude vis-à-vis des révoltes arabes, l’Occident se donne bonne conscience et oublie qu’il a pillé les richesses du Sud, dominé et opprimé les nations du Sud et continue à spolier les ressources du Sud, grâce à un ordre économique aussi inhumain que les dictatures qu’il a soutenues avant de les lâcher.
Retour de boomerang
Les révoltes arabes bouleversent les petits et grands ordres établis, et brouillent toutes les cartes des puissances occidentales dont certaines commencent déjà à redouter une «contagion du Sud». Aujourd’hui, la conscience des jeunes révoltés dans la région arabe est au seuil des revendications démocratiques.
Le besoin de liberté est aussi instinctif que le besoin alimentaire. D’ailleurs, les deux besoins sont indissociables, d’où l’évolution inéluctable de cette conscience pour aller au-delà des revendications démocratiques pour une remise en cause de l’ordre économique national et mondial antinomique avec la liberté, la démocratie et la dignité humaine.
Certains peuvent rétorquer que la démocratie et le capitalisme débridé sont compatibles en Occident. Pourquoi ne peuvent-ils pas l’être dans les pays du Sud ?
Si en Occident la démocratie s’est élargie et a atteint des niveaux de praxis appréciables, c’est en raison du passé colonial et son présent hégémonique et impérialiste qui l’aide à acheter la paix sociale dans ses espaces politiques au détriment des besoins minimum des peuples du Sud. Mais à chaque crise économique générée par les limites du système capitaliste injuste, les révoltes sociales éclatent au cœur même du paradis démocratique. Pour faire taire les légions d’«indignés» occidentaux, le système capitaliste occidental homogène réagit en bloc pour appauvrir plus les pays du Sud afin de répondre aux besoins de ses populations, de ses déclassés, de ses marginaux…
Ces derniers ont toujours manifesté leur ras-le-bol, leur exclusion et leur misère sociale. Mais c’est la première fois qu’il l’exprime d’une façon empruntée aux mouvements des révoltes arabes. Aujourd’hui, l’Occident est face à un risque d’explosion sociale dont les prémices sont perceptibles dans ses maillons faibles comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Initié en mai en Espagne, le mouvement des indignés fait tache d’huile et trouve un écho en Grèce et en France. Les «Indignés» se réclament ouvertement du best-seller éponyme Indignez-vous ! d’un ancien diplomate français, Stéphane Hessel. Les jeunes «indignés» de Madrid, portés par les soutiens venus de l’étranger, ont décidé, dimanche dernier, de poursuivre l’occupation de la Puerta del Sol, où leur village de tentes est devenu le cœur du mouvement de contestation né il y a deux semaines.
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