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Les hommes sont plus infertiles que les femmes.

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  • Les hommes sont plus infertiles que les femmes.

    Maladie ourlienne, stress, tabac, alcool... On enregistre de plus en plus d’infertilité masculine en Algérie. Les spécialistes le confirment et les patients le racontent.


    «L’infertilité a été diagnostiquée chez mon mari en 2006. Mais moi, je le savais depuis quelques années déjà. Je suis restée 24 ans à essayer de le convaincre d’aller consulter. J’étais persuadée que moi même je ne présentais aucune anomalie. Tous les médecins m’ont rassurée et, à plusieurs reprises, ont demandé à mon époux de consulter. Prise de panique vu mon âge, 35 ans à l’époque, ce n’est qu’en 2006 que je commençais à lui mettre une réelle pression. Et depuis, nous avons opté pour la technique in vitro… Je suis enfin enceinte à l’âge de 40 ans», témoigne Baya, heureuse d’apprendre la nouvelle de sa grossesse après trois tentatives de FIV (fécondation in vitro). A en croire les déclarations des spécialistes, on pourra désormais combattre les idées reçues que seules les femmes sont responsables de la fertilité dans un couple. Toutes les femmes que nous avons rencontrées (une vingtaine) dans une clinique privée de procréation médicalement assistée ou dans des cabinets privés expliquent que l’infertilité est diagnostiquée chez leur époux. «Mon époux refuse d’admettre l’idée qu’il pourrait être infertile ou avoir des soucis de ce genre», explique Lila, venue de Sétif.
    65% d’infertilité masculine
    Est-il vrai qu’aujourd’hui les hommes sont plus infertiles que les femmes ? Oui, il y a plus d’infertilité masculine que féminine, constatent les spécialistes : «Oui, nous avons cette nette impression que le taux des hommes présentant des anomalies évidentes de leurs spermogrammes et surtout de leurs spermocytogrammes, c’est-à-dire de “l’état de santé’’ des cellules composant ces spermogrammes. Dans les centres recevant les couples infertiles, les hommes qui se présentent sont de plus en plus nombreux, soit près de 50%», constate le professeur Belkacem Chafi, chef du service gynécologie et obstétrique de l’EHU Oran. Il explique qu’actuellement, on parle d’«hypofertilité ou d’infertilité plutôt que de stérilité» qui se définit par l’absence ou l’impossibilité pour un couple de concevoir un enfant. Ce taux représenterait 8 à 12% des couples. Le même diagnostic est établi par le professeur Chitour, spécialiste en endocrinologie. «Parmi les couples que nous recevons dans nos centres, l’infertilité masculine représente 65%.»
    Mais statistiquement, combien sont-ils exactement ?
    Y a-t-il une hausse inquiétante ? L’hypoinfertilité masculine serait-elle devenue un problème de santé publique ? Y a-t-il une étude nationale détaillant ce constat ? Aucune. «Il n’y a aucun recensement ou étude sur l’infertilité en Algérie», argumente le Pr Mostapha Benzine, chef de division des études sociales au Conseil national économique et social (CNES). Et dans la mesure où les chiffres récents parlent d’une augmentation historique des naissances en Algérie (888 000 naissances de 345 000 mariages) en 2010, aucune étude ne s’est penchée sur ce volet. Mais d’où vient cette montée d’infertilité ? Les causes réelles sont quasiment difficiles à identifier, mais les spécialistes pointent du doigt certains facteurs. «Les hommes sont de plus en plus infertiles, car leurs spermes deviennent déficients et insuffisants. Leur spermatogenèse se trouve dérangée par l’alcool et la cigarette surtout, mais aussi par d’autres facteurs tels que la pollution...», explique le Pr Belkacem Chafi.
    Le Pr Chitour met également en cause la consommation d’alcool, le tabac, l’exposition aux rayonnements et le stress. D’autres spécialistes évoquent le mode de vie et la particularité de la profession que l’homme exerce. «Mon mari est un policier. Le médecin nous a expliqué que cela est dû à sa charge de travail et le stress qu’il subit quotidiennement», témoigne Habiba de Sidi Bel Abbès.
    Moins de stérilité féminine
    Même propos tenus par Rachida de Batna, qui explique que son mari, gendarme, souffre d’une pression de travail et d’un stress qui l’aurait «rendu infertile». Karima fait son propre constat : «Voyez vous-même dans cette salle : ils sont militaires, policiers, gendarme ou chauffeurs. Il y a certainement un lien entre la professsion et l’infertilité. C’est peut-être la raison pour laquelle nous sommes, contrairement aux civils, remboursés entièrement par la caisse de la Sécurité sociale pour les actes médicaux et les médicaments… Ca devient à mon avis une maladie professionnelle.» «Les femmes sont de moins au moins infertiles. Je dirais moins qu’avant et même les maladies tuberculeuses (l’un des factuers de stérilité, ndlr) ont régressé comparativement aux cas enregistrés il y a quelques années», confirme le Pr Chitour.
    Autre facteur, la maladie ourlienne. Les oreillons (ou parotidite ourlienne) est une maladie virale souvent infantile, provoquée par le virus ourlien. Le virus peut s’installer dans tous les organes glandulaires comme les ovaires, les testicules, ce qui d’ailleurs provoque la stérilité. Il existe un vaccin préventif, souvent administré en association aux vaccins contre la rubéole et la rougeole dans les pays européens. Mais dans le calendrier de vaccination algérien, il n’y existe toujours pas. «L’infection ourlienne, qui n’est rien d’autre que les oreillons, est une infection qui rend l’homme stérile quand cette infection survient après la puberté chez le garçon. Quant à l’idée d’introduire le vaccin, cela reste une décision politique. Ce n’est pas une mince affaire», argumente le Pr Abdelkrim Soukhal, chef du service épidémiologie au CHU de Beni Messous.
    Le lien étant prouvé scientifiquement, pourquoi le vaccin n’a toujours pas fait son entrée dans notre calendrier ? Non et surtout pas pour le moment. Selon un expert en virologie, «il est d’abord nécessaire de discuter de la nécessité de la surveillance de la maladie pour savoir si le vaccin apporte réellement un bénéfice. Le plus urgent est de mettre en place un système de surveillance. Il faudrait, en effet, démontrer que cette maladie est l’une des causes de l’infertilité avec des cas chiffrés. Ce n’est qu’à ce stade que nous porrons discuter de l’opportunité d’introduire le vaccin. Il faut d’abord établir un état des lieux de la maladie ourlienne en Algérie et à partir de là, nous déciderons.» Et ce système de surveillance est-il déjà en cours ? «Je n’en ai pas encore entendu parler», ajoute le spécialiste.
    Il faut savoir également que l’âge du mariage pour les femmes qui était, il y a quelques années, très tardif, a considérablement avancé. Statistiquement, on se marie de plus en plus jeune. Le taux de fécondité général est de 150,8 pour les femmes âgées de 30 à 34 ans et de 146 pour celles âgées de 25 à 29 ans. Autrement dit, même le facteur d’infertilité lié à la diminution de la réserve ovarienne serait écarté.

    Nassima Oulebsir/ El watan du 10.06.11.

  • #2
    C'est culturel en Algérie en cas d'infertilité on accuse souvent l'infertilité féminine, de plus les hommes rechignent à faire des examens, car nous sommes en présence d'une société ou l'on confond bien trop souvent fertilité et virilité.

    Résultat parfois des années perdues pour rien avant que la vérité n'éclate enfin et tout cela se termine avec de la rancoeur et de l'amertume de la femme privée de maternité.

    Car lorsque la stérilité de la femme est avérée c'est souvent la séparation mais quand le problème vient de monsieur, il traine et perd des années précieuses, en évitant d'affronter le problème.
    Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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    • #3
      Ça fera plaisir aux malthusiens.

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