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    «J'ai reçu des lettres destinées à la police»
    La Poste suisse ne parvient pas à expliquer comment un réfugié politique a pu recevoir une quinzaine de lettres contenant des infos confidentielles adressées à la police.
    Hassan Cher Hared est un Djiboutien de 38 ans. Réfugié politique, il réside dans un studio appartenant à l'EVAM (Etablissement vaudois d'accueil des migrant), à Lausanne. La semaine dernière, il a découvert dans sa boîte aux lettres un étrange courrier: une épaisse enveloppe oblitérée qui ne comportait pas d'adresse de destinataire.

    L'ouvrant par curiosité, il y découvre un lot d'une quinzaine de lettres de «réquisition d'expulsion». Ces missives étaient destinées au secrétariat de la police cantonale vaudoise. Elles contenaient des instructions afin d'obtenir le soutien des forces de l'ordre pour déloger «au besoin par la contrainte», à certaines dates et à diverses adresses à travers le canton, des requérants d'asile.

    L'EVAM: «C'est une erreur de manipulation»

    «Je ne comprends pas comment ces documents confidentiels ont pu atterrir chez moi! Est-ce le facteur qui s’est trompé ou quelqu'un qui les a déposés?», s'interroge Hassan, qui doit lui-même bientôt libérer le studio qu'il occupe actuellement. «Je ne suis pas expulsé du pays. Arrivé en Suisse en 2008, j'ai obtenu le statut de réfugié politique en décembre 2010. Depuis l'obtention de mon permis C, je n'ai plus le droit de résider dans le studio proposé par l'EVAM pour un requérant d'asile. J'ai jusqu'au 5 juillet pour trouver un autre appartement ce qui n'est vraiment pas facile avec la pénurie du logement dans le canton», précise-t-il.

    «Un de nos employés a dû commettre une erreur et glisser le lot de lettres dans le mauvais sens», estime Emmanuelle Marendaz Colle, responsable de la communication à l'Evam. Embarrassée par ce bug, elle relève que «le fait que ce courrier a atterri chez Monsieur Cher Hared est de la responsabilité de La Poste».

    La Poste: «C'est une situation surréaliste!»

    Du côté du géant jaune, on estime peu probable que l'erreur vienne du facteur. On doute même de la véracité du témoignage du réfugié politique. «La Poste suisse traite 10 à 15 millions de lettres par jour et une erreur n’est pas à exclure. Toutefois, le cas que vous me rapportez est quasiment impossible à expliquer. C'est une situation surréaliste!», commente Nathalie Salamin, porte-parole de La Poste. «Une lettre qui n'a pas d'adresse n'est pas distribuée au hasard! Notre système de tri à la centrale d'Eclépens (VD) la repère tout de suite. Une des explications possibles serait que c'est quelqu'un d'autre qu'un facteur qui l'a déposée à cette adresse», conclut-elle.
    Du côté de la police cantonale, son porte-parole, Jean-Christophe Sauterel explique ne pas avoir vraiment de commentaires à donner sur cette affaire. La police ne souhaitant pas s'exprimer sur les courriers qu'elle n'a pas reçus... Il déplore toutefois que les informations contenues dans la lettre se soient perdues dans la nature. Les données livrées à la mauvaise adresse ne sont toutefois pas de premier plan et ne devraient pas nécessiter de revoir les dates des interventions prévues. «Dans la mesure où cela concerne des expulsions d'appartements et pas de Suisse pour des gens dont la situation s'est souvent régularisée, il ne s'agit pas de situations qui vont à la confrontation», souligne le porte-parole.

    20 minutes Ch
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