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Grande Mosquée d'Alger : mirage archectural sur faille sismique !

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  • Grande Mosquée d'Alger : mirage archectural sur faille sismique !

    Noureddine Khelassiit
    La Tribune : 12 - 06 - 2011
    Tel le monstre du Loch Ness, cet hypothétique animal aquatique écossais, le pharaonique projet de Grande Mosquée d'Alger semble s'être perdu dans les méandres de la légendaire incurie bureaucratique algérienne ! Depuis la création, en 2005, de l'Agence nationale de réalisation et de gestion de Djamaà El-Djazaïr, ce «projet du siècle» évoque de plus en plus un inaccessible rêve de grandeur spirituelle. Comme un improbable Arche de Noé algérien, il semble s'être embourbé dans les eaux fangeuses de Oued El Harrach, à proximité duquel devait être édifié ce haut lieu de l'islam malékite. D'appels d'offres réitérés en avis de prorogation de délais de manifestation d'intérêt, le projet apparait aujourd'hui pour ce qui est redouté qu'il soit : un mirage architectural sur une redoutable faille sismique. Ce qui devrait être la 3ème plus grande mosquée du monde après celles de Médine et de la Mecque, risquerait donc d'être une chimère de la taille de son minaret de 300 mètres de hauteur, une gigantesque érection qui en aurait fait le plus grand du monde. C'est que les promoteurs du projet et ceux qui ont été désignés pour matérialiser ce songe de grandiloquence architecturale, ont vu grand, très grand même ! Au point de ne pas trop prendre en considération la nature des sols du site choisi. Sans oublier l'inconfortable voisinage avec le toujours pollué Oued El Harrach qui, il est vrai, n'exhale plus remugles et autres miasmes de gaz putrides. Comme en d'autres circonstances, les mystères du génie bureaucratique algérien sont insondables. Pourtant, le site sélectionné, à Mohammadia la bien-nommée, est connu pour sa très grande sismicité. Et ce n'est pas les alertes à ce sujet qui auront manqué. En novembre 2008, sans jouer les Cassandres, une revue algérienne d'architecture, Vie des Villes, évoquait alors le risque possible de tremblement de terre à Alger. Plusieurs siècles avant, Ibn Khaldoun, rapportait dans ses Prolégomènes sa rencontre avec une algéroise qui lui a décrit le tsunami consécutif au séisme ayant ravagé Alger, le 3 janvier 1365. Mais blindés de certitudes et gonflés d'arrogance technocratique, les promoteurs du projet retiendront mordicus ce terrain, classé «zone 3», soit le degré sismique le plus élevé du nord du pays. Le site, qui abritait l'ancien siège de l'Agence nationale des autoroutes, est situé en plein sur une des six failles sismiques de la capitale, qui convergent toutes vers la fameuse faille du Sahel qui traverse l'ancien quartier Lavigerie. On voit bien que quelque chose ne tourne pas rond dans ce choix, même si on peut soupçonner les responsables du projet d'avoir été déterminés par le fait d'édifier une nef architecturale face à la mer. Exactement comme l'a fait le roi Hassan II du Maroc en érigeant la Grande mosquée de Casablanca comme un trône architectural qui en impose face à l'immensité océane. A un tel niveau, on quitte l'architecture et la tectonique pour les eaux troubles de la psychanalyse. En effet, le choix d'un édifice aussi impressionnant que l'incertaine future Grande mosquée d'Alger, sonne comme un aveu implicite de l'existence d'un inavouable complexe Al Qaraouiyine. Ou bien, de la présence d'un syndrome de la Zitouna. Cela étant dit, notre pays, qui ne possède pas de grands centres de rayonnement spirituels comme les universités de Fès ou de Tunis, pouvait tout de même, en toute légitimité, aspirer à combler ce gigantesque manque, en construisant un pôle religieux aux dimensions sensationnelles de la Grande Mosquée projetée. Toutefois, si on pouvait combler un manque, on ne pourrait jamais, en revanche, rattraper un si grand retard historique par rapport à nos deux voisins maghrébins. Et que l'on ne l'oublie guère : la naissance des Qarawiyines remonte à 877 alors que la Zitouna a été érigée en l'an 704. Et pendant ce temps, nous, citoyens d'Algérie, doux naïfs et rêveurs impénitents, du haut du plus grand minaret virtuel du monde, en ce beau mois de juin 2011, année où 120 000 fidèles algériens étaient supposés adorer dieu, cinq fois par jour, réalisons à quel point les divinités de la bureaucratie algérienne font des miracles qui ne se réalisent jamais !
    N. K.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Tel le monstre du Loch Ness, cet hypothétique animal aquatique écossais, le pharaonique projet de Grande Mosquée d'Alger semble s'être perdu dans les méandres de la légendaire incurie bureaucratique algérienne ! Depuis la création, en 2005, de l'Agence nationale de réalisation et de gestion de Djamaà El-Djazaïr, ce «projet du siècle» évoque de plus en plus un inaccessible rêve de grandeur spirituelle.
    il y a un "projet du siècle" plus intéressant et surtout meilleur marché: une nouvelle Constitution. La mosquée, on peut la mettre au placard.
    le DRS contrôle toute la Galaxie

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