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Universalisme républicain en Algérie

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  • Universalisme républicain en Algérie

    « Les principes d’assimilation posés à la fin du xixe siècle, et la façon dont la IIIe République s’est organisée, visaient à homogéneiser le corps national juridique français : manuels scolaires et «hussards noirs», indépendance face au religieux et au lutte contre l’Église, mise à l’écart des dialectes et des patois locaux et affirmation d’un État administratif (et culturel...) centralisé. L’assimilationnisme républicain est né. Ces élèments, conçus comme principes républicains universels, sont exportés dans les colonies à ce moment-là. Cette « exportation » de valeurs idéologiques accompagne la phrase d’expansion économique du nationalisme français. Les principes de ce néo-universalisme peuvent d’autant plus s’appliquer en Algérie, que ce territoire est considéré, depuis 1848, comme partie prenante de la France.

    D’un côté, une stratégie assimilitionniste est avancée qui vise au rassemblement de tous les individus débarrassés de particularismes, en conformité avec les lois et principes proclamés de l’égalité républicaine, citoyenne. En fait, «l’Algérie française» apparaît seulement comme slogan. En Algerie, l'assimilation républicaine etait plus moderée qu'en métropole, les differentes communautés européennes, juives ou musulmanes gardaient leurs particularismes propres tout en se sentant français. Face à un assimilationnisme affiché se déploie l’application du différentialisme : l’appartenance à la religion musulmane étant perçue comme trop éloigné de la «civilisation occidentale», on devait cantonner sa religion dans la sphère privéé pour devenir français. Quant à l’assimilation républicaine, elle se traduira par une volonté de dépersonnalisation. En Algérie, les principes de la République ne sont pas «assimilés»; on finit par devoir se perdre pour pouvoir exister.

    Jusqu’à la moitié du xxe siècle, le nationalisme français s’abritera sous les masques de l’universalime républicain. Les luttes de décolonisation des années 1950-1960 déchirent cette «protection», et font apparaître cet universalisme comme nationalisme. Un choc se produit entre deux nationalismes: un type «universel laïque», et un autre à caractère «communautaire, religieux» (le nationalisme algérien). Dans la guerre d’Algérie, les attitudes se perçoivent plus nettement. Ceux qui tiennent des discours sur l’universalisme républicain (en particulier certains dirigeants de la gauche française) se révèlent n’être que de simples reproducteurs du nationalisme français du xixe siècle. Au nom de l’universel, ils fabriquent du national...Le malentendu se dissipe définitivement à la fin de la guerre d’Algérie. Les partisans de l’Algérie française, regroupés de l’OAS, se recrutent exclusivement dans les rangs de l’extrême droite, en France.

    On assiste à un transfert de la problématique sur le territoire métropolitain. Ce qui existait sur le territoire algérien au temps des colonies se retrouve posé en France, trente ans après. L’extrême force du discours assimilationniste des tenants purs et durs de la République ne vise qu’un objectif : cantoner la religion musulmane dans la sphère privée pour se fondre totalement dans la société française. L'abandon du modèle assimilationiste, jugé trop contraignant et en grande partie l'immigration extra-européenne de masse rend l'intégration quasi impossible. On retrouve la stratégie du différentialisme mise en œuvre en Algérie coloniale qui consistait à créer des espaces délimités (urbains...), puisque la différence était jugée irréductible.

    L’immigration maghrébine, et plus particulièrement algérienne, éprouve le sentiment que ce républicanisme, très particulier, a échoué dans l’Algérie coloniale malgré le soutien majoritaire des musulmans pour l'Algérie française. Ce qui a conduit au séparatisme (donc à l’indépendance et au nationalisme) est le constat d’une absence de fonctionnement de la République (absence d’égalité citoyenne : pas de droit de vote) à l’époque coloniale. Cinquante ans après, des partisans déclarés d’un faux modèle de la République procèdent, à nouveau, à coups de sommations assimilationistes. Dès lors, plusieurs réactions sont observables dans les milieux issus de l’immigration algérienne. La première attitude consiste à suspecter a priori toute République inspirée de l’Occident d’amener «l’esclavage» ou la dépersonnalisation. L’idée de la République est alors rejetée. Ce refus débouche sur les ressourcements religieux, sur une attirance des valeurs communautaires. La seconde attitude voit dans la République un système qui a été utilisé par les nationalistes des pays colonisés, pour se dégager du régime colonial (retournement des principes d’égalité contre le colonisateur). Les deux aspects cohabitent. Ils génèrent une perception très contradictoire de la République, qui est actuellement particulièment sensible dans les banlieux françaises. La première vit la prise de naturalisation française comme une «trahison»; la seconde, très largement majoritaire, tente de concilier deux histoires: elle rejette une République "coloniale" assimiliationniste, et veut le respect des principes républicains égalitaires qui acceptent la diversité d’origine (d'où le mythe de la "double-culture") afin d'obtenir une societe multiculturelle et multiconfessionnele. Ainsi se reconstruit, lentement, la mémoire du passé colonial. »


    Article tiré de Wikipedia

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    Dernière modification par Cnaeus, 13 juin 2011, 19h53.

  • #2
    Si quelqu'un peut lire ça et me faire un résumé, je lui paye une boite de doliprane !!
    And ye shall know the truth and the truth shall make you free.

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    • #3
      J'ai aéré un petit peu

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      • #4
        J'ai aéré un petit peu
        Merci quand même !!
        And ye shall know the truth and the truth shall make you free.

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