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Relations algéro-marocaines Ghozali : «Des lobbies ne veulent pas qu

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  • Relations algéro-marocaines Ghozali : «Des lobbies ne veulent pas qu

    Invité à donner son point de vue sur le poids du dossier du Sahara occidental dans les relations algéro-marocaines, Sid Ahmed Ghozali (SAG), Premier ministre de juin 1991 à juin 1992, s’est prononcé, dans une longue interview accordée à l’hebdomadaire marocain Maroc-Hebdo (n°935) en faveur d’un règlement rapide du conflit.

    «Aucun gouvernement raisonnable ne saurait se satisfaire de la persistance de ce conflit dans son voisinage. Surtout que pour nos deux pays le voisinage détermine notre destin commun», a-t-il répondu à la question de savoir si le gouvernement algérien était pour une solution rapide du conflit au Sahara.
    M. Ghozali n’a également pas hésité à qualifier le dossier sahraoui de «faux problème» dans les relations entre les deux pays. Comment cela ? Il a dit, en tout cas, réfuter avec «forte conviction» la propension dominante consistant à lui imputer tous les dysfonctionnements qui empêchent à la fois «le développement des relations bilatérales entre nos Etats et nos peuples et qui affectent tout autant un développement effectif du processus maghrébin». «(…) Vous trouverez dans notre histoire commune des précédents multiformes – négatifs ou positifs – qui invalident totalement une telle assertion», a objecté SAG.

    A titre d’exemple, il rappellera les accords d’Ifrane de 1972 aussi. La question sahraouie, a-t-il poursuivi, n’a pas empêché non plus la reprise des relations diplomatiques en 1988 ni la qualité des relations bilatérales durant la période Chadli-Hassan II, pas plus qu’elle n’a été à l’origine de l’ambiguïté marocaine des années 1990 vis-à-vis du voisin frère en bute à la tragique problématique terroriste.
    L’ancien Premier ministre a même soutenu que «la malchance a (…) joué et fait perdurer le problème».
    Les relations algéro-marocaines auraient-elles pu se normaliser plus tôt ? SAG le pense fortement.


    Cela surtout si, selon lui, Houari Boumediène n’avait pas disparu prématurément. A ce propos, il révèlera notamment que l’ancien président algérien et le roi Hassan II avaient convenu de se rencontrer durant l’automne 1978. Cette rencontre, a-t-il précisé, avait été arrangée par le roi Baudouin de Belgique. La confidence lui a été faite, a-t-il ajouté, par le roi Baudouin en personne. «En 1978, il y avait une rencontre préparée minutieusement entre Hassan II et Houari Boumediène, deux grands hommes d’Etat qui se respectaient mutuellement. C’est le roi Baudouin de Belgique qui m’avait confié, alors qu’il me recevait au palais royal du temps de ma mission à Bruxelles, qu’il avait tout arrangé pour une rencontre décidée entre Houari Boumediène et Hassan II pour l’automne de 1978», a soutenu M. Ghozali, insistant particulièrement sur le fait que la disparition du premier avait alors laissé «un grand regret».


    Une guerre entre le Maroc et l’Algérie n’est pas à exclure


    Pourquoi un grand regret ? SAG s’explique : «Sachant que les deux hommes n’étaient pas du genre à se déplacer dans une capitale européenne pour le seul objectif de prendre un thé ensemble, depuis l’information que m’avait confiée feu Baudouin, je me suis senti autorisé à croire que, déjà en 1978, nous étions passés tout près d’une imminente normalisation des rapports algéro-marocains.» SAG n’en dira malheureusement pas plus sur cet épisode assez peu connu de l’histoire des relations algéro-marocaines. Comment, maintenant, faire en sorte que les relations entre les deux pays aillent mieux ? L’ancien Premier ministre de Mohamed Boudiaf assure qu’avant toute chose, «il faut une confiance mutuelle». Pour bâtir cette confiance mutuelle, il est important, explique-t-il, que le Maroc présente des excuses aux Algériens dont les biens ont été marocanisés en 1973. L’Algérie doit aussi, d’après lui, en faire de même pour les Marocains chassés de son territoire en 1975. «Tout cela ne peut se faire si nos deux Etats ne respectent pas la notion de la primauté du droit sur les sentiments et sautes d’humeur…», a souligné SAG, qui prévient tout de même qu’«il ne faut pas oublier qu’il y a des lobbies au Maroc et en Algérie qui ne veulent pas de règlement des problèmes entre les deux pays».


    Pour SAG, ces lobbies sont prêts à tout, y compris à déclencher une guerre pour maintenir le statu quo et, surtout, pour faire oublier les problèmes internes auxquels chaque pays est confronté. «Dans l’absolu, un régime dictatorial comme celui en Algérie est toujours prêt à faire la guerre à ses voisins pour éviter de se concentrer sur la recherche des solutions aux problèmes internes», a-t-il fait observer. L’ancien Premier ministre a assuré, toutefois, que «par les temps qui courent, la guerre n’est plus l’affaire uniquement des deux belligérants». Au-delà de ce constat, Sid Ahmed Ghozali fera remarquer que même si cela est peu probable dans le contexte actuel (le déclenchement d’une guerre, ndlr), «on ne peut pas exclure une guerre entre les deux pays». Cela surtout, a-t-il dit, que les Etats-Unis et ses alliés occidentaux veulent faire perdurer le foyer de tension au Sahara.

    Zine Cherfaoui el watan
    Dernière modification par djet 7, 14 juin 2011, 14h23.
    Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

    Gödel
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