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Tiaret "un salon des Protestations et des Sit-in" !

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  • Tiaret "un salon des Protestations et des Sit-in" !

    Une initiative unique en son genre : une trentaine de citoyens ont lancé à Tiaret, une ville située à 400 Km au sud d'Alger, le premier salon national des Protestations et des Sit-in ! Face à la précarité, la hogra, la corruption et la marginalisation, un groupe de citoyens anonymes issus de divers horizons a décidé de sortir Tiaret de sa torpeur en organisant ce salon où des banderoles et des affiches, sur lesquelles sont écrites des revendications sociales et politques, ont été exposées sur une place publique en plein centre ville de Tiaret.

    Ils sont chômeurs, harragas, jeunes employés dans le cadre du pré-emploi, ingénieurs, enseignants ou retraités et ils se sont rassemblés pour exprimer leur indignation face aux injustices dont sont victimes quotidiennement les citoyens Algériens. En vérité, ces citoyens anonymes ont décidé à Tiaret de reprendre en main leur destin.

    Pour ce faire, ils ont opté pour une initiative ingénieuse qui a eu le mérite d'attiser la curiosité de leurs concitoyens. En effet, le 3 juin dernier, près de 34 citoyens ont lancé le premier Salon National des Protestations et des Sit-in ! Un vendredi matin, ces "indignés" Algériens ont pris d'assaut la place publique qui fait face à la daïra de Tiaret pour y planter une tente entourée par de nombreuses affiches et banderoles appelant au changement pacifique et à la fin de la corruption et de la hogra.

    "Nous n'avons pas pu supporter davantage le déclin alarmant de notre ville. Ces dernières années, Tiaret est devenue la ville des fraudeurs et des corrompus. Face aux dérives autoritaires que nous constatons chaque jour, nous avons décidé de se rassembler pour manifester pacifiquement notre colère en exprimant publiquement notre volonté de changer notre région", confie Annan Abed, 44 ans, et initiateur de ce projet exceptionnel qui consiste à exposer sa colère et son indignation "citoyenne" sur la place publique.

    Pour cet ancien militaire, désomrais en retraite, il était "urgent" de passer à l'action au vu de la terrible déchéance qui frappe de plein fouet la ville de Tiaret. Une ville en proie à tous les fléaux politiques et sociaux.

    "J'ai proposé l'idée d'exposer publiquement diverses banderoles et affiches protestataires à des amis. Une trentaine de personnes ont accepté de m'accompagner dans ce projet. Chacun d'entre nous a innové pour élaborer une banderole et une affiche en choisissant un slogan qui dénonce une situation injuste dont souffrent tous les citoyens de Tiaret. Et par la suite, nous nous sommes organisés pour les exposer sur une place publique située au centre ville de Tiaret afin de sensibiliser nos concitoyens et interpeller les autorités locales", explique encore notre interlocuteur.

    Les premiers jours, des centaines de citoyens accourent à ce salon pour essayer de comprendre les tenants et les aboutissants de cette initiative. Avec des casquettes blanches rivées sur la tête et des brassards oranges au bras portant l'inscription : "Protestataires", les organisateurs de ce salon ont convié les habitants de Tiaret à exprimer leur indignation dans un cadre pacifique.

    "Les gens ont été très étonnés. Mais globalement, notre initiative a été bien accueillie. Nous avons recueilli plus de 500 signatures de soutien. Des chômeurs et des travailleurs, des jeunes et des personnes âgées, de nombreux habitants à Tiaret nous ont témoigné leur sympathie", assure Annan Abed.

    Mais cette sympathie populaire n'a pas été du goût des forces de sécurité. Et après avoir laissé ces citoyens organiser tranquillement leur salon, les policiers sont venus deux jours plus tard pour exiger qu'on mette fin à ce "cirque" illégal en l'absence d'un agrément. Et si les indignés refusent d'obtempérer, la police leur a bien fait comprendre qu'elle fera usage de la force pour disperser tout le monde.

    "C'est le wali qui a exigé à ce qu'on arrête d'exposer nos affiches et banderoles. Il nous a même convoqué pour nous menacer. Selon lui, il y a les APC et APW pour régler les problèmes. Mais nous, nous lui avons répondu que ces institutions sont corrompues et ne défendent jamais nos intérêts. Agacé par notre réponse, le wali a menacé de demander à la police de recourir à la force", raconte Annan Abed.

    Contraits de lever leur campement et de mettre fin à leur salon, les "indignés" de Tiaret ne s'abandonnent pas pour autant à la résignation. Le 5 juilet prochain, ils promettent de revenir à la Place Publique pour une deuxième édition de ce salon. Et cette fois-ci, ils comptent mobiliser un plus grand nombre de citoyens "indignés"...

    Abderrahmane Semmar
    El Watan
    ta3adadat el assbabo wal karhato wahidatton faman lam yakrah bi la routine kariha bi ssiwaha
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