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L'Otan ira au bout de sa mission en Libye»

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  • L'Otan ira au bout de sa mission en Libye»

    Pilote d'hélicoptère chevronné, le général canadien Charles Bouchard a été nommé le 25 mars dernier commandant de l'opération «Protecteur unifié» de l'Otan en Libye. Il a reçu l'envoyé spécial du Figaro à bord du porte-avions italien Garibaldi, au large de la Libye.

    LE FIGARO. - En Libye, ce que certains voyaient comme une guerre éclair dure depuis quatre-vingt-dix jours. Combien de temps encore?

    Général Charles BOUCHARD. -C'est une question qu'il faut poser à Kadhafi, cela dépend de lui et de son régime uniquement. Ce sont eux qui doivent cesser les violences. Ensuite, il reviendra aux Libyens de décider pour eux-mêmes, comme le font les Tunisiens et les Égyptiens. Malheureusement, le régime du colonel est plus répressif…

    Est-ce vraiment une surprise?

    La Libye est différente de ses voisins. Il n'y a pas de loyauté au pays, mais une allégeance à la famille, à la tribu. Il est difficile pour la population de se soulever en masse si les chefs de clan sont retenus en otages sous peine de mort. Certains renseignements rapportent que Kadhafi détient ainsi aujourd'hui jusqu'à 25 000 personnes dans ce système de terreur. Pourtant, cela n'empêche pas les soulèvements populaires, même dans les quartiers de Tripoli.

    Vous dites otages, d'autres parlent de boucliers humains…

    Absolument. Kadhafi utilise des civils pour protéger des cibles militaires. Un exemple parmi beaucoup d'autres : les Libyens ont installé un parc d'attractions pour enfants juste à côté d'un bunker. Qui peut mettre des enfants à côté d'une cible militaire ?

    Cela gêne-t-il ou ralentit-il la campagne?


    Il faut tenir compte de tout. Pas seulement des prisonniers, mais bien sûr de la population. Chacune de nos cibles est une cible militaire ou une cible d'utilité militaire. Mais nous parlons d'un pays où l'adversaire a retiré partout l'uniforme pour se mêler aux civils. Il se protège derrière la population, les femmes, les enfants, dans des mosquées, des hôpitaux. Pour nous, c'est un défi permanent.

    L'Otan a cessé de fournir un état régulier de destruction des forces libyennes. Pourquoi?

    À ce stade de l'opération, les chiffres ne veulent plus rien dire. Tout ce dont Kadhafi a besoin pour semer la terreur, ce sont quelques mortiers ou une poignée de chars. À Misrata, au début de la semaine, il a suffi de deux ou trois pièces d'artillerie pour une tuerie très médiatisée. En revanche, grâce à l'Otan, le régime ne peut plus regrouper ses troupes ou même les déplacer pour des opérations proprement militaires.

    Les hélicoptères d'attaque font-ils aujourd'hui une différence?


    Les Britanniques et surtout les Français font un travail superbe. Non seulement à l'attaque, mais aussi dans les têtes. Les hélicoptères opèrent la nuit, subrepticement, et la seule chose que voit l'adversaire, c'est le missile qui lui tombe dessus sans prévenir. L'effet est unique, la peur casse ce qui reste de la volonté de combattre chez les partisans de Kadhafi. C'est tellement efficace qu'on utilise aujourd'hui l'image des hélicoptères dans les tracts de propagande largués au-dessus de la Libye. «Regardez ce qui vous pend au nez, arrêtez les violences !»

    Les alliés vous donnent-ils assez de moyens?

    Vous ne trouverez jamais un commandant pour vous dire qu'il a trop de ressources. L'Otan a une mission, une stratégie et des moyens. Si on en a plus, tant mieux. Si on en a moins, il faut choisir ses priorités. Je dispose du soutien résolu de l'Otan et des capitales, j'ai ce qu'il faut pour remplir le mandat et accomplir la mission.

    Robert Gates, le chef du Pentagone, dit que la campagne bat de l'aile faute de moyens européens. À Paris, Londres ou Oslo, on s'inquiète d'une campagne qui s'éternise. Est-ce que les politiques vous tirent dans le dos?

    Pas du tout. La politique est en dehors de mes préoccupations. Honnêtement, j'ai déjà les mains pleines avec la conduite des opérations militaires. Chaque pays allié est responsable de ses forces et les rapports me disent qu'ils sont capables de soutenir les forces engagées le temps qu'il faudra. Je ne mène pas cette campagne au-dessus de mes moyens. Dans l'Otan, chaque pays choisit son engagement, avec les limites qu'il se fixe lui-même. Mon rôle, c'est d'unifier cette équipe au départ disparate et de la mener au succès.

    Le Figaro
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    L'Otan ira au bout de sa mission en Libye»
    mauvaise nouvelles pour kaddafi et compagnie

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