Les premiers mois de 2011 auront été riches en rebondissements.
Tout a commencé avec les révoltes arabes qui ont fait partir le pétrole en flèche. Alors que ces révoltes sont en train de se muer en guerres civiles larvées ou déclarées, le pétrole n'a pas fini de jouer au yo-yo.
Puis la catastrophe japonaise s'est produite. L'industrie nucléaire a été sérieusement ébranlée. En l'espace de quelques semaines, les cartes de l'énergie ont été profondément rebattues.
Or une certitude est en train d'émerger : le gaz est le grand gagnant de ce new deal énergétique.
Que ce soit par populisme anti-nucléaire, comme en Allemagne, ou grâce à une vision de long terme, comme en Chine, le gaz se retrouve chaque fois au bout du raisonnement : Il est devenu indispensable !
Le Japon en panne d'énergie
Aussi étonnant qu'il puisse paraître, les Japonais ne se sont pas déchaînés contre leur industrie nucléaire.
Mais le stoïcisme japonais ne doit pas cacher les bouleversements énergétiques qu'a engendrés Fukushima.
L'accident va priver le Japon d'une capacité de production de 20 gigawatts (GW). S'il ne trouve pas de solution de rechange, Tokyo ne pourra pas faire face aux pics de consommation estivaux, ni aux besoins de sa reconstruction.
Les énergies alternatives ne pourront être que des forces d'appoint. C'est donc le gaz naturel, comptant déjà pour 26% du mix énergétique, qui raflera la mise.
Le Japon aura besoin de gaz
Le Japon est déjà le plus grand importateur de GNL du monde. 95% du gaz naturel que consomme le pays arrive sous forme liquéfiée.
Ce constat nous montre une chose : le Japon possède déjà les installations pour consommer du gaz. Il lui sera donc facile d'acheter davantage de gaz.
Dans cette optique, le GNL est le candidat idéal pour combler ce vide.
Mais Japon mis à part, la dynamique qui porte le gaz actuellement est déjà présente depuis plusieurs mois.
Le gaz, principale alternative au nucléaire dans le monde
Fukushima a entraîné dans sa chute bon nombre de programmes nucléaires. En Allemagne, en Italie ou même aux Etats-Unis, le nucléaire ne fait plus recette.
Or le nucléaire est la seule énergie possédant un prix inférieur à celui du gaz naturel. Avec le ralentissement du nucléaire, le gaz naturel apparaît automatiquement comme la première alternative.
La demande d'électricité étant de plus en plus grande, et compte tenu des énormes ressources en gaz de la planète, le gaz ne peut qu'en profiter.
Le gaz gagne du terrain sur le pétrole...
Alors que les prix du pétrole semblent structurellement installés au-dessus des 100 $, les prix du gaz n'ont pas cessé de baisser depuis deux ans.
Conséquence prévisible, le ratio de prix pétrole/gaz naturel est monté jusqu'à 30, alors qu'il avait longtemps été aux alentours de 10 à 12.
Aujourd'hui, il est revenu à 26, ce qui veut dire que les opérateurs sont en train de basculer vers le gaz naturel.
Les opportunités restent encore gigantesques. Il faut se rappeler que les prix du gaz sont liés au prix du baril de pétrole Brent. Or toutes les prévisions de revenus ont été faites avec un baril de Brent à 79 US $... avec un Brent à 122 US $ actuellement, les marges d'appréciation restent immenses !
... Et sur le charbon
Le gaz naturel a toujours été en forte concurrence avec le charbon. Entre 1999 et 2009, le gaz naturel coûtait plus cher que le charbon. Avantage au charbon donc.
Mais à partir de 2010, les prix du charbon ont fait un bond en avant. Le charbon n'est désormais plus "bon marché".
Washington n'a pas tardé à réagir à la hausse du charbon.
L'idée peut se résumer ainsi : Cap sur le gaz naturel !
Les Etats-Unis commencent à se retirer du charbon
Les Etats-Unis ont annoncé que 60 GW de capacités fournies par le charbon seront retirées du réseau d'ici 2020. C'est tout simplement le double de ce qui a été retiré depuis 10 ans.
On va donc assister à un grand mouvement de balancier vers d'autres énergies ; énergies renouvelables et plus probablement gaz naturel dans un premier temps.
Ce mouvement se traduira par un besoin de 140 millions de m3 de gaz par jour dès 2015.
Sur le long terme, les besoins iront grandissants. Selon la banque d'investissement canadienne AltaCorp Capital, l'utilisation du gaz aux Etats-Unis devrait augmenter de 80% jusqu'en 2050.
C'est le bon timing pour rentrer sur le gaz
La question du coût et de l'environnement ne sont pas les seules explications au retour en fanfare du gaz.
Le développement du gaz a longtemps été freiné. C'est en particulier les pétroliers qui ont retenu jusque-là son développement.
L'explication est simple. Ces acteurs attendaient d'être positionnés sur le marché pour le lancer. Aujourd'hui, les pétroliers ont établi de larges positions dans l'industrie du gaz naturel.
EXXON Mobil a ainsi acheté un producteur de gaz naturel XTO ENERGY. Le norvégien STATOIL a pris une participation dans CHESAPEAKE ENERGY, de même que le chinois CNOOC.
Désormais, les majors sont prêtes à faire du lobbying pour le gaz.
Le transport se tourne vers le gaz
Hasard ou coïncidence, c'est justement maintenant que les pouvoirs publics commencent à promouvoir le gaz.
La raison invoquée pour freiner l'utilisation du gaz dans le transport était la lourdeur des coûts d'infrastructures. Or le mois dernier, les Etats-Unis ont apporté leur soutien au transport au gaz.
Barack Obama en personne a appuyé dans un discours le mouvement de conversion de la flotte automobile vers le gaz.
Par Jean-Claude Périvier
Tout a commencé avec les révoltes arabes qui ont fait partir le pétrole en flèche. Alors que ces révoltes sont en train de se muer en guerres civiles larvées ou déclarées, le pétrole n'a pas fini de jouer au yo-yo.
Puis la catastrophe japonaise s'est produite. L'industrie nucléaire a été sérieusement ébranlée. En l'espace de quelques semaines, les cartes de l'énergie ont été profondément rebattues.
Or une certitude est en train d'émerger : le gaz est le grand gagnant de ce new deal énergétique.
Que ce soit par populisme anti-nucléaire, comme en Allemagne, ou grâce à une vision de long terme, comme en Chine, le gaz se retrouve chaque fois au bout du raisonnement : Il est devenu indispensable !
Le Japon en panne d'énergie
Aussi étonnant qu'il puisse paraître, les Japonais ne se sont pas déchaînés contre leur industrie nucléaire.
Mais le stoïcisme japonais ne doit pas cacher les bouleversements énergétiques qu'a engendrés Fukushima.
L'accident va priver le Japon d'une capacité de production de 20 gigawatts (GW). S'il ne trouve pas de solution de rechange, Tokyo ne pourra pas faire face aux pics de consommation estivaux, ni aux besoins de sa reconstruction.
Les énergies alternatives ne pourront être que des forces d'appoint. C'est donc le gaz naturel, comptant déjà pour 26% du mix énergétique, qui raflera la mise.
Le Japon aura besoin de gaz
Le Japon est déjà le plus grand importateur de GNL du monde. 95% du gaz naturel que consomme le pays arrive sous forme liquéfiée.
Ce constat nous montre une chose : le Japon possède déjà les installations pour consommer du gaz. Il lui sera donc facile d'acheter davantage de gaz.
Dans cette optique, le GNL est le candidat idéal pour combler ce vide.
Mais Japon mis à part, la dynamique qui porte le gaz actuellement est déjà présente depuis plusieurs mois.
Le gaz, principale alternative au nucléaire dans le monde
Fukushima a entraîné dans sa chute bon nombre de programmes nucléaires. En Allemagne, en Italie ou même aux Etats-Unis, le nucléaire ne fait plus recette.
Or le nucléaire est la seule énergie possédant un prix inférieur à celui du gaz naturel. Avec le ralentissement du nucléaire, le gaz naturel apparaît automatiquement comme la première alternative.
La demande d'électricité étant de plus en plus grande, et compte tenu des énormes ressources en gaz de la planète, le gaz ne peut qu'en profiter.
Le gaz gagne du terrain sur le pétrole...
Alors que les prix du pétrole semblent structurellement installés au-dessus des 100 $, les prix du gaz n'ont pas cessé de baisser depuis deux ans.
Conséquence prévisible, le ratio de prix pétrole/gaz naturel est monté jusqu'à 30, alors qu'il avait longtemps été aux alentours de 10 à 12.
Aujourd'hui, il est revenu à 26, ce qui veut dire que les opérateurs sont en train de basculer vers le gaz naturel.
Les opportunités restent encore gigantesques. Il faut se rappeler que les prix du gaz sont liés au prix du baril de pétrole Brent. Or toutes les prévisions de revenus ont été faites avec un baril de Brent à 79 US $... avec un Brent à 122 US $ actuellement, les marges d'appréciation restent immenses !
... Et sur le charbon
Le gaz naturel a toujours été en forte concurrence avec le charbon. Entre 1999 et 2009, le gaz naturel coûtait plus cher que le charbon. Avantage au charbon donc.
Mais à partir de 2010, les prix du charbon ont fait un bond en avant. Le charbon n'est désormais plus "bon marché".
Washington n'a pas tardé à réagir à la hausse du charbon.
L'idée peut se résumer ainsi : Cap sur le gaz naturel !
Les Etats-Unis commencent à se retirer du charbon
Les Etats-Unis ont annoncé que 60 GW de capacités fournies par le charbon seront retirées du réseau d'ici 2020. C'est tout simplement le double de ce qui a été retiré depuis 10 ans.
On va donc assister à un grand mouvement de balancier vers d'autres énergies ; énergies renouvelables et plus probablement gaz naturel dans un premier temps.
Ce mouvement se traduira par un besoin de 140 millions de m3 de gaz par jour dès 2015.
Sur le long terme, les besoins iront grandissants. Selon la banque d'investissement canadienne AltaCorp Capital, l'utilisation du gaz aux Etats-Unis devrait augmenter de 80% jusqu'en 2050.
C'est le bon timing pour rentrer sur le gaz
La question du coût et de l'environnement ne sont pas les seules explications au retour en fanfare du gaz.
Le développement du gaz a longtemps été freiné. C'est en particulier les pétroliers qui ont retenu jusque-là son développement.
L'explication est simple. Ces acteurs attendaient d'être positionnés sur le marché pour le lancer. Aujourd'hui, les pétroliers ont établi de larges positions dans l'industrie du gaz naturel.
EXXON Mobil a ainsi acheté un producteur de gaz naturel XTO ENERGY. Le norvégien STATOIL a pris une participation dans CHESAPEAKE ENERGY, de même que le chinois CNOOC.
Désormais, les majors sont prêtes à faire du lobbying pour le gaz.
Le transport se tourne vers le gaz
Hasard ou coïncidence, c'est justement maintenant que les pouvoirs publics commencent à promouvoir le gaz.
La raison invoquée pour freiner l'utilisation du gaz dans le transport était la lourdeur des coûts d'infrastructures. Or le mois dernier, les Etats-Unis ont apporté leur soutien au transport au gaz.
Barack Obama en personne a appuyé dans un discours le mouvement de conversion de la flotte automobile vers le gaz.
Par Jean-Claude Périvier
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