L’infatigable militant des droits de l’homme revient cette semaine à la charge. Sa cible ? Le président Bouteflika et le système politique qui le soutient.
Dans une conférence de presse, tenue à Alger, de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, le président d’honneur de la Ligue algérienne des droits de l’homme s’en remet désormais à l’Organisation des nations unies. Ainsi, il estime qu’il est légitime que l’ONU fasse des pressions politiques pour amener le changement de régime en Algérie.
D’emblée, il précise cependant : «Nous sommes contre l’intervention physique mais l’Algérie est membre de l’Organisation des Nations unies et a ratifié tous les pactes internationaux. Et donc, du point de vue du droit international, quand le pouvoir n’obéit pas à la Constitution, celui-ci se met au-dessus de la loi et fait la loi. On a le droit de demander à la communauté internationale d’intervenir pour réhabiliter le droit et rétablir la légalité.»
Toujours le verbe acéré et l’argumentaire bien construit, Ali-Yahia Abdennour démonte la collusion entre les trois pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire. «Le pouvoir judiciaire est totalement intégré dans l’exécutif qui désigne 90 % des magistrats lesquels sont à sa merci du fait que ce sont les services de sécurité qui mènent les enquêtes d’habilitation. La confusion des pouvoirs veut dire dictature».
Même si il avait demandé expressément aux militaires de «prendre leurs responsabilités » et de «destituer le président de la République», il s’est en revanche s’est indigné devant l’appel de certaines personnalités nationales pour faire de l’armée la garante de la Constitution. Pour Ali Yahia, ce n’est pas son rôle. «Il faut confier cela à un tribunal qui jugera ceux qui enfreignent les dispositions de la Constitution, un tribunal désigné plutôt par le peuple», observe-t-il.
Des fonctionnaires au service du pouvoir
«Qui commande en Algérie ? C’est d’abord le pétrole, puis l’armée et ensuite le président.Celui-ci est malade. Il a disparu de la scène depuis le discours du 15 avril. Justement parce qu’il se dope et cela laisse des séquelles. Or, est-ce lui qui dirige le pays ? Ce sont les fonctionnaires qui mènent les consultations (conseillers du président)», analyse le vieux militant des droits de l’homme qui assène : «C’est la banqueroute morale en Algérie. La corruption éclabousse l’entourage du président.» Enfin, la CNCD annonce que les marches du samedi seront maintenues.
Le Matin DZ
16-06-2011
Dans une conférence de presse, tenue à Alger, de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, le président d’honneur de la Ligue algérienne des droits de l’homme s’en remet désormais à l’Organisation des nations unies. Ainsi, il estime qu’il est légitime que l’ONU fasse des pressions politiques pour amener le changement de régime en Algérie.
D’emblée, il précise cependant : «Nous sommes contre l’intervention physique mais l’Algérie est membre de l’Organisation des Nations unies et a ratifié tous les pactes internationaux. Et donc, du point de vue du droit international, quand le pouvoir n’obéit pas à la Constitution, celui-ci se met au-dessus de la loi et fait la loi. On a le droit de demander à la communauté internationale d’intervenir pour réhabiliter le droit et rétablir la légalité.»
Toujours le verbe acéré et l’argumentaire bien construit, Ali-Yahia Abdennour démonte la collusion entre les trois pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire. «Le pouvoir judiciaire est totalement intégré dans l’exécutif qui désigne 90 % des magistrats lesquels sont à sa merci du fait que ce sont les services de sécurité qui mènent les enquêtes d’habilitation. La confusion des pouvoirs veut dire dictature».
Même si il avait demandé expressément aux militaires de «prendre leurs responsabilités » et de «destituer le président de la République», il s’est en revanche s’est indigné devant l’appel de certaines personnalités nationales pour faire de l’armée la garante de la Constitution. Pour Ali Yahia, ce n’est pas son rôle. «Il faut confier cela à un tribunal qui jugera ceux qui enfreignent les dispositions de la Constitution, un tribunal désigné plutôt par le peuple», observe-t-il.
Des fonctionnaires au service du pouvoir
«Qui commande en Algérie ? C’est d’abord le pétrole, puis l’armée et ensuite le président.Celui-ci est malade. Il a disparu de la scène depuis le discours du 15 avril. Justement parce qu’il se dope et cela laisse des séquelles. Or, est-ce lui qui dirige le pays ? Ce sont les fonctionnaires qui mènent les consultations (conseillers du président)», analyse le vieux militant des droits de l’homme qui assène : «C’est la banqueroute morale en Algérie. La corruption éclabousse l’entourage du président.» Enfin, la CNCD annonce que les marches du samedi seront maintenues.
Le Matin DZ
16-06-2011
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