Le discours du roi du Maroc n’a pas laissé insensibles les animateurs du Mouvement du 20 février. Bien au contraire, ils ont décidé de donner un nouveau coup de fouet à leur hargne révolutionnaire pour réclamer un véritable changement démocratique.
Aujourd’hui dans 70 villes marocaines, le Mouvement du 20 février répondra à ce discours par le rejet. «Cette réforme de la Constitution n’a rien apporté de nouveau. La Constitution demeure sur la ligne des Constitutions précédentes que nous appelons des Constitutions octroyées. Il s’agit d’une Constitution faite par un roi pour le roi, elle ne répond aucunement à ce que demande la rue depuis quatre mois, c’est-à-dire une Constitution émanant du peuple, à travers une Assemblée constituante, et garantissant une réelle démocratie», explique Bennejeh Hacen, membre du Mouvement du 20 février contacté hier par téléphone.
Notre interlocuteur considère que la Constitution annoncée par le roi ne reflète pas les attentes du peuple, car elle n’est pas issue d’un dialogue réellement ouvert et sans exclusion. «La commission chargée d’établir ces réformes constitutionnelles ne s’est entretenue qu’avec les courants qui avaient déjà cautionné l’ancienne Loi fondamentale», note Bennejeh Hacen concernant la démarche adoptée pour le projet de réforme. Evoquant le contenu de la réforme, notre interlocuteur estime que «le roi détient toujours l’essentiel des pouvoirs. Le roi demeure le principal décideur qui ne peut être jugé ni poursuivi pénalement». Un des animateurs du Mouvement du 20 février estime qu’il y a eu déjà absence de bonne volonté de la part du roi dès le début des évènements.
«S’il y avait une réelle volonté d’élaborer une nouvelle Constitution, on aurait commencé par ouvrir le champ des libertés. Ce n’est pas le cas au Maroc. La répression est toujours appliquée et monte en puissance, les manifestations continuent d’être réprimées, les arrestations politiques sont recensées, de lourdes peines sont prononcées contre les manifestants, sans oublier le lourd jugement d’emprisonnement prononcé contre un journaliste. Où est la bonne volonté dans tout ça ?» s’interroge Bennejeh qui souligne que le Mouvement du 20 février continuera à réclamer la chute de l’autoritarisme et de la corruption que «la nouvelle Constitution continue de cautionner».
Un autre animateur du 20 Février à Casablanca, Hosni Mokhlis, note pour sa part que si la Constitution proposée par le roi est habillée de certaines libertés, elle n’offre aucunement une vraie démocratie. «Il y a une avancée dans le langage mais pas dans les idées. Nous militons pour l’abrogation de l’article 19 de l’ancienne Constitution consacrant l’inviolabilité et la sacralité du statut du roi, un concept aux interprétations diverses et ouvertes, et il se trouve que la nouvelle Constitution ne fait que constitutionnaliser les pouvoirs du roi et consolider son statut religieux», note notre interlocuteur contacté hier. Il précise que le Mouvement du 20 février réclame une monarchie parlementaire, où le roi est souverain mais ne gouverne pas. «Le roi au Maroc continue de régner et de gouverner», dit-il. A noter que le Mouvement du 20 février à Casablanca prévoit une marche aujourd’hui pour commémorer le massacre du 20 juin 1981, où 160 personnes ont été enterrées dans une fosse commune.
«Ce sera pour nous une occasion aussi de protester contre la nouvelle Constitution et réclamer une monarchie parlementaire.»
Les coordinations nationales du mouvement ont appelé à des marches sur le territoire marocain, notamment dans les grandes villes. «Le projet tel qu’il a été proposé par le roi hier (vendredi, ndlr) ne répond pas à nos revendications pour une véritable séparation des pouvoirs. Nous protesterons pacifiquement aujourd’hui contre ce projet», déclare à l’AFP, Najib Chaouki, l’un des membres de la section de Rabat du Mouvement du 20 février.
Nadjia Bouaricha - El Watan.
Aujourd’hui dans 70 villes marocaines, le Mouvement du 20 février répondra à ce discours par le rejet. «Cette réforme de la Constitution n’a rien apporté de nouveau. La Constitution demeure sur la ligne des Constitutions précédentes que nous appelons des Constitutions octroyées. Il s’agit d’une Constitution faite par un roi pour le roi, elle ne répond aucunement à ce que demande la rue depuis quatre mois, c’est-à-dire une Constitution émanant du peuple, à travers une Assemblée constituante, et garantissant une réelle démocratie», explique Bennejeh Hacen, membre du Mouvement du 20 février contacté hier par téléphone.
Notre interlocuteur considère que la Constitution annoncée par le roi ne reflète pas les attentes du peuple, car elle n’est pas issue d’un dialogue réellement ouvert et sans exclusion. «La commission chargée d’établir ces réformes constitutionnelles ne s’est entretenue qu’avec les courants qui avaient déjà cautionné l’ancienne Loi fondamentale», note Bennejeh Hacen concernant la démarche adoptée pour le projet de réforme. Evoquant le contenu de la réforme, notre interlocuteur estime que «le roi détient toujours l’essentiel des pouvoirs. Le roi demeure le principal décideur qui ne peut être jugé ni poursuivi pénalement». Un des animateurs du Mouvement du 20 février estime qu’il y a eu déjà absence de bonne volonté de la part du roi dès le début des évènements.
«S’il y avait une réelle volonté d’élaborer une nouvelle Constitution, on aurait commencé par ouvrir le champ des libertés. Ce n’est pas le cas au Maroc. La répression est toujours appliquée et monte en puissance, les manifestations continuent d’être réprimées, les arrestations politiques sont recensées, de lourdes peines sont prononcées contre les manifestants, sans oublier le lourd jugement d’emprisonnement prononcé contre un journaliste. Où est la bonne volonté dans tout ça ?» s’interroge Bennejeh qui souligne que le Mouvement du 20 février continuera à réclamer la chute de l’autoritarisme et de la corruption que «la nouvelle Constitution continue de cautionner».
Un autre animateur du 20 Février à Casablanca, Hosni Mokhlis, note pour sa part que si la Constitution proposée par le roi est habillée de certaines libertés, elle n’offre aucunement une vraie démocratie. «Il y a une avancée dans le langage mais pas dans les idées. Nous militons pour l’abrogation de l’article 19 de l’ancienne Constitution consacrant l’inviolabilité et la sacralité du statut du roi, un concept aux interprétations diverses et ouvertes, et il se trouve que la nouvelle Constitution ne fait que constitutionnaliser les pouvoirs du roi et consolider son statut religieux», note notre interlocuteur contacté hier. Il précise que le Mouvement du 20 février réclame une monarchie parlementaire, où le roi est souverain mais ne gouverne pas. «Le roi au Maroc continue de régner et de gouverner», dit-il. A noter que le Mouvement du 20 février à Casablanca prévoit une marche aujourd’hui pour commémorer le massacre du 20 juin 1981, où 160 personnes ont été enterrées dans une fosse commune.
«Ce sera pour nous une occasion aussi de protester contre la nouvelle Constitution et réclamer une monarchie parlementaire.»
Les coordinations nationales du mouvement ont appelé à des marches sur le territoire marocain, notamment dans les grandes villes. «Le projet tel qu’il a été proposé par le roi hier (vendredi, ndlr) ne répond pas à nos revendications pour une véritable séparation des pouvoirs. Nous protesterons pacifiquement aujourd’hui contre ce projet», déclare à l’AFP, Najib Chaouki, l’un des membres de la section de Rabat du Mouvement du 20 février.
Nadjia Bouaricha - El Watan.
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