Maroc : le roi, le peuple et la révolution
20/06/2011 à 17h:18 Par François Soudan, envoyé spécial
Le roi Mohammed VI a très vite compris que les manifestants ne défilaient pas contre lui.
Le Maroc n’est pas épargné par le vent de contestation qui balaie la région. Mais en prenant très tôt la mesure des revendications et en annonçant de vastes réformes constitutionnelles, le roi Mohammed VI a su reprendre l’initiative.
La scène se déroule à Rabat, courant mai. Un haut fonctionnaire américain, venu de Washington s’informer sur les effets des révolutions arabes au royaume de Mohammed VI, est reçu par un responsable marocain très proche du Palais. Pédagogue et convaincant, ce dernier détaille à son hôte le calendrier des réformes énoncées dans le discours royal du 9 mars : « Une avancée majeure de notre système politique. »
Le visiteur écoute, visiblement impressionné, mais une question le taraude. « Tout cela est bien beau, dit-il, mais pensez-vous vraiment que le Makhzen va se laisser faire ? » Réponse de son interlocuteur : « Vous avez devant vous un pur produit du Makhzen. Alors concluez. » Cet échange résume assez bien la position dans laquelle se trouve le roi lui-même, en ce quatrième mois du « printemps marocain » : à la fois gardien du Trône, donc de la tradition, et vecteur principal du changement, donc de la modernité.
L’équilibre qu’il incarne a de quoi dérouter la plupart des observateurs, surtout quand on sait que le fils de Hassan II a toujours préféré l’action à la communication.
Comment le monarque et son entourage, c’est-à-dire le noyau dur du pouvoir, ont-ils géré le vent de contestation venu de l’est ? Un scénario idyllique, colporté par quelques courtisans aux réflexes usés, voudrait que toutes les réformes, en particulier celle de la Constitution, aient été concoctées de longue date, planifiées bien avant les révoltes arabes et leur avatar marocain (le mouvement du 20 février), étant bien entendu que la monarchie alaouite, omnisciente et visionnaire, ne saurait agir sous la pression de la conjoncture, encore moins celle de la rue. Une fable, bien sûr.
Certes, le processus de régionalisation impliquait un toilettage constitutionnel, lequel devait intervenir courant 2011, mais le projet qui sera soumis à un référendum le 1er juillet dépasse par son ampleur tout ce que les Marocains pouvaient imaginer. Les jeunes du 20 février sont passés par là. Et même si nul ne reconnaîtra ouvertement que leur mobilisation initiale a suscité une certaine nervosité dans les cercles du pouvoir, toute l’intelligence de M6 a été de réagir en chef d’État capable de s’adapter à une situation qu’il n’avait pas prévue. Il aurait pu, après tout, ne s’en tenir qu’aux statistiques, puisque ce mouvement dont la capacité de rassemblement à travers tout le pays n’a jamais dépassé, de source diplomatique à Rabat, 150 000 personnes (le 20 mars) est, à l’échelle du Maroc, très minoritaire et assez peu représentatif. Il aurait pu, aussi, céder à la tentation des contre-manifestations et jeter dans la rue des centaines de milliers de gens comme le Makhzen, justement, sait si bien le faire.
Deux fronts
Mais le roi a très vite perçu que les marcheurs du 20 février ne défilaient pas contre lui et que leur légitimité ne venait pas de leur nombre, mais du fait qu’ils disaient tout haut ce que beaucoup de Marocains pensent tout bas : non à l’arrogance, au mépris, à la corruption, au clientélisme et à la mal-gouvernance. En ce sens, le discours historique du 9 mars et la consécration constitutionnelle imminente d’un État de droit doté d’une justice indépendante, d’un Parlement et d’un Premier ministre chef du gouvernement doivent beaucoup au mouvement du 20 février. En clair, sans le 20 février, il n’y aurait pas eu le 9 mars.
Sans le Mouvement du 20 février, il n'y aurait pas eu le discours historique du 9 mars.
Depuis lors, le pouvoir marocain – en réalité, le Palais – avance sur deux fronts. Celui de la nouvelle Constitution tout d’abord, dont la Commission consultative de révision est présidée par un juriste prudent et respecté, de sensibilité sociale-démocrate, ancien professeur du roi à la faculté de droit de Rabat, Abdeltif Menouni. Sur ce terrain, les partis politiques priés de soumettre leurs propositions n’ont guère répondu aux consignes d’audace données par M6. Tous reprennent les grandes lignes du discours du 9 mars et tous ou presque évitent les sujets glissants comme l’abolition de la peine de mort ou le droit de vote pour les Marocains émigrés – lesquels représentent 11 % des électeurs potentiels. Dans un pays où près des deux tiers du corps électoral a déserté les urnes, l’offre politique classique portée par des dirigeants souvent âgés et aux références datées paraît en décalage tragique tant avec les jeunes manifestants qu’avec le souverain lui-même.
Ainsi, les articles 19, 23 et 29, traitant de la Commanderie des croyants, de la sacralité du roi et de l’immunité des dahir et décrets royaux (non susceptibles de recours pour excès de pouvoir), qui figurent dans toutes les moutures constitutionnelles adoptées depuis 1962, ont à peine été abordés dans les contributions des partis politiques. Alors qu’ils sont ouvertement discutés dans la rue, ce qui constitue une nouveauté assez radicale dont M6 a manifestement décidé de tenir compte.
Si le statut d’Amir al-Mouminine (Commandeur des croyants), considéré comme le socle et le fondement de la monarchie et que nul ne remet en question en dehors des islamistes radicaux et de l’extrême gauche, apparaît intouchable, « tout le reste est amendable et reformulable » concède un proche du Palais. Exemple : la sacralité de la personne du souverain n’est pas forcément gravée dans le marbre dès lors que son inviolabilité est, à l’instar des monarques européens, garantie. In fine, c’est-à-dire quand les dispositions de la nouvelle Constitution adoptée par référendum seront transcrites dans les textes de loi – le processus pourrait prendre trois à cinq ans –, le Maroc devrait avoir à sa tête un roi dont les pouvoirs équivaudront à ceux d’un président français de la Ve République.
La mobilisation s’essouffle
Le chantier de la réforme désormais lancé, reste à gérer l’autre front, celui du Mouvement du 20 février. Minoritaire, on l’a dit, voire marginal, mais symbolique et surtout à forte teneur médiatique. L’analyse du pouvoir est, à ce sujet, linéaire : le mouvement a rempli son rôle historique, place maintenant aux choses sérieuses. Chiffres – leurs chiffres – à l’appui, les « sécurocrates » estiment que le 20 février est victime d’une triple évolution : raréfaction, radicalisation et préemption. Selon eux, l'une des dernières démonstrations nationales, le 5 juin, a certes touché 180 villes du pays, mais elle n’aurait pas rassemblé plus de 20 000 manifestants au total, huit fois moins qu’il y a trois mois. Même si son ampleur varie suivant les sources, cette baisse de la mobilisation est confirmée par la plupart des observateurs, ainsi que par les diplomates en poste à Rabat.
En même temps qu’il s’étiole, le mouvement serait progressivement pris en main par les islamistes d’Al Adl wal Ihsane (l’association Justice et Bienfaisance, non reconnue, du cheikh Abdessalam Yassine), désormais majoritaire au sein de cortèges où figurent aussi quelques militants salafistes, et par le parti d’extrême gauche Annahj Addimocrati (La voie démocratique), lequel contrôle pour l’essentiel l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). Une double OPA assez peu consensuelle – les frictions entre islamistes et gauchistes, que tout ou presque sépare idéologiquement, sont fréquentes – qui ne laisserait que peu de place à la pureté originelle des révoltés du 20 février, parmi lesquels les altermondialistes d’Attac-Maroc, présents notamment à Tanger, tentent de se faire une place.
Le pouvoir fait tout pour éviter un Bouazizi marocain. Le cheikh Yassine n'attend que cela.
Là encore, cette évolution est accréditée par la majorité des analystes. « Déplacement du lieu et de l’horaire des manifestations afin de les faire coïncider avec la sortie des mosquées dans les quartiers populaires, radicalisation des slogans, recherche de martyrs… Al Adl wal Ihsane a pris en otage le 20 février », assure un ambassadeur européen pour qui l’explication est simple : « Les disciples du cheikh cherchent à remplir le vide organisationnel du 20 février et ils savent qu’une réussite des réformes consacrerait leur exclusion du jeu politique. »
Cette contraction progressive du mouvement de protestation induisant son inéluctable marginalisation, la tâche du pouvoir en est apparemment facilitée. Mais rien n’est aussi simple. Tout cela se déroule en effet sous l’œil attentif de la communauté internationale et le prisme souvent déformant des médias étrangers. Le Palais, qui accorde une grande importance au jugement de ses partenaires occidentaux, marche donc sur des œufs, d’où l’alternance de chaud et de froid, de laxisme et de fermeté observée depuis quatre mois dans le comportement des forces de l’ordre. Au début, elles ont laissé faire, y compris la casse et les quelques pillages survenus en marge des manifestations.
Fin avril, changement de ton. Les islamistes commencent à tenir le haut du pavé, et le ministre des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, fait savoir aux diplomates accrédités au Maroc que la récréation est terminée. Sa Majesté a défini le 9 mars une feuille de route qui répond largement aux revendications de la rue, dit-il en substance, nous comptons sur vous pour expliquer à vos gouvernements que réforme et désordre sont incompatibles. Les 15, 22 et 29 mai, trois manifestations interdites sont violemment réprimées par la police, surtout à Casablanca, Tanger et Rabat. Il y a des blessés, des interpellations, souvent de courte durée, et l’hebdomadaire TelQuel titre : « Le Makhzen contre-attaque ».
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20/06/2011 à 17h:18 Par François Soudan, envoyé spécial
Le roi Mohammed VI a très vite compris que les manifestants ne défilaient pas contre lui.
Le Maroc n’est pas épargné par le vent de contestation qui balaie la région. Mais en prenant très tôt la mesure des revendications et en annonçant de vastes réformes constitutionnelles, le roi Mohammed VI a su reprendre l’initiative.
La scène se déroule à Rabat, courant mai. Un haut fonctionnaire américain, venu de Washington s’informer sur les effets des révolutions arabes au royaume de Mohammed VI, est reçu par un responsable marocain très proche du Palais. Pédagogue et convaincant, ce dernier détaille à son hôte le calendrier des réformes énoncées dans le discours royal du 9 mars : « Une avancée majeure de notre système politique. »
Le visiteur écoute, visiblement impressionné, mais une question le taraude. « Tout cela est bien beau, dit-il, mais pensez-vous vraiment que le Makhzen va se laisser faire ? » Réponse de son interlocuteur : « Vous avez devant vous un pur produit du Makhzen. Alors concluez. » Cet échange résume assez bien la position dans laquelle se trouve le roi lui-même, en ce quatrième mois du « printemps marocain » : à la fois gardien du Trône, donc de la tradition, et vecteur principal du changement, donc de la modernité.
L’équilibre qu’il incarne a de quoi dérouter la plupart des observateurs, surtout quand on sait que le fils de Hassan II a toujours préféré l’action à la communication.
Comment le monarque et son entourage, c’est-à-dire le noyau dur du pouvoir, ont-ils géré le vent de contestation venu de l’est ? Un scénario idyllique, colporté par quelques courtisans aux réflexes usés, voudrait que toutes les réformes, en particulier celle de la Constitution, aient été concoctées de longue date, planifiées bien avant les révoltes arabes et leur avatar marocain (le mouvement du 20 février), étant bien entendu que la monarchie alaouite, omnisciente et visionnaire, ne saurait agir sous la pression de la conjoncture, encore moins celle de la rue. Une fable, bien sûr.
Certes, le processus de régionalisation impliquait un toilettage constitutionnel, lequel devait intervenir courant 2011, mais le projet qui sera soumis à un référendum le 1er juillet dépasse par son ampleur tout ce que les Marocains pouvaient imaginer. Les jeunes du 20 février sont passés par là. Et même si nul ne reconnaîtra ouvertement que leur mobilisation initiale a suscité une certaine nervosité dans les cercles du pouvoir, toute l’intelligence de M6 a été de réagir en chef d’État capable de s’adapter à une situation qu’il n’avait pas prévue. Il aurait pu, après tout, ne s’en tenir qu’aux statistiques, puisque ce mouvement dont la capacité de rassemblement à travers tout le pays n’a jamais dépassé, de source diplomatique à Rabat, 150 000 personnes (le 20 mars) est, à l’échelle du Maroc, très minoritaire et assez peu représentatif. Il aurait pu, aussi, céder à la tentation des contre-manifestations et jeter dans la rue des centaines de milliers de gens comme le Makhzen, justement, sait si bien le faire.
Deux fronts
Mais le roi a très vite perçu que les marcheurs du 20 février ne défilaient pas contre lui et que leur légitimité ne venait pas de leur nombre, mais du fait qu’ils disaient tout haut ce que beaucoup de Marocains pensent tout bas : non à l’arrogance, au mépris, à la corruption, au clientélisme et à la mal-gouvernance. En ce sens, le discours historique du 9 mars et la consécration constitutionnelle imminente d’un État de droit doté d’une justice indépendante, d’un Parlement et d’un Premier ministre chef du gouvernement doivent beaucoup au mouvement du 20 février. En clair, sans le 20 février, il n’y aurait pas eu le 9 mars.
Sans le Mouvement du 20 février, il n'y aurait pas eu le discours historique du 9 mars.
Depuis lors, le pouvoir marocain – en réalité, le Palais – avance sur deux fronts. Celui de la nouvelle Constitution tout d’abord, dont la Commission consultative de révision est présidée par un juriste prudent et respecté, de sensibilité sociale-démocrate, ancien professeur du roi à la faculté de droit de Rabat, Abdeltif Menouni. Sur ce terrain, les partis politiques priés de soumettre leurs propositions n’ont guère répondu aux consignes d’audace données par M6. Tous reprennent les grandes lignes du discours du 9 mars et tous ou presque évitent les sujets glissants comme l’abolition de la peine de mort ou le droit de vote pour les Marocains émigrés – lesquels représentent 11 % des électeurs potentiels. Dans un pays où près des deux tiers du corps électoral a déserté les urnes, l’offre politique classique portée par des dirigeants souvent âgés et aux références datées paraît en décalage tragique tant avec les jeunes manifestants qu’avec le souverain lui-même.
Ainsi, les articles 19, 23 et 29, traitant de la Commanderie des croyants, de la sacralité du roi et de l’immunité des dahir et décrets royaux (non susceptibles de recours pour excès de pouvoir), qui figurent dans toutes les moutures constitutionnelles adoptées depuis 1962, ont à peine été abordés dans les contributions des partis politiques. Alors qu’ils sont ouvertement discutés dans la rue, ce qui constitue une nouveauté assez radicale dont M6 a manifestement décidé de tenir compte.
Si le statut d’Amir al-Mouminine (Commandeur des croyants), considéré comme le socle et le fondement de la monarchie et que nul ne remet en question en dehors des islamistes radicaux et de l’extrême gauche, apparaît intouchable, « tout le reste est amendable et reformulable » concède un proche du Palais. Exemple : la sacralité de la personne du souverain n’est pas forcément gravée dans le marbre dès lors que son inviolabilité est, à l’instar des monarques européens, garantie. In fine, c’est-à-dire quand les dispositions de la nouvelle Constitution adoptée par référendum seront transcrites dans les textes de loi – le processus pourrait prendre trois à cinq ans –, le Maroc devrait avoir à sa tête un roi dont les pouvoirs équivaudront à ceux d’un président français de la Ve République.
La mobilisation s’essouffle
Le chantier de la réforme désormais lancé, reste à gérer l’autre front, celui du Mouvement du 20 février. Minoritaire, on l’a dit, voire marginal, mais symbolique et surtout à forte teneur médiatique. L’analyse du pouvoir est, à ce sujet, linéaire : le mouvement a rempli son rôle historique, place maintenant aux choses sérieuses. Chiffres – leurs chiffres – à l’appui, les « sécurocrates » estiment que le 20 février est victime d’une triple évolution : raréfaction, radicalisation et préemption. Selon eux, l'une des dernières démonstrations nationales, le 5 juin, a certes touché 180 villes du pays, mais elle n’aurait pas rassemblé plus de 20 000 manifestants au total, huit fois moins qu’il y a trois mois. Même si son ampleur varie suivant les sources, cette baisse de la mobilisation est confirmée par la plupart des observateurs, ainsi que par les diplomates en poste à Rabat.
En même temps qu’il s’étiole, le mouvement serait progressivement pris en main par les islamistes d’Al Adl wal Ihsane (l’association Justice et Bienfaisance, non reconnue, du cheikh Abdessalam Yassine), désormais majoritaire au sein de cortèges où figurent aussi quelques militants salafistes, et par le parti d’extrême gauche Annahj Addimocrati (La voie démocratique), lequel contrôle pour l’essentiel l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). Une double OPA assez peu consensuelle – les frictions entre islamistes et gauchistes, que tout ou presque sépare idéologiquement, sont fréquentes – qui ne laisserait que peu de place à la pureté originelle des révoltés du 20 février, parmi lesquels les altermondialistes d’Attac-Maroc, présents notamment à Tanger, tentent de se faire une place.
Le pouvoir fait tout pour éviter un Bouazizi marocain. Le cheikh Yassine n'attend que cela.
Là encore, cette évolution est accréditée par la majorité des analystes. « Déplacement du lieu et de l’horaire des manifestations afin de les faire coïncider avec la sortie des mosquées dans les quartiers populaires, radicalisation des slogans, recherche de martyrs… Al Adl wal Ihsane a pris en otage le 20 février », assure un ambassadeur européen pour qui l’explication est simple : « Les disciples du cheikh cherchent à remplir le vide organisationnel du 20 février et ils savent qu’une réussite des réformes consacrerait leur exclusion du jeu politique. »
Cette contraction progressive du mouvement de protestation induisant son inéluctable marginalisation, la tâche du pouvoir en est apparemment facilitée. Mais rien n’est aussi simple. Tout cela se déroule en effet sous l’œil attentif de la communauté internationale et le prisme souvent déformant des médias étrangers. Le Palais, qui accorde une grande importance au jugement de ses partenaires occidentaux, marche donc sur des œufs, d’où l’alternance de chaud et de froid, de laxisme et de fermeté observée depuis quatre mois dans le comportement des forces de l’ordre. Au début, elles ont laissé faire, y compris la casse et les quelques pillages survenus en marge des manifestations.
Fin avril, changement de ton. Les islamistes commencent à tenir le haut du pavé, et le ministre des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, fait savoir aux diplomates accrédités au Maroc que la récréation est terminée. Sa Majesté a défini le 9 mars une feuille de route qui répond largement aux revendications de la rue, dit-il en substance, nous comptons sur vous pour expliquer à vos gouvernements que réforme et désordre sont incompatibles. Les 15, 22 et 29 mai, trois manifestations interdites sont violemment réprimées par la police, surtout à Casablanca, Tanger et Rabat. Il y a des blessés, des interpellations, souvent de courte durée, et l’hebdomadaire TelQuel titre : « Le Makhzen contre-attaque ».
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