Ils réussissent mieux que les autres à l'école
La vérité sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés en France
Les enfants d'immigrés en France réussissent mieux que les autres à l'école. C'est la conclusion d'une analyse de l'Observatoire des inégalités, rendue publique le 21 juin. Elle tord ainsi le cou aux récentes déclarations du ministre français de l'Intérieur Claude Guéant.
Ce dernier avait affirmé en mai dernier que les élèves issus de l'immigration représentaient les deux tiers de l'échec scolaire. Selon lui, c'était le signe qu'il fallait durcir la politique d'immigration de la France.
Selon l'Observatoire, « en apparence, les jeunes d’origine immigrée réussissent moins bien que les autres à l’école. Mais si l’on tient compte de leur milieu social, c’est tout l’inverse ».
Reprenant les données officielles, il explique que certes, 50 à 55 % des enfants dont la famille est originaire du Maghreb ou d'Afrique sub‑saharienne obtiennent leur bac, contre 64,2 % pour les enfants de famille non‑immigrée. Mais cette différence s'estompe lorsqu'on prend en compte le milieu social des familles.
« Ces données sont trompeuses car les enfants d’origine immigrée sont, en moyenne, issus de milieux beaucoup moins qualifiés. Or, pour l’ensemble de la population, le taux de bacheliers parmi les enfants dont la mère n’a aucun diplôme est de 40 %, contre 90 % pour celles dont la mère est diplômée de l’enseignement supérieur. Bref : on compare des populations qui ne peuvent pas l’être », explique l'Observatoire.
Lorsque l'on compare, à l'inverse, les résultats des enfants dont aucun des parents n'a le bac, il n'y a plus d'écart ou très peu entre ceux issus de familles immigrées et les autres. Ainsi, 37 % des enfants de familles non-immigrées obtiennent le bac et c'est exactement la même proportion pour les enfants de familles originaires du Maghreb. L'écart le plus important concerne les enfants dont les familles sont originaires de Turquie (22 %).
L'observatoire va même plus loin, en comparant la probabilité de réussite au bac des enfants de familles immigrées et non‑immigrées à catégorie sociale, niveau de diplôme des parents ou composition familiale équivalents. Et le résultat est sans appel : « Hormis pour les enfants d’origine turque (...) les enfants d’origine immigrée réussissent toujours mieux ! Les enfants d’origine maghrébine ou asiatique ont la probabilité la plus forte de réussite », note l'Observatoire.
« Au total, les enfants d’immigrés ont de moins bons résultats scolaires, non parce qu’ils sont immigrés, mais parce que leurs parents appartiennent à des milieux sociaux défavorisés. A milieu équivalent, ils sont même plutôt meilleurs », ajoute‑t‑il.
En fait, explique l'Observatoire des inégalités, les élèves enfants d'immigrés rencontrent les mêmes problèmes que les familles modestes dans leur ensemble, à savoir une école qui favorise les milieux aisés.
« Renvoyer la responsabilité de l’échec scolaire ou du chômage sur les migrants n’est pas récent et, dans l’histoire de notre pays, se répète à chaque crise. C’est une façon de déterminer des boucs‑émissaires, mais aussi d’éviter de s’attaquer aux causes profondes des difficultés de ces couches sociales, de l’école au marché du travail », conclut l'Observatoire.
TSA
La vérité sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés en France
Les enfants d'immigrés en France réussissent mieux que les autres à l'école. C'est la conclusion d'une analyse de l'Observatoire des inégalités, rendue publique le 21 juin. Elle tord ainsi le cou aux récentes déclarations du ministre français de l'Intérieur Claude Guéant.
Ce dernier avait affirmé en mai dernier que les élèves issus de l'immigration représentaient les deux tiers de l'échec scolaire. Selon lui, c'était le signe qu'il fallait durcir la politique d'immigration de la France.
Selon l'Observatoire, « en apparence, les jeunes d’origine immigrée réussissent moins bien que les autres à l’école. Mais si l’on tient compte de leur milieu social, c’est tout l’inverse ».
Reprenant les données officielles, il explique que certes, 50 à 55 % des enfants dont la famille est originaire du Maghreb ou d'Afrique sub‑saharienne obtiennent leur bac, contre 64,2 % pour les enfants de famille non‑immigrée. Mais cette différence s'estompe lorsqu'on prend en compte le milieu social des familles.
« Ces données sont trompeuses car les enfants d’origine immigrée sont, en moyenne, issus de milieux beaucoup moins qualifiés. Or, pour l’ensemble de la population, le taux de bacheliers parmi les enfants dont la mère n’a aucun diplôme est de 40 %, contre 90 % pour celles dont la mère est diplômée de l’enseignement supérieur. Bref : on compare des populations qui ne peuvent pas l’être », explique l'Observatoire.
Lorsque l'on compare, à l'inverse, les résultats des enfants dont aucun des parents n'a le bac, il n'y a plus d'écart ou très peu entre ceux issus de familles immigrées et les autres. Ainsi, 37 % des enfants de familles non-immigrées obtiennent le bac et c'est exactement la même proportion pour les enfants de familles originaires du Maghreb. L'écart le plus important concerne les enfants dont les familles sont originaires de Turquie (22 %).
L'observatoire va même plus loin, en comparant la probabilité de réussite au bac des enfants de familles immigrées et non‑immigrées à catégorie sociale, niveau de diplôme des parents ou composition familiale équivalents. Et le résultat est sans appel : « Hormis pour les enfants d’origine turque (...) les enfants d’origine immigrée réussissent toujours mieux ! Les enfants d’origine maghrébine ou asiatique ont la probabilité la plus forte de réussite », note l'Observatoire.
« Au total, les enfants d’immigrés ont de moins bons résultats scolaires, non parce qu’ils sont immigrés, mais parce que leurs parents appartiennent à des milieux sociaux défavorisés. A milieu équivalent, ils sont même plutôt meilleurs », ajoute‑t‑il.
En fait, explique l'Observatoire des inégalités, les élèves enfants d'immigrés rencontrent les mêmes problèmes que les familles modestes dans leur ensemble, à savoir une école qui favorise les milieux aisés.
« Renvoyer la responsabilité de l’échec scolaire ou du chômage sur les migrants n’est pas récent et, dans l’histoire de notre pays, se répète à chaque crise. C’est une façon de déterminer des boucs‑émissaires, mais aussi d’éviter de s’attaquer aux causes profondes des difficultés de ces couches sociales, de l’école au marché du travail », conclut l'Observatoire.
TSA
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