Une Constitution, pour quelle couche sociale ?

[alessandro]

A quoi sert une Constitution ? Et pourquoi la renouvelle-t-on à chaque fois que les peuples se soulèvent ? Qui la confectionne ? Et à quelles fins change-t-on de Constitutions si ce n’est pour ériger une différente façon de gérer les peuples ? De les mettre au pas avec l’impression collective d’avoir participé à sa confection ? Car, en fait, tout n’est qu’une question d’impressions.

Les peuples se sentent plus affranchis, moins exigeants lorsqu’ils sentent leur implication dans la gestion publique. Ils sont moins regardants lorsqu’ils sont convaincus que leurs choix ont été respectés. Ils ne deviennent opposants que lorsqu’ils ressentent une marginalisation effective, donc consommée de la part de ceux ayant la charge de leurs quotidiens, et par extension, de leur avenir. Le peuple ne devient sourd que lorsque toutes les portes menant aux hauteurs lui sont fermées. Il ne devient méchant, maladroit, vandale et arrogant que lorsqu’il lui est fait obstruction de ses volontés, de ses désirs et de ses perspectives. Les régimes du Nord ont compris cela et ils mènent leurs barques politiques, économiques et sociales en tenant compte des volontés populaires et des choix de leurs électeurs.

Les régimes du Sud, eux, négligent cet état de fait et asservissent leur peuple en ne se fiant qu’à leurs capacités répressives et à leurs aptitudes de musellement de la masse. Ce ne serait point un caractère lié aux passés des régimes du Sud. Ce serait plutôt un héritage culturel dont ils sont physiquement dépourvus. Une façon de voir les choses autrement, différemment, selon les angles d’approche d’où se tiendraient les tenants des régimes. Une attitude « culturellement » provoquée par les « pouvoirs » en selle qui orienteraient, à leur guise et selon des intérêts prédéfinis, les lignes de conduite de chaque régime face à chaque peuple, face à chaque opposition, face à chaque changement.

A quoi servirait alors une nouvelle Constitution ? A dorer encore plus la pilule à des peuples qui ont appris à ne respecter aucun texte, aucune ligne de conduite, aucun grade, aucun âge, aucune entité et surtout aucune constance. Faudrait-il changer de Constitution ou seulement respecter, à la lettre, celles qui existent ? (Le pluriel signifiant, dans ce cas de figure, une «Constitution» pour chaque couche sociale ?). A suivre !

Par Sayah - Le Carrefour D'Algérie