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Le dialogue sur la réforme en Algérie transcende les différences religieuses

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  • Le dialogue sur la réforme en Algérie transcende les différences religieuses

    Dans le cadre d'une initiative sans précédent, la commission des réformes algérienne a invité la semaine dernière Monseigneur Henri Teissier, l'ancien archevêque d'Alger, à participer aux consultations politiques.

    Cette invitation "est le signe que l'Algérie veut accueillir tous ses enfants", a déclaré l'archevêque à l'issue de ses entretiens du 13 juin avec la commission.

    Cette instance, présidée par Abdelkader Bensalah, a été mise sur pied début mai et chargée de rencontrer les partis politiques, les syndicats et les groupes de la société civile pour discuter des propositions d'amendements constitutionnels en Algérie.

    L'ancien archevêque espère que l'Algérie de demain sera ouverte à tous les Algériens, quelles que soient "leurs croyances et leurs cultures, dans la mesure où ils œuvrent pour le bien commun du pays et de la région".

    Lors du lancement de ce dialogue le 21 mai, Bensalah avait donné le ton en insistant dans son discours d'ouverture sur le fait que "aucun acteur politique ne sera exclu de ces consultations… à l'exception des partisans de la violence que le peuple refuse de voir en politique".

    "Aucune limite n´est posée au champ de la consultation", avait-il déclaré, dès lors qu'elles se font "dans le respect des constances nationales et des composantes de notre identité nationale".

    Mgr Teissier a fait un certain nombre de propositions concernant la liberté de religion à cette instance de consultation, qui les transmettra au Président.

    Les spécialistes et l'opinion publique ont salué cette initiative comme une étape de progrès.

    Elle "traduit une évolution dans la mentalité des dirigeants algériens et de toute la société algérienne en général", a déclaré Amar Souidi, un universitaire spécialiste des affaires politiques. Elle signifie également une rupture avec la culture "de l’exclusion et de l’élimination de l’autre, souvent pratiquée depuis l’indépendance".

    "Mgr Henri Teissier a lancé un message de paix aux Algériens, quelle que soit leur confession", a-t-il ajouté. "Ce message prône la cohabitation, l’entraide et le rapprochement et appelle à effacer l’époque des rivalités."

    "Dans cette nouvelle Algérie que nous souhaitons, toutes les composantes de la société doivent trouver leur place", a renchéri Kaim Mebasbah, étudiant en médecine. "Nous devons avancer ensemble, penser ensemble et surtout respecter les opinions des autres, quelle que soit la distance qui sépare nos points de vue."

    Bien que l'Article 36 de la constitution garantisse la liberté de conscience et d'opinion, les choses sont différentes en pratique, selon Mgr Teissier. Les Chrétiens ont des difficultés à pratiquer leur religion, a-t-il ajouté. Le dernier litige en date remonte au mois de mai, lorsque le gouverneur de la province de Bejaïa avait ordonné la fermeture de sept temples protestants.

    Adam K., un Chrétien de 28 ans, pratique sa religion en secret. Bien qu'il estime que l'invitation faite à l'ancien archevêque d'Alger soit une mesure positive, il souhaite voir "des résultats concrets". Il espère pouvoir pratiquer sa religion librement, "sans avoir à subir les jugements des uns et les critiques des autres".

    "Je suis algérien, j’aime mon pays et je ne veux pas être traité comme un étranger", a expliqué Elias M, 38 ans. "Je peux avoir des opinions différentes, ne pas être d’accord avec mes concitoyens sur certaines choses, mais je respecte tout le monde et je rêve du jour où je pourrais faire état de ma confession sans avoir peur des représailles."

    Source: Magharebia
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