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Dos au mur, les pays riches s’entendent pour puiser 60 millions de barils dans leurs stocks

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  • Dos au mur, les pays riches s’entendent pour puiser 60 millions de barils dans leurs stocks

    Libye – Bahreïn : les deux poids, les deux mesures

    Afin de calmer les cours du brut, les pays riches de l'OCDE ont décidé, au terme de plusieurs semaines de discussions secrètes, de mettre sur le marché 60 millions de barils de brut issus de leurs stocks.

    L'Agence internationale de l'énergie (l'AIE, une émanation de l'OCDE) se chargera de mettre chaque jour sur le marché 2 millions de baril durant un mois.
    Ses vingt-sept pays membres pourront décider de poursuivre le processus à l'issue de cette période, si le remède n'est pas suffisant.

    Cette initiative, sans précédent par son ampleur, vise à compenser l'arrêt des exportations libyennes de brut, a annoncé le 23 juin l'Agence internationale de l'énergie.

    Mais il existe une autre raison, moins avouable et bien plus profonde.

    Quelques perspectives, d'abord.
    Jusqu'ici, deux fois seulement les pays de l'OCDE membres de l'Agence internationale de l'énergie s'étaient entendus pour recourir à leurs réserves stratégiques : lors de la guerre du golfe, en 1991, puis lors du passage de l'ouragan Katrina, en 2005. Mais les ponctions consenties alors étaient trois fois moins importantes qu'aujourd'hui.
    50 % des 60 millions de barils qui vont être mis sur le marché seront extraits des stocks nord-américains, 30 % devraient venir d'Europe et 20 % d'Asie, avance l'agence Platts.
    60 millions de barils, c'est l'équivalent de seulement trois jours de consommation américaine.
    La production libyenne de brut s'élevait à 1,6 million de barils par jour (Mb/j) avant le début de la guerre.
    Le monde produit chaque jour plus de 82 millions de barils.
    Le total des stocks des pays de l'OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique) s'élève à 4,1 milliards de barils.


    Et maintenant la raison inavouable (et néanmoins évidente).
    La décision de l'OCDE prouve que l'industrie pétrolière mondiale ne dispose plus dans l'immédiat de capacités de production supplémentaires inutilisées, et capables de répondre aux aléas du marché (hausse de la demande et/ou chute des approvisionnements).

    Seule l'Arabie Saoudite bénéficie de capacités de production supplémentaires significatives. Partout ailleurs, les vannes de pétrole sont déjà ouvertes à fond.
    Seulement voilà : les Saoudiens ont bien augmenté brièvement leur production en mars, après le début des affrontements en Libye. Mais les 2 Mb/j supplémentaires de pétrole « acide » (sour) qu'ils ont alors mis sur le marché n’ont pas trouvé preneurs auprès des raffineurs. Le pétrole de Libye est de la meilleure qualité : du light sweet crude, auquel on ne peut pas substituer n'importe quel autre type de brut (cela revient à essayer de remplacer un grand cru par de la piquette).
    Le New York Times cite « une personne au courant de la décision » prise par les pays membres de l'Agence internationale de l'énergie. Elle affirme que, contrairement à ce qu'indique le communiqué officiel, la guerre en Libye n'est pas la seule cause de l'initiative. Cette personne mentionne le calendrier politique des Etats-Unis (« vous ne pouvez pas être élu avec un gallon à 4 dollars »), la hausse attendue de la demande de brut à partir de cet été, et enfin la « frustration face à l'incapacité de l'Opep d'augmenter sa production ».

    La tactique aujourd'hui mise en oeuvre par les pays industrialisés membres de l'AIE devrait permettre d'assagir temporairement les cours du brut.
    Mais elle a toutes les chances d'être interprétée comme un symptôme de tensions à venir de plus en plus fortes sur le marché du pétrole, au moment où la demande mondiale d'énergie connaît à nouveau une très forte croissance. La décision de l'AIE résonne comme l'aveu de l'approche d'une "tempête parfaite" (croissance forte de la demande face à des extractions durablement limitées), et risque donc au final d'alimenter la spéculation à la hausse sur les marchés à terme.
    Voilà une intéressante perspective nouvelle : celle d'un monde où croissance mondiale forte et prix faibles des matières premières deviennent incompatibles. L'économiste Jeremy Grantham, à la tête du très réputé fonds d'investissement GMO, voit dans une telle perspective « peut-être l'événement économique le plus important depuis la révolution industrielle », ou encore « la mère de tous les changements de paradigme ».


    le monde
    veni vidi vici .

  • #2
    L'Agence internationale de l'énergie (l'AIE, une émanation de l'OCDE) se chargera de mettre chaque jour sur le marché 2 millions de baril durant un mois.
    OURAAH. le monde est sauvé. La crise de l'énergie est réglée! vu que la fin du Monde, c'est dans 1 mois et 1/2.

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