Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Père-mère à chacun son rôle

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Père-mère à chacun son rôle

    Les rôles du père et de la mère sont ils bien définis pour vous ? En guise d’introduction, un article que je trouve bien éclairant à ce sujet .



    ----

    Près de deux millions d'enfants sont aujourd'hui élevés sans père. Le chiffre est important. Est-il nécessairement inquiétant ? Y a-t-il des conséquences psychologiques à redouter d'une éducation strictement maternelle ? A-t-on vraiment besoin d'un père et d'une mère pour grandir ? Les parents échangeant de plus en plus souvent leur rôle, se partageant les tâches, donnant tour à tour biberons et câlins, on serait volontiers tenté de conclure que chacun peut pallier l'absence de l'autre. Et quand l'absent est le père - ce qui est le cas dans 13 % des familles - la mère ne doit guère avoir de peine à le remplacer. Il devrait suffire de savoir hausser la voix, jouer au ballon et dire non de temps à autre... Pas si simple ! Les spécialistes de l'éducation sont formels : il y a danger à confondre les rôles parentaux, risque à les croire interchangeables. Aldo Naouri, pédiatre parisien, connu depuis la sortie en 1985 d'un ouvrage alarmant, « Une place pour le père », a relancé le débat en publiant cet été « Le couple et l'enfant » (aux éditions Odile Jacob). Un ouvrage dans lequel il définit la fonction spécifique de chacun des parents et réclame une place pour chacun d'eux, mettant en garde ceux qui voudraient les mêler, ou croire qu'on peut aisément se passer de l'un d'eux. Sa conclusion est péremptoire : on a besoin de deux parents pour grandir. Voici pourquoi.

    Sauf allaiter, les hommes peuvent apparemment tout faire avec un bébé. Pourtant, un biberon donné par un homme ou un biberon donné par une femme ne sera jamais le même biberon. « Tous nos gestes, tous nos mots sont sexués, explique Boris Cyrulnik, éthologiste, un père ne porte pas, ne nourrit pas, ne sourit pas comme une mère. » En résumé aux allures de lapalissade, un père « paterne » et une mère « materne ». Et cela est lourd de conséquences sur le développement de l'enfant. Un père qui change les couches d'un bébé lui parle peu, sourit à peine, ne le touche que de ses mains. Une mère, en revanche, approche constamment son visage, caresse son enfant avec son nez, sourit, gazouille. Bilan de cette opération : le bébé sera peut-être tout aussi bien changé et nettoyé, mais l'effet psychologique induit par cette étape hygiénique diffère.

    L'épreuve du gobelet

    Autre champ révélateur, le jeu. Anne Baudrier, maître de conférences à Paris X, et sa collègue en psychologie infantile, Florence Labrell, remarquent que « la mère joue toujours de façon pédagogique. Elle explique, donne des conseils. Tandis que le père s'amuse, taquine, se moque et rit des maladresses de son enfant ». Un exemple, l'épreuve du gobelet : la mère s'agenouille devant son bébé et lui montre comment jeter la balle dans le gobelet, le tout agrémenté de sages explications. Le père se contentera de poser le gobelet et d'enjoindre à l'enfant de mettre la balle dedans. Puis le père s'amusera à retirer le gobelet au dernier moment, à l'obstruer de sa main. Si l'on place une mère en observation devant ce jeu paternel, elle crie, reproche à l'homme d'énerver l'enfant, de l'exciter inutilement. Nombreux sont les pères, comme Pierre, qui confessent adorer jouer « à retirer la cuiller à la dernière seconde, quand ma fille a déjà la bouche grande ouverte. C'est génial, elle est totalement perdue ». Pierre n'est pas particulièrement malveillant, il pratique son rôle traditionnel de père. Et, quoi qu'en pense la mère, cela s'avère fort utile.

    « Le père, observe Aldo Naouri, n'est pas là pour répondre aux besoins immédiats de l'enfant. Son métier consiste à éveiller le bébé, à le déconcerter pour l'obliger à réfléchir. C'est pour cela que le père est taquin, moqueur, abrupt par nature. » La mère, elle, soucieuse de retrouver son duo intime avec l'enfant, cherche au contraire à le satisfaire, le rassurer, le conforter. « La grossesse régit littéralement l'intégralité de la fonction maternelle. Le rêve permanent de la mère est que son petit ne manque de rien. Dans le moindre de ses gestes, dans le moindre de ses actes ou de ses paroles, la mère privilégie, sans même s'en apercevoir, le repli sur l'intérieur et sur l'enfermement. »

    Le père va s'efforcer de casser ce couple rival constitué de sa femme et de son enfant afin de maintenir son couple à lui, le couple sexuel. Il doit régler la distance entre la mère et l'enfant. Et c'est là sa fonction essentielle : préparer l'enfant à devenir un individu autonome. Le jeu est, à cet égard, un terrain privilégié, car il enseigne la vivacité intellectuelle et l'autonomie physique. Ce que la mère proscrit comme étant de la pure maladresse masculine est en réalité un essentiel laboratoire d'intelligence enfantine. « Dès que j'ai le temps avec mes enfants, je les attrape, je les jette en l'air, je les fais tomber sur le lit. J'adore me battre avec eux, chahuter », raconte encore Pierre. L'enfant doit alors maîtriser son corps, riposter, attaquer, se défendre. Des attitudes absolument impossibles avec sa mère, pour qui il sera toujours celui qu'elle a porté seule en son sein.

    La mère sécurise, le père rivalise

    A l'inverse, pour l'homme, l'enfant est avant tout un compagnon. « Mes fils sont mes meilleurs amis, raconte Martial. Quand on joue ensemble, je ne leur fais pas de cadeaux. » Normal et bénéfique. Les jeux classiques de la barbichette et du cache-cache sont des jeux exclusivement paternels, car ils mettent les concurrents sur un pied d'égalité. Rien de tel pour grandir que d'être pris pour un grand. La mère s'ajuste, le père rivalise. « T'as gagné, t'as perdu, chacun son tour », sont des mots de papa. Maman laisse gagner pour contenter. L'importance de la stimulation paternelle est telle que Boris Cyrulnik va jusqu'à affirmer qu'« un enfant nourri par son père mange plus, et grandit mieux ». Le mythe de l'omnipotence de la mère nourricière vacille. « Quand je reçois en consultation des bébés anorexiques, je recommande aussitôt au père de leur donner le biberon. Cela marche toujours. »

    Mais attention, ces études mettent surtout en lumière l'extraordinaire complémentarité des parents. Chacun sert à quelque chose. Aucun ne se remplace ou ne se singe. S'il fallait résumer, on pourrait ainsi reconnaître trois fonctions au père : autonomiser l'enfant, le préparer au risque, le conduire vers le monde extérieur. « Le père prépare l'enfant à la violence du monde dans lequel il sera amené à vivre plus tard, il est le contrepoint absolu de la fonction maternelle », reprend Aldo Naouri. Une enquête réalisée par le magazine Enfants proposait à des écoliers âgés de 4 à 8 ans six images de père et les invitait à dire leur préférence. Au choix donc, Papa et les courses, Papa jardinier, Papa sportif, Papa sévère, Papa joueur, Papa intellectuel. Tous les enfants se précipitèrent sur l'image de Papa et les courses, puis de Papa sportif. Ils reconnaissent d'eux-mêmes que le père est avant tout un être social.

    La mère, elle, est sécurité. Sa fonction principale : vivre le quotidien. « La mère dit oui, toujours oui, prête à tout pour retrouver son enfant », explique le Aldo Naouri. En préservant le plus possible une vie douillette, en consolant, en rassurant, elle ébauche les fondements de sa grande oeuvre : le langage. Et cela, c'est son métier, son travail, sa conquête. « Observez-les, elles parlent sans cesse à leur bébé, indique Boris Cyrulnik. Elles chantonnent, murmurent et créent un univers vocal. De cet espace naîtra la parole. »

    Source : le point





    Vous en penser quoi ?
    Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
    L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

  • #2
    J'ai bien aimé cet article. L'éclatement des familles est un véritable drame pour l'évolution psychologique de l'enfant. Je travaille en délinquance juvénile, principalement chez les garçons, et l'absence du père (car en général, c le pere qui est absent) a un impact déterminant sur le développement de ces enfants. Demander à une mère d'assumer le double rôle de père et mère, c'est dénaturer au départ sa fonction . Une mère, ça représente la tendresse, l'amour, l'apprentissage, la disponibilité, la stabilité. Le père, ca représente la force, la discipline, l'autorité, l'amitié, la ludicité.Personne ne peut assumer tous ces rôles à la fois. Trop de couples ont des enfants dans le but de sauver un mariage vacillant. Et trop de couples minimisent l'importance du rôle de parents. Ce n'est pas parce qu'un enfant ne dit rien, qu'il est heureux.

    Commentaire


    • #3
      j'en pense que

      1° aldo naouri est certainement un type très bien mais comme d'habitude il enferme les gens dans un rôle préderterminé

      2° bien sûr que le père n'est pas la mère et la mère pas le père

      3° qu'est ce qu'il cherche là ? a stigmatiser les mères qui se donnent du mal à pallier les defections du père ?

      4° chacun devient parents , père, mère, avec sa propre perception des choses, sa personnalité, son vécu donc déclarer le père est comme ci, la mère comme ça, c'est ne pas tenir compte de la personnalité des parents

      5° D'accord avec chouki, l'absence du père dans son rôle laisse de lourdes conséquences, c'est à dire qu'un père peut être absent physiquement mais être présent dans son rôle de père et l'inverse aussi,
      tant chez les garçons dont ce manque de repère est rapidement visible, que chez les filles mais ce manque du père se formalise plus subtilement poue elles

      6° De tout cela beaucoup de famille monoparentales en sont consciente et les mères sont souvent prêtes à beaucoup pour laisser un père défaillant jouer son rôle.

      Commentaire


      • #4
        chouki Trop de couples ont des enfants dans le but de sauver un mariage vacillant
        Grave érreure selon moi, mais c'est un idée bien répondue. L'enfant est une conséquence d'une entente en couple, c'est l'illustration même de la stabilité du couple. Le contraire (faire un enfant pour solidifier le couple) c'est jouer avec un enfant, l'instrumentalier. On fait un enfant pour le réussir au mieux. Le faire dans des conditions de fragilité de couple c'est jouer à la roulette russe (le couple ayant de forte probabilité de se séparer, ... avec les conséquences qui s'en suivent). Certes il arrive que des séparations divorces arrivent même dans les couples qui paraissent solides au départ.
        Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
        L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

        Commentaire

        Chargement...
        X