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La communauté algérienne au Canada

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  • La communauté algérienne au Canada

    La communauté était invitée par le nouvel ambassadeur algérien à Ottawa - installé en janvier dernier -, Smaïl Benamara, à une rencontre « amicale et informelle qui s’inscrit dans le cadre d’une série de rencontres » qu’il envisage « de tenir avec des représentants de la communauté nationale et du mouvement associatif au Canada ».

    Ce dernier, bien qu’il soit venu à Montréal à plusieurs reprises et à diverses occasions, a mis quatre mois pour rencontrer les Algériens vivant dans la province du Québec. Le temps, semble-t-il, pour lui de s’installer dans ses nouvelles fonctions. Quoiqu’il ait déjà été en poste à Ottawa, il y a plusieurs années, en qualité de conseiller économique. D’ailleurs, son profil ressort bien sur le site web de la représentation diplomatique algérienne au Canada : tout est fait pour favoriser les relations économiques entre les deux pays.

    Smaïl Benamara, très à l’aise devant son auditoire, c’est à soupçonner qu’il ait pris des cours de communication, à moins que ce ne soit sa vraie nature, et jouant la modestie, a affirmé devant les présents « être impressionné par les profils de ceux qui sont dans la salle ». « Une communauté aussi relevée, aussi active que ne l’est la communauté algérienne », dira-t-il Il est vrai que la salle contenait une bonne partie d’artistes, de chercheurs, d’universitaires et d’hommes d’affaires algériens qui ont choisi, pour différentes raisons, le Canada comme lieu de résidence, mais qui restent très attachés au pays d’origine. « Vous êtes les vrais ambassadeurs de l’Algérie », dira cet ancien ambassadeur d’Algérie au Sénégal pour conquérir dès le début cet auditoire habitué aux rencontres avec les diplomates algériens qui se sont succédé à Ottawa. D’ailleurs, le consul général d’Algérie à Montréal, Abdelaziz Sebaa, a eu beaucoup de travail avant le début de la réunion en présentant les invités au nouvel ambassadeur.

    Smaïl Benamara a aussi présenté à l’assistance, non sans fierté, deux Algériens qui sont à « la marge de la communauté » - ils ne sont pas émigrés. Il s’agit de Ahmed Djoghlaf, sous-secrétaire général des Nations unies, secrétaire exécutif du secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (SCDB), dont le siège est à Montréal, et de Taïeb Cherif, secrétaire général de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), élu en février dernier face à un concurrent américain, a-t-il tenu à préciser.
    d On imagine bien que les autres associations auraient aimé être citées, à l’image du Centre culturel algérien, très actif et très efficace dans ses actions destinées à la communauté. Reconnaissant qu’avec internet et la facilité d’accès à l’information que celui-ci procure, l’ambassadeur a affirmé que le rôle de l’ambassade sera très utile dans des domaines spécifiques aux relations algéro-canadiennes. Pour lui, cette rencontre a un triple objectif : l’échange d’informations, bien sûr, le renforcement des liens avec la mission diplomatique et contribuer à assurer un rassemblement des Algériens au Canada.

    Sur ce dernier point, il a proposé la création d’un cadre informel et simplifié « avec ou sans le soutien de l’ambassade », a-t-il précisé. Une sorte de conseil des Algériens au Canada, qui aura des réunions périodiques.

    Emploi, Air Algérie et enseignement

    Le diplomate a reconnu que les défis urgents pour la communauté sont l’emploi et la reconnaissance des diplômes algériens au Canada. Il a suggéré à l’assistance de réfléchir à ce qui pourrait être fait à ce sujet. Il a rappelé qu’il a rencontré Philippe Couillard, le ministre québécois de la Santé, qui lui a affirmé être prêt à rencontrer des représentants des professionnels algériens de la Santé. Le sujet qui a fait sourire la salle est la possible contribution des chercheurs universitaires installés au Canada au développement de l’université et de la recherche en Algérie. Il a reconnu que « le sujet est galvaudé », mais il semble y croire sincèrement. L’éducation des enfants de la communauté a été abordée aussi bien par Smaïl Benamara que par une invitée, lors du débat qui a suivi l’intervention du diplomate.

    Il a affirmé que le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, lui a assuré qu’il est prêt à aider la communauté dans l’enseignement de l’arabe et de tamazight pour les enfants. Une intervenante, qui dirige une association de femmes algériennes, a dit « avoir mal au cœur quand elle voit qu’en France, il y a une école pour les Algériens, mais pas ici ». L’ambassadeur lui a aussitôt rappelé que ce sont des choses qui prennent du temps.

    Le sujet qui a accaparé le débat était, sans conteste, la liaison aérienne Alger-Montréal. Il a rappelé que cette ouverture a été une décision politique du président Abdelaziz Bouteflika. « L’enthousiasme l’a emporté sur le réalisme dans ce projet », a-t-il affirmé. Il a nié, en aparté, vouloir mettre tout sur le dos d’Air Algérie. « Je vous assure que le dossier est toujours d’actualité, mais je ne fixerai jamais de date. » « Les négociations continuent et nous allons vers un accord aérien simplifié. La version canadienne de l’accord a été signée par deux ministres, David Emerson pour le Commerce international et Lawrence Cannon pour les Transports. » A un moment, il a reproché à la communauté de ne pas avoir fait du lobbying auprès des autorités canadiennes, ce à quoi Mohamed Mounir Hamdani, le député FLN pour l’Amérique du Nord, l’Asie et l’Océanie, a réagi en affirmant, au contraire, que les Algériens ont rencontré, il y a longtemps, le ministre canadien des Transports pour lui parler du projet.

    Pour le diplomate, Air Algérie, dans ce dossier, n’est pas dans le cas de la compagnie libanaise Middle East Airlines (MEA), qui s’est retrouvée, il y a des années de cela, avec 6000 billets vendus avant que le projet de la ligne Montréal-Beyrouth ne tombe à l’eau. Sur un autre plan, Smaïl Benamara a annoncé que l’ambassade compte organiser, en juin, une excursion pour les enfants afin qu’ils visitent le siège de l’ambassade où ils bénéficieront d’un petit cours d’histoire. La communauté a aussi été invitée à se rendre en juillet à Ottawa. Les rencontres à l’algérienne ont cette fâcheuse tendance à se suivre et à se ressembler, mais accordons au diplomate le bénéfice de la jeunesse de sa mission.

    El Watan
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