Il se trouve que la Kabylie, où autrefois il faisait bon vivre, n’a pas seulement maille à partir avec le terrorisme aujourd’hui. Elle est également confrontée au phénomène, jusque-là inconnu, des enlèvements. Des dizaines de personnes, souvent des hommes d’affaires qui s’entêtent par amour à vouloir développer une économie sur place, sont “rackettées”, “raptées”, voire tuées. Comme c’était le cas pour le défunt entrepreneur Hend Slimana, dont la mort est symbolique du défi des hommes et des femmes de cette région de l’Algérie qui refusent de capituler. Question de nif !
ll y a là, à n’en point douter, une jonction de fait entre le terrorisme et le grand banditisme, quand bien même il serait difficile de savoir qui est qui et qui fait quoi, tant le flou est de mise pour ne pas dire entretenu quelque part. Mais toujours est-il que ces deux fléaux (terrorisme et banditisme), qui sapent à la fois la quiétude des citoyens et l’économie locale, sont venus se greffer sur une sorte d’humus produit par le dévoiement du “Printemps noir” dont les effets les plus patents sont aujourd’hui la délinquance, la consommation de la drogue et la prostitution à ciel ouvert, un comble pour une région réputée pour sa moralité légendaire.
Autant de malédictions qui se conjuguent au présent en Kabylie nous amènent, en écho à ce que souligne Aït Ahmed dans son dernier entretien et à ce que dénonce le bureau du RCD de Tizi Ouzou, à se poser au moins la question : y a-t-il une main invisible, via les relais clientélistes locaux, qui orchestre tout cela ? Pour justement faire payer à la Kabylie son refus d’entrer dans le moule du politiquement correct.
Par : Omar Ouali
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