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Crise de la dette: Le risque de contagion à toute l'Europe revient hanter les marchés

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  • Crise de la dette: Le risque de contagion à toute l'Europe revient hanter les marchés

    Les investisseurs s'inquiètent de nouveau d'une diffusion de la crise grecque à la zone euro. Moody's a mis le Portugal en catégorie spéculative et l'Irlande semble dans la ligne de mire. Le « spread » français bat des records. Les palinodies autour du deuxième plan grec alimentent la nervosité.


    La sanction de Moody's sur le Portugal a signé la fin de la période d'accalmie que le vote du plan d'austérité en Grèce avait ouverte. Mardi soir, l'agence de notation a déclassé la note du pays de quatre crans pour la reléguer en catégorie spéculative. C'est le premier des trois grands acteurs de la notation à considérer la dette du Portugal comme très risquée. La raison ? Lisbonne pourrait être obligé de faire une nouvelle fois appel à ses partenaires européens pour se financer, faute d'avoir accès au marché comme prévu à la fin 2013. De même que pour la Grèce, un effort des créanciers privés pourrait être un pré-requis à la mise en place d'un deuxième plan d'aide. Le rapport de Moody's est tombé au moment où l'incertitude s'est creusée quant au nouveau plan de sauvetage grec. Ce qui explique les vives tensions sur les marchés, mercredi. Les opérateurs craignent non seulement que le cas grec ne soit pas résolu rapidement mais aussi qu'il y ait une contagion au sein de la zone euro. Plusieurs stratèges affirment d'ailleurs que l'Irlande risque à son tour d'être déclassée en catégorie spéculative. Dans ce contexte, la monnaie unique a été chahutée. L'euro a glissé à 1,4287 dollar (-1,27 %) à son plus bas. Les Bourses d'Europe du sud ont aussi accusé le coup : l'indice du Portugal a abandonné 3,03 %, celui de l'Irlande 1,44 %, tandis que les Bourses de Madrid et Milan ont reculé de 1,22 % et 2,44 % respectivement.
    Ruée sur la dette allemande

    Sur le marché obligataire, le Portugal a subi une forte pression. Les taux à deux ans se sont envolés de 380 points à 16,73 %. Depuis mercredi, le pays paie donc déjà beaucoup plus cher pour se financer sur les marchés. L'Irlande a pour sa part vu son taux à deux ans bondir de 169 points à 9,08 %.
    Les « credit default swaps » (CDS) de tous les pays périphériques sont remontés : celui de la Grèce a repassé le seuil des 2.000 points, tandis que le Portugal a franchi pour la première fois la barre des 850 points. Plus le CDS est élevé, plus la probabilité de défaut implicite est forte. Si les pays du « coeur » de la zone euro n'ont pas été directement affectés, certains ont vu leur prime de risque augmenter sensiblement. C'est le cas de la France, dont le taux à 10 ans dépassait mercredi celui de l'Allemagne de 0,55 %, tout proche de ses plus hauts. L'inquiétude sur la « périphérie » a provoqué une ruée sur la dette allemande, jugée la plus sûre. Les taux allemands se sont détendus à 2,92 %.
    Confusion autour du plan d'aide à la Grèce

    Comme à chaque fois que le risque de contagion revient hanter les marchés, les banques ont été mises à mal. Les « CDS » bancaires ont grimpé et les indicateurs de tension sur la liquidité interbancaire ont aussi été dans le rouge. Mercredi, une certaine confusion régnait aussi autour du plan d'aide à la Grèce. L'IIF, le lobby bancaire international, tenait une réunion à Paris pour rediscuter de la proposition de la Fédération Bancaire Française (FBF) sur l'implication des créanciers privés. D'après le « Wall Street Journal », la participation pourrait ne pas être aussi élevée que prévu. Le quotidien croyait savoir que les banques débattaient mercredi de l'augmentation des montants réinvestis en dette hellénique, du taux proposé à Athènes et des conséquences sur leur comptabilité. Des commentaires de la classe politique allemande au sujet de solutions « alternatives » au plan français ont aussi jeté le trouble. La Banque centrale européenne (BCE) sera certainement assaillie de questions sur la crise de la dette jeudi. Sa réponse aux agences de notation est très attendue.

    Isabelle Couet (Lesechos.fr)
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