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Communiqué du syndicat national des journalistes (snj)

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  • Communiqué du syndicat national des journalistes (snj)

    Comme redouté, l’Assemblée populaire nationale avalise le projet de loi modifiant et complétant le code pénal d’avril 2001. Notamment les articles 144 et 146 traitant des délits de presse.

    Le Syndicat national des journalistes qui, dès le 15 avril 2011, avait mis en garde contre tout excès d’euphorie à la suite de l’annonce présidentielle, s’agissant de la dépénalisation, n’est nullement surpris par cette véritable arnaque politico-juridique : en l’état actuel du processus institutionnel pris par le décret présidentiel, non seulement la pénalisation des délits de presse y demeure, mais l’on s’achemine tout droit vers une étrangeté de plus, dans le très spécifique paysage médiatique algérien. Le maintien des amendes à des niveaux aussi élevés équivaut, en effet, à une reconduction maquillée des peines d’emprisonnement, le journaliste ne pouvant raisonnablement s’acquitter des sommes aussi lourdes.

    Ce n’est pas tout : tout dans les amendements en question est de nature à mettre définitivement fin au déjà très précaire métier de journaliste en Algérie. Rendre le seul journaliste, auteur d’un écrit incriminé, responsable pénalement relève de l’irresponsabilité et d’une désespérante méconnaissance des règles les plus élémentaires qui régissent le métier. Dans aucun pays au monde la hiérarchie de l’entreprise médiatique n’est absoute de toute responsabilité morale, juridique et professionnelle du produit publié ou diffusé. Dans la pratique, cela se traduira par le recours à tous les réflexes détestables : l’autocensure, les licenciements, et la passivité face au devoir sacré pour tout journaliste, celui d’informer. Ce sera également une prime à l’anarchie, aucun journaliste n’acceptant pour cause d’exécuter un travail jugé risqué.

    Le Syndicat qui ne s’est jamais fait d’illusion quant aux intentions du pouvoir, génétiquement allergique à la liberté de la presse et d’expression, interpelle publiquement les membres du Conseil de la nation, dans l’espoir qu’ils sauvent l’honneur d’un Parlement définitivement décrédité, en bloquant cette loi de la honte.

    Le Syndicat rappelle enfin sa position immuable consistant à réclamer l’extraction définitive, irréversible et sans artifices d’aucun ordre que ce soit, de tout ce qui a trait à la pratique journalistique, du code pénal. De même qu’un retour aux normes universellement convenues en matière de presse, de liberté de la presse et des lois et instances les régissant.

    P/le Syndicat national des journalistes, le secrétaire général Kamel Amarni
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