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Ould Kablia dément Belaïz

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  • Ould Kablia dément Belaïz

    Pour un démenti, c’en est bien un. Et des plus cinglants qui soient. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, contrairement à ce qu’avait récemment annoncé son collègue Tayeb Belaïz, a infirmé jeudi, en marge de la plénière de l’APN dédiée aux questions orales aux membres du gouvernement, toute implication de son département dans l’élaboration de la réponse au rapport d’Etat américain pointant l’Algérie comme un pays où se pratique la traite de l’humain.

    Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - visiblement, la communication gouvernementale a grand besoin d’un effort de coordination. «Le ministère de l’Intérieur n’est pas concerné par les déclarations étrangères», a taclé, sans diplomatie aucune, Daho Ould Kablia le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz qui, dimanche dernier, dans les travées de la même enceinte parlementaire, avait affirmé devant la presse nationale qu’une commission interministérielle allait se réunir mercredi 6 juillet, au siège du ministère des Affaires étrangères pour élaborer une réponse au fameux rapport d’Etat américain. Le ministre de la Justice avait précisé que ladite commission interministérielle allait regrouper son département, celui des affaires étrangères, celui de l’intérieur ainsi que d’autres institutions de la République. Il n’y avait aucune raison de ne pas croire en l’affirmation du garde des sceaux, d’autant qu’il l’a commise suite à une relance de la part de la presse, intéressée de savoir quelle réponse officielle l’Algérie opposerait au département d’Etat américain qui, dans un récent rapport, l’y indexe comme pratiquant la traite de migrants subsahariens. Une première fois, Tayeb Belaïz s’était défendu toute déclaration engageante, et donc confondante, prétextant qu’il n’avait pas encore lu «officiellement» le rapport en question. Il avait promis alors de livrer un commentaire officiel le dimanche d’après. Et, dimanche, c’est tout naturellement que la presse a accouru récolter le commentaire promis, synonyme, il faut bien le dire, de la réaction officielle de l’Etat algérien. Alors plutôt que d’apprécier le rapport qui porte une grave accusation à l’encontre de l’Etat algérien, Tayeb Belaïz a annoncé que la réponse tant attendue allait engager trois départements ministériels et pas des moindres, les affaires étrangères, l’Intérieur et évidemment la justice et qu’elle ne pouvait intervenir avant mercredi 6 juillet, date à laquelle devait se réunir la commission interministérielle. Trois jours plus tard, on ne sait toujours pas si une commission quelconque s’était réunie au motif de s’exprimer sur la rapport américain. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que le ministère de l’Intérieur, annoncé comme partie prenante de cette œuvre, n’y a pas pris part. C’est Ould Kablia lui-même qui l’a affirmé le lendemain de la supposée réunion interministérielle. Il a clairement soutenu que la réplique aux déclarations étrangères ne relève pas de la compétence de son département. Sur ce point, il a entièrement raison. C’est dans les attributions de la diplomatie de commenter les déclarations étrangères. On se demande alors pourquoi le ministre de la Justice, garde des Sceaux il a évoqué cette énigmatique «réunion ministérielle», prenant, du coup, le risque d’être démenti - ce qui est désormais le cas. D’où vient-il aussi que deux ministres du même gouvernement se contredisent de la sorte publiquement, surtout autour d’une question hautement sensible ? La réunion interministérielle a-t-elle existé dans le seul imaginaire de Tayeb Belaïz ou alors a-t-elle été réellement programmée mais finalement annulée ? Ce sont là autant de questions que soulève cette discordance de ton entre deux membres du gouvernement.

    S. A. I. ( Le Soir d'Algerie )
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