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Le poète et écrivain tunisien Nacer Khémir à Fès

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  • Le poète et écrivain tunisien Nacer Khémir à Fès

    Le poète et écrivain tunisien Nacer Khémir fait revivre la tradition orale du conte à Fès

    Le poète et écrivain tunisien à fait revivre, lundi soir, la belle tradition orale du conte dans la médina de Fès, joyau architectural et patrimoine regorgeant d'histoires plurielles de l'humanité.

    C'est devant un public d'enfants, que des parents ont tenu à accompagner pour partager un moment de plaisir, que Nacer Khémir, qui est également peintre, sculpteur, cinéaste et calligraphe, a fait revivre dans une ambiance intimiste de l'univers du conte.

    Assis sur une chaise et habillé d'un caftan, ce vêtement à l'ancienne de couleurs chatoyantes de mauve, de parme et de prune, l'artiste au regard vif à su captiver pendant plus d'une heure l'attention de son public rompue de temps en temps par des éclats de rire.

    Tel le songe d'une nuit d'été, l'heure était à la nostalgie du voyage à travers des contrées lointaines et inconnues. La découverte du fantastique et de l'imaginaire vagabond était réussie. Et, le lutin n'a pas tari de raconter des histoires faites de jeux de mots, tels ces dés que l'on jette au gré des hasards divergents mais qui finissent tout de même par se rencontrer grâce au talent du conteur. La chute de la narration-maxime et philosophie de la vie est l'élan aléatoire d'un nouveau récit.

    Le conte révélé par Nacer Khémir fut cette traversée entre Orient et Occident, ce pont jeté entre les deux rives grâce aux rapports humains qui parviennent à se tisser au-delà des confessions et des différences culturelles.

    Excellent dans sa narration, cet artiste qui s'est promis de restituer la tradition des conteurs d'orient, a fait transporter son public français et marocain dans les vies combien somptueuses des princes et des rois, dans les liens amoureux et les intrigues des êtres humains des sociétés les plus antiques.

    Comme dans une épopée, l'auditoire a pu rencontrer et vivre les moments forts «du prince Hassan» mais aussi de «Jaouhar» et, surtout bien connu dans les foyers marocains de «Kamar Zamman» et de «Joha», ce moha le fou, moha le sage.
    Nacer Khémir qui est né à Korba en Tunisie a dès son enfance été imprégné par la culture du conte, celui que l'on a coutume de raconter aux enfants dans les vieilles maisons avant de s'endormir.

    Et, son récit, ces mille et une nuits racontées chaque fois différemment en fonction des auteurs, fut un moment d'une intense émotion. L'air lutin, cet artiste de 58 ans, qui a effectué un travail de recherches auprès des conteurs dans la médina de Tunis, a remué les sentiments poignants faisant revivre une tradition combien ancienne dans les villes impériales marocaines.

    La beauté du lieu, une maison traditionnelle tout en plâtre et zellige et ses patios-jardins, transformée en café littéraire et artistique par l'Institut français de Fès, a renforcé la magie et donné droit à l'imaginaire à s'amplifier, à vagabonder dans les contes si bien narrés, «ces contes de vérité», «ces contes de mensonge» en somme «ces contes de philosophie».

    L'heure bleue était ce soir au rendez-vous, pour pleurer et rire à la fois lorsque «le récit tisse peu à peu sa toile et lorsque chaque spectateur en est un fil de trame, chaque coup de dés un fil de chaîne : ainsi se dit le monde».

    Nacer Khémir, réalisateur et conteur

    Ecrivain, cinéaste, poète, peintre, sculpteur, calligraphe, Nacer Khémir, né en 1948 à Korba en Tunisie, a vécu dès son enfance dans la culture du conte et il n'a de cesse de le rassembler.

    En 1975, il fait paraître “L'Ogresse”. En 1982, Antoine Vitez l'invite à venir raconter Les Mille et une nuits au théâtre national de Chaillot. L'éphémère de l'oralité ne l'empêche pas de donner une autre vie au conte à travers diverses expériences graphiques et plastiques, il publie de 1975 à 2001 une douzaine de titres, dont “Le Soleil emmuré”, “Le Conte des conteurs”, “Le Nuage amoureu”, “Shéhérazade”, “L'Alphabet des sables”, “Le Champ des génies”.

    De la même manière, son territoire cinématographique est imprégné de « la chose perdue à jamais», notamment dans “L'Histoire du pays du Bon Dieu” (1976), “L'Ogresse” (1977), “Les Baliseurs du désert” (1984), “Le Collier perdu de la colombe” (1990), et “À la recherche des Mille et une nuits” (1991).
    Aujourd'hui encore, habité par l'esprit de ce texte fondateur inépuisable, il se propose d'en transmettre inlassablement l'imaginaire, restituant la tradition des conteurs d'Orient.
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