Les négociation ont repris jeudi entre républicains et démocrates, alors que les agences de notation Moody's et Standard & Poor's ont mis le AAA de la dette américaine sous surveillance, avant une possible dégradation.
De notre correspondant à Washington.
Jeudi après-midi, pour la cinquième journée consécutive, les principaux leaders du Congrès devaient se rendre à la Maison-Blanche. Il était impossible de dire si leurs discussions avec Barack Obama seraient aussi stériles que les précédentes. Depuis deux mois, les dirigeants démocrates et républicains sont censés négocier un compromis visant à réduire à moyen et long terme le déficit budgétaire du pays. La récente implication directe du président des États-Unis n'a pas fait progresser le débat. Au contraire, certains négociateurs semblent souhaiter un échec, dans l'espoir d'en tirer parti électoralement en novembre 2012.
Des échanges très vifs, la veille au soir, entre Barack Obama et Eric Cantor, l'un des négociateurs républicains, ont créé un malaise. «Cela confirme le pire de ce que les Américains pensent de Washington: tout le monde est plus intéressé par prendre des postures politiciennes et flatter son électorat que par résoudre de vrais problèmes», aurait dit Barack Obama en colère avant de quitter la salle de réunion. Si les marchés à la mi-séance jeudi restaient calmes, l'impasse prend une tournure dramatique: la capacité des États-Unis à payer leurs dettes et la pérennité de notation AAA des obligations du Trésor américain sont bel et bien en jeu. Faute d'un accord rapide autorisant le relèvement du plafond de la dette publique, au-delà du 2 août, les États-Unis ne pourront plus payer toutes leurs échéances. Le Trésor devra alors choisir lesquels de ses créanciers ne seront pas remboursés…
Menace de krach
Mercredi soir, l'agence Moody's a placé les 16.000 milliards de dollars de dette garantie par le Trésor sous surveillance avec implication négative. Ce montant comprend les obligations d'établissements de refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac, et tous les autres types d'instruments plus ou moins directement garantis par l'État fédéral. Une dégradation de ces titres affecterait les institutions financières du monde entier. Un défaut de paiement serait pire. Il pourrait déclencher un krach de nature à replonger les États-Unis en récession tout en renchérissant aussi le coût de la dette publique, ce qui aggraverait donc encore le problème de Washington. L'agence rivale, Standard & Poor's, a également mis en garde les leaders du Congrès sur un possible déclassement de la dette américaine, faute d'un accord d'ici début août.
À la reprise des négociations, jeudi, le montant maximum d'économies acceptables pour Barack Obama sans augmentation d'impôts tournait autour de 1500 milliards de dollars sur dix ans. Sans garantie que les élus démocrates de la Chambre soient prêts à aller jusque-là. Sachant que pour stabiliser le poids de la dette à moyen terme, on estime à 4000 milliards de dollars l'effort à accomplir.
L'impasse vient notamment de l'aile droite du parti républicain, représentée par les élus récents se réclamant du Tea Party, qui jugent que le relèvement du plafond de la dette n'est pas nécessaire. À leurs yeux, c'est la dette et les dépenses publiques qui plombent l'Amérique et non l'insuffisance des impôts. Ils pensent en outre qu'en cas de défaut du Trésor Barack Obama passera pour un président dépensier et perdra toute chance d'être réélu. À l'inverse, la gauche du parti démocrate juge que la crise va affaiblir durablement les républicains en faisant éclater au grand jour ce qu'ils caractérisent comme le fanatisme irresponsable de la faction Tea Party.
Source: Le Figaro.fr
De notre correspondant à Washington.
Jeudi après-midi, pour la cinquième journée consécutive, les principaux leaders du Congrès devaient se rendre à la Maison-Blanche. Il était impossible de dire si leurs discussions avec Barack Obama seraient aussi stériles que les précédentes. Depuis deux mois, les dirigeants démocrates et républicains sont censés négocier un compromis visant à réduire à moyen et long terme le déficit budgétaire du pays. La récente implication directe du président des États-Unis n'a pas fait progresser le débat. Au contraire, certains négociateurs semblent souhaiter un échec, dans l'espoir d'en tirer parti électoralement en novembre 2012.
Des échanges très vifs, la veille au soir, entre Barack Obama et Eric Cantor, l'un des négociateurs républicains, ont créé un malaise. «Cela confirme le pire de ce que les Américains pensent de Washington: tout le monde est plus intéressé par prendre des postures politiciennes et flatter son électorat que par résoudre de vrais problèmes», aurait dit Barack Obama en colère avant de quitter la salle de réunion. Si les marchés à la mi-séance jeudi restaient calmes, l'impasse prend une tournure dramatique: la capacité des États-Unis à payer leurs dettes et la pérennité de notation AAA des obligations du Trésor américain sont bel et bien en jeu. Faute d'un accord rapide autorisant le relèvement du plafond de la dette publique, au-delà du 2 août, les États-Unis ne pourront plus payer toutes leurs échéances. Le Trésor devra alors choisir lesquels de ses créanciers ne seront pas remboursés…
Menace de krach
Mercredi soir, l'agence Moody's a placé les 16.000 milliards de dollars de dette garantie par le Trésor sous surveillance avec implication négative. Ce montant comprend les obligations d'établissements de refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac, et tous les autres types d'instruments plus ou moins directement garantis par l'État fédéral. Une dégradation de ces titres affecterait les institutions financières du monde entier. Un défaut de paiement serait pire. Il pourrait déclencher un krach de nature à replonger les États-Unis en récession tout en renchérissant aussi le coût de la dette publique, ce qui aggraverait donc encore le problème de Washington. L'agence rivale, Standard & Poor's, a également mis en garde les leaders du Congrès sur un possible déclassement de la dette américaine, faute d'un accord d'ici début août.
À la reprise des négociations, jeudi, le montant maximum d'économies acceptables pour Barack Obama sans augmentation d'impôts tournait autour de 1500 milliards de dollars sur dix ans. Sans garantie que les élus démocrates de la Chambre soient prêts à aller jusque-là. Sachant que pour stabiliser le poids de la dette à moyen terme, on estime à 4000 milliards de dollars l'effort à accomplir.
L'impasse vient notamment de l'aile droite du parti républicain, représentée par les élus récents se réclamant du Tea Party, qui jugent que le relèvement du plafond de la dette n'est pas nécessaire. À leurs yeux, c'est la dette et les dépenses publiques qui plombent l'Amérique et non l'insuffisance des impôts. Ils pensent en outre qu'en cas de défaut du Trésor Barack Obama passera pour un président dépensier et perdra toute chance d'être réélu. À l'inverse, la gauche du parti démocrate juge que la crise va affaiblir durablement les républicains en faisant éclater au grand jour ce qu'ils caractérisent comme le fanatisme irresponsable de la faction Tea Party.
Source: Le Figaro.fr
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