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Mahmoud Darwish Lâ yanz urûna warâ’ahum – Ils ne se retournent pas

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  • Mahmoud Darwish Lâ yanz urûna warâ’ahum – Ils ne se retournent pas

    Ils ne se retournent pas pour dire adieu à l’exil,
    Un autre les attend. Ils se sont habitués
    A tourner en rond,
    Sans devant, sans arrière,
    Sans nord ou sud. « Ils migrent »"
    De la clôture vers le jardin et laissent un testament
    Dans chaque mètre du patio de la maison :
    « Après nous, ne vous souvenez
    que de la vie… »
    « Ils voyagent » du matin verdoyant
    à la poussière du midi,
    portant leurs cercueils emplis
    des objets de l’absence :
    une carte d’identité et une lettre d’amour
    pour une femme à l’adresse inconnue :
    « Après nous, ne te souviens
    que de la vie… »
    « Ils migrent » des maisons vers les rues
    faisant le V blessé de la victoire et disant
    à quiconque les voit :
    « Nous vivons encore,
    ne vous souvenez pas de nous ! »
    Ils sortent du récit pour respirer et s’ensoleiller
    Ils rêvent de voler plus haut…
    Et encore plus haut.
    Ils s’élèvent et se posent, partent et reviennent
    Sautent des céramiques anciennes
    Vers les étoiles
    Et reviennent dans le récit…
    Pas de fin, pas de commencement
    Ils fuient la somnolence
    Vers l’ange du sommeil,
    Blanc. Leurs yeux ont rougi
    D’avoir tant contemplé
    Le sang répandu :
    « Après nous,
    ne vous souvenez que de la vie… »




    ../..
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    Salut l'imprévisible,

    Très beau poème. Merci pour le partage.
    Je me suis empressé de chercher la version en arabe et je prends la liberté de la poster :
    لا ينظرون وراءهم

    لا ينظرون وراءهم ليودِّعوا منفى،
    فإنَّ أمامهم منفى، لقد ألِفوا الطريق
    الدائريَّ، فلا أمام ولا وراء، ولا
    شمال ولا جنوب. "يهاجرون" من
    السياج إلى الحديقة. يتركون وصيةً
    في كل مترٍ من فناء البيت:
    "لا تتذكروا من بعدنا
    إلا الحياة"...
    "يسافرون" من الصباح السندسي إلى
    غبارٍ في الظهيرة، حاملين نُعوشَهُم ملأى
    بأشياء الغياب: بطاقة شخصية، ورسالةٍ
    لحبيبةٍ مجهولةِ العنوانِ:
    "لا تتذكري من بعدنا
    إلا الحياة"
    و"يرحلون" من البيوت إلى الشوارع،
    راسمين إشارة النصر الجريحة، قائلين
    لمن يراهُمْ:
    "لم نَزَلْ نحيا، فلا تتذكّرونا"!
    يخرجون من الحكاية للتنفُّس والتشمُّس.
    يحلُمون بفكرةِ الطيرانِ أعلى... ثم أعلى.
    يصعدون ويهبطون. ويذهبون ويرجعون.
    ويقفزون من السيراميك القديم إلى النجوم.
    ويرجعون إلى الحكاية... لا نهاية للبدايةِ.
    يهربون من النعاس إلى ملاك النوم،
    أبيضَ، أحمرَ العينين من أثر التأمُّل
    في الدم المسفوك:
    "لا تتذكروا من بعدنا
    إلا الحياة"..

    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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