1. Droit à l’information
L’article 19 de la Déclaration des droits de l’homme de 1948 indique : « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
De plus, Victor Hugo, cité par Médiapart [1], a dit : « Le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suffrage universel. Ce sont les deux côtés du même fait. Ces deux principes s’appellent et se complètent réciproquement. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre ».
On reconnaît un régime totalitaire par le fait que les médias sont contrôlés par le pouvoir politique. Les révoltes sociales et populaires comme celle d’Oaxaca au Mexique en 2006 passent systématiquement par la prise de contrôle d’un média audio-visuel. Cela illustre à quel point la maîtrise de l’information est fondamentale pour asseoir son pouvoir, a fortiori à l’encontre ou l’insu de la population, ou pour lutter contre une éventuelle tentative de désinformation. Ne dit-on pas également que le premier perdant d’une guerre est la vérité ? Les médias sont donc essentiels à la démocratie, peut-être plus encore que les autres pouvoirs. Ils en sont également le baromètre. Et les dirigeants de grands médias sont les personnes parmi les plus puissantes qui soient.
2. Qui possède les médias ?
Les médias sont très nombreux. Bouquets de chaînes de télévision, magazines spécialisés sur tous les thèmes, stations de radio… sans oublier le labyrinthe d’Internet que nous ne développerons pas, car n’ayant pas atteint encore la puissance et la visibilité des autres supports. Le réflexe naturel serait d’imaginer derrière cette multitude de marques, de chaînes, une diversité et une pluralité souhaitables. Mais l’effet est trompeur. Derrière ce nombre pléthorique, paradoxalement il y a peu de personnes, et même de moins en moins.
Arnaud Lagardère, ami intime de l’actuel chef d’état, qualifié de « mon frère » par ce dernier, possède* les éditions Hachette, Fayard, Grasset, Hatier, Hazan, Le Masque, Marabout, Pluriel, Stock, Le Livre de Poche, Larousse, Armand Colin, Dalloz et Dunod ; les magasins Relay, et Virgin ; les titres de presse Paris-Match, Elle magazine, le Journal du Dimanche, La Provence, Nice-Matin ; les stations radio Europe1, Europe 2, RFM ; les chaînes de télévision Canal J, MCM, Mezzo, Tiji, Match TV, la chaîne météo, CanalSatellite, Planète, Planète Future, Planète Thalassa, Canal Jimmy, Season, CinéCinéma, AlloCinéInfo et EuroChannel ; entre autres.
Groupe de l’industrie aéronautique, gros client de marchés publics. Chiffre d’affaires en 2008 : 8,2 milliards d’€.
Martin Bouygues (ami intime de l’actuel chef d’état, parrain d’un de ses fils) et sa famille possèdent* les chaînes de télévision TF1, LCI, Odyssée, Eurosport, Histoire, UshuaïaTV, S Star, Cinétoile, Cinéstar, Télétoon, Infosport, Série Club, TF6, TV Breizh ; les sociétés de production de films : Téléma, Film Par Film, TF1 Film Production, les sociétés de distribution de films : TFM, la société d’édition vidéo : TF1 Vidéo, les magazines Tfou Mag, Star Academy, et pour la presse écrite quotidienne gratuite : Métro.
Groupe de bâtiment et travaux publics, gros client de marchés publics. Chiffre d’affaires en 2008 : 32,7 milliards d’€.
Serge Dassault, proche de l’actuel chef d’état, et sa famille possèdent* Le Figaro, L’Express, le Figaro Magazine et Valeurs Actuelles.
Sénateur, avionneur et marchand d’armes, gros client de marchés publics. Chiffre d’affaires groupe en 2007 : 21 milliards d’€ (selon wikipédia, à vérifier).
Avec ces 3 personnes nous avons listé notamment le 1er éditeur de France, le 2ème libraire de France, le 1er quotidien de France, la 1ère chaîne de télévision de France si ce n’est d’Europe. Dans ce pays, la plus grande partie des médias est donc détenue par cinq empires financiers : Bouygues, Dassault, Lagardère, Bertelsmann (groupe RTL, M6), Vivendi-Universal (canal+, SFR).
Ajoutons encore Bernard Arnault l’homme le plus riche de France, qui fut témoin de mariage de l’actuel chef de l’état et qui possède Les échos. Vincent Bolloré, proche de l’actuel chef de l’état au point de lui prêter son yacht pour les vacances, possède la chaîne de télévision Direct8, les journaux gratuits Direct Soir et Matin Plus, en plus du groupe publicitaire Havas contenant RSCG de Jacques Séguéla.
En voulant parler de concentration, on s’aperçoit que cette concentration est de surcroît, autour de l’actuel chef de l’état !
Rarement autant de pouvoir n’a été concentré entre les mains d’agents économiques aussi restreints. Car le biais du capitalisme est qu’après la phase de concurrence, vient le temps du monopole de celui qui a gagné la bataille de la concurrence, et qui rachète ses anciens adversaires, sinon s’allie avec eux, cherchant par la même occasion à interdire l’accès au marché à d’éventuels concurrents. C’est le paradoxe d’un modèle qui, sans garde-fous, tend vers la suprématie, donc l’abus, puisque l’équilibre pluriel de départ est rompu. Depuis les années 90, ce contrôle capitaliste des médias se double d’une dynamique de concentration.
Que reste-t-il ? Le service public. Sa part de marchés reste inférieure [2]. Du point de vue déontologique, ce secteur doit s’efforcer d’être neutre. Donc il va s’interdire les méthodes très commerciales de ses concurrents cités plus haut, ou au pire les emprunter dans une certaine mesure, ce qui ne lui fera pas rattraper son écart d’audience. De plus une nouvelle organisation l’a mis sous la coupe directe du chef de l’état en gage de la suppression de la publicité.
Sondages
Si par définition, le média est le moyen de communication et de diffusion d’informations, alors sans aucun doute le sondage est devenu un média. Pourquoi les sondages sont-ils si importants ? Parce qu’ils servent d’auxiliaires très puissants à l’homme politique. Et soyons clair, derrière les circonvolutions du discours bienfaisant et rassembleur, le fond du propos de l’homme politique est beaucoup plus net et agressif : si vous contestez la mesure, nous avons la preuve – que vous ne pouvez vérifier – que vous êtes minoritaires.
Qui possède les instituts ?
- CSA est possédé par Vincent Bolloré, cité plus haut.
- IFOP est dirigé par Laurence Parisot, par-ailleurs présidente du Medef, organisation dont le frère de NS** fut vice-président jusqu’à fin août 2006, et invitée à la petite fête de la victoire de mai 2007 au Fouquet’s.
- IPSOS a pour administrateur notamment Nicolas Bazire, conseiller personnel de Nicolas Sarkozy et témoin de son dernier mariage. Pierre Giacometti, directeur général d’Ipsos France, lui aussi invité du Fouquet’s.
- Opinionway, a été fondé par Hugues de Cazenave. Voir cet article de politique.net [3] pour la mise en évidence de proximité politique.
Ne manquons pas d’impartialité en étant partiels, existent aussi la SOFRES qui a pour actionnaire les fonds d’investissement américain Fidelity ; LH2 (ex-Louis Harris) qui a été vendu par TNS à deux de ses dirigeants et BVA qui a pour actionnaires les fonds d’investissement Rothschild.
Sans préjuger d’une orientation politique systématique, on peut bien imaginer que, même s’il s’agit d’une minorité de sujets, les plus sensibles seront traités d’une certaine façon … ou pas du tout. Quant aux questions qui orientent les réponses c’est tellement évident, que certaines études sont tout simplement honteuses. Et les journalistes des médias de masse n’apporteront pas la précision sur les propriétaires des instituts et leurs autres activités. Ce manque de professionnalisme confine à la désinformation.
L’information libre étant consubstantielle (i.e. inséparable) à la démocratie, il est incroyable qu’une telle force, les médias, soit autorisée légalement à une telle consanguinité avec les pouvoirs économiques et politiques. Une démocratie qui laisse cela se mettre en place ne fonctionne pas correctement dans le sens constitutionnel d’un gouvernement par tou(te)s pour tou(te)s.
L’article 19 de la Déclaration des droits de l’homme de 1948 indique : « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
De plus, Victor Hugo, cité par Médiapart [1], a dit : « Le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suffrage universel. Ce sont les deux côtés du même fait. Ces deux principes s’appellent et se complètent réciproquement. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre ».
On reconnaît un régime totalitaire par le fait que les médias sont contrôlés par le pouvoir politique. Les révoltes sociales et populaires comme celle d’Oaxaca au Mexique en 2006 passent systématiquement par la prise de contrôle d’un média audio-visuel. Cela illustre à quel point la maîtrise de l’information est fondamentale pour asseoir son pouvoir, a fortiori à l’encontre ou l’insu de la population, ou pour lutter contre une éventuelle tentative de désinformation. Ne dit-on pas également que le premier perdant d’une guerre est la vérité ? Les médias sont donc essentiels à la démocratie, peut-être plus encore que les autres pouvoirs. Ils en sont également le baromètre. Et les dirigeants de grands médias sont les personnes parmi les plus puissantes qui soient.
2. Qui possède les médias ?
Les médias sont très nombreux. Bouquets de chaînes de télévision, magazines spécialisés sur tous les thèmes, stations de radio… sans oublier le labyrinthe d’Internet que nous ne développerons pas, car n’ayant pas atteint encore la puissance et la visibilité des autres supports. Le réflexe naturel serait d’imaginer derrière cette multitude de marques, de chaînes, une diversité et une pluralité souhaitables. Mais l’effet est trompeur. Derrière ce nombre pléthorique, paradoxalement il y a peu de personnes, et même de moins en moins.
Arnaud Lagardère, ami intime de l’actuel chef d’état, qualifié de « mon frère » par ce dernier, possède* les éditions Hachette, Fayard, Grasset, Hatier, Hazan, Le Masque, Marabout, Pluriel, Stock, Le Livre de Poche, Larousse, Armand Colin, Dalloz et Dunod ; les magasins Relay, et Virgin ; les titres de presse Paris-Match, Elle magazine, le Journal du Dimanche, La Provence, Nice-Matin ; les stations radio Europe1, Europe 2, RFM ; les chaînes de télévision Canal J, MCM, Mezzo, Tiji, Match TV, la chaîne météo, CanalSatellite, Planète, Planète Future, Planète Thalassa, Canal Jimmy, Season, CinéCinéma, AlloCinéInfo et EuroChannel ; entre autres.
Groupe de l’industrie aéronautique, gros client de marchés publics. Chiffre d’affaires en 2008 : 8,2 milliards d’€.
Martin Bouygues (ami intime de l’actuel chef d’état, parrain d’un de ses fils) et sa famille possèdent* les chaînes de télévision TF1, LCI, Odyssée, Eurosport, Histoire, UshuaïaTV, S Star, Cinétoile, Cinéstar, Télétoon, Infosport, Série Club, TF6, TV Breizh ; les sociétés de production de films : Téléma, Film Par Film, TF1 Film Production, les sociétés de distribution de films : TFM, la société d’édition vidéo : TF1 Vidéo, les magazines Tfou Mag, Star Academy, et pour la presse écrite quotidienne gratuite : Métro.
Groupe de bâtiment et travaux publics, gros client de marchés publics. Chiffre d’affaires en 2008 : 32,7 milliards d’€.
Serge Dassault, proche de l’actuel chef d’état, et sa famille possèdent* Le Figaro, L’Express, le Figaro Magazine et Valeurs Actuelles.
Sénateur, avionneur et marchand d’armes, gros client de marchés publics. Chiffre d’affaires groupe en 2007 : 21 milliards d’€ (selon wikipédia, à vérifier).
Avec ces 3 personnes nous avons listé notamment le 1er éditeur de France, le 2ème libraire de France, le 1er quotidien de France, la 1ère chaîne de télévision de France si ce n’est d’Europe. Dans ce pays, la plus grande partie des médias est donc détenue par cinq empires financiers : Bouygues, Dassault, Lagardère, Bertelsmann (groupe RTL, M6), Vivendi-Universal (canal+, SFR).
Ajoutons encore Bernard Arnault l’homme le plus riche de France, qui fut témoin de mariage de l’actuel chef de l’état et qui possède Les échos. Vincent Bolloré, proche de l’actuel chef de l’état au point de lui prêter son yacht pour les vacances, possède la chaîne de télévision Direct8, les journaux gratuits Direct Soir et Matin Plus, en plus du groupe publicitaire Havas contenant RSCG de Jacques Séguéla.
En voulant parler de concentration, on s’aperçoit que cette concentration est de surcroît, autour de l’actuel chef de l’état !
Rarement autant de pouvoir n’a été concentré entre les mains d’agents économiques aussi restreints. Car le biais du capitalisme est qu’après la phase de concurrence, vient le temps du monopole de celui qui a gagné la bataille de la concurrence, et qui rachète ses anciens adversaires, sinon s’allie avec eux, cherchant par la même occasion à interdire l’accès au marché à d’éventuels concurrents. C’est le paradoxe d’un modèle qui, sans garde-fous, tend vers la suprématie, donc l’abus, puisque l’équilibre pluriel de départ est rompu. Depuis les années 90, ce contrôle capitaliste des médias se double d’une dynamique de concentration.
Que reste-t-il ? Le service public. Sa part de marchés reste inférieure [2]. Du point de vue déontologique, ce secteur doit s’efforcer d’être neutre. Donc il va s’interdire les méthodes très commerciales de ses concurrents cités plus haut, ou au pire les emprunter dans une certaine mesure, ce qui ne lui fera pas rattraper son écart d’audience. De plus une nouvelle organisation l’a mis sous la coupe directe du chef de l’état en gage de la suppression de la publicité.
Sondages
Si par définition, le média est le moyen de communication et de diffusion d’informations, alors sans aucun doute le sondage est devenu un média. Pourquoi les sondages sont-ils si importants ? Parce qu’ils servent d’auxiliaires très puissants à l’homme politique. Et soyons clair, derrière les circonvolutions du discours bienfaisant et rassembleur, le fond du propos de l’homme politique est beaucoup plus net et agressif : si vous contestez la mesure, nous avons la preuve – que vous ne pouvez vérifier – que vous êtes minoritaires.
Qui possède les instituts ?
- CSA est possédé par Vincent Bolloré, cité plus haut.
- IFOP est dirigé par Laurence Parisot, par-ailleurs présidente du Medef, organisation dont le frère de NS** fut vice-président jusqu’à fin août 2006, et invitée à la petite fête de la victoire de mai 2007 au Fouquet’s.
- IPSOS a pour administrateur notamment Nicolas Bazire, conseiller personnel de Nicolas Sarkozy et témoin de son dernier mariage. Pierre Giacometti, directeur général d’Ipsos France, lui aussi invité du Fouquet’s.
- Opinionway, a été fondé par Hugues de Cazenave. Voir cet article de politique.net [3] pour la mise en évidence de proximité politique.
Ne manquons pas d’impartialité en étant partiels, existent aussi la SOFRES qui a pour actionnaire les fonds d’investissement américain Fidelity ; LH2 (ex-Louis Harris) qui a été vendu par TNS à deux de ses dirigeants et BVA qui a pour actionnaires les fonds d’investissement Rothschild.
Sans préjuger d’une orientation politique systématique, on peut bien imaginer que, même s’il s’agit d’une minorité de sujets, les plus sensibles seront traités d’une certaine façon … ou pas du tout. Quant aux questions qui orientent les réponses c’est tellement évident, que certaines études sont tout simplement honteuses. Et les journalistes des médias de masse n’apporteront pas la précision sur les propriétaires des instituts et leurs autres activités. Ce manque de professionnalisme confine à la désinformation.
L’information libre étant consubstantielle (i.e. inséparable) à la démocratie, il est incroyable qu’une telle force, les médias, soit autorisée légalement à une telle consanguinité avec les pouvoirs économiques et politiques. Une démocratie qui laisse cela se mettre en place ne fonctionne pas correctement dans le sens constitutionnel d’un gouvernement par tou(te)s pour tou(te)s.
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