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L’été et l’insalubrité ne font pas bon ménage en Algérie

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  • L’été et l’insalubrité ne font pas bon ménage en Algérie

    Ce qui va dans nos estomacs n’est pas toujours sain, ni nutritif. L’hygiène des aliments n’est pas la principale préoccupation des consommateurs qui semblent n’avoir aucune idée des risques qu’ils encourent en ignorant les règles élémentaires de la salubrité.

    Elle n’est pas non plus le souci des commerçants et des restaurateurs qui savent qu’il n’y a aucun danger – pour eux bien sûr – à proposer et à vendre des marchandises et de la nourriture avariées ou qui ne répondent pas aux normes d’hygiène.

    Des produits laitiers aux viandes, en passant par les œufs, la chaîne de conservation n’est pas respectée, des denrées alimentaires périssables sont laissées à l’air libre ou exposées hors des équipements frigorifiques destinés à leur préservation. Les étals de fortune où l’on trouve de tout sont dans toutes les rues et ruelles, jusque devant les bacs à ordures et à proximité des rigoles d’eaux usées. Des bouteilles d’eau minérale, d’huile et de jus, des boîtes de fromage et des plaquettes d’œufs «souffrent» sous le soleil à longueur de journée. Cela ne semble nullement déranger les acheteurs qui ne sont regardants qu’envers les prix tant qu’ils peuvent mettre quelque chose dans leur couffin.

    Mais c’est plus par ignorance par rapport aux risques que les citoyens achètent des produits périssables présentés sur des étals et à même le sol ou ceux dont les composants peuvent les rendre nocifs en raison de leur exposition au soleil et à la lumière.

    L’argument financier ne peut pas tenir quand on met sa vie en danger, et que pour des économies de bouts de chandelles on opte pour des denrées à bas prix mais à haute toxicité. Mais ce ne sont pas que les vendeurs informels qui s’adonnent à ce genre de pratiques. Des commerçants légaux ornent les trottoirs de produits sensibles qui subissent les effets de la chaleur et de la lumière. Quartiers de viande et volailles sont suspendus à l’entrée des boucheries, emmagasinant ainsi la poussière et la fumée des véhicules, sans compter la présence des clients à proximité de ces marchandises.

    L’appétit venant en mangeant, des propriétaires de fast-food ne ratent pas l’occasion, après les factures un peu salées (on applique les prix qu’on veut, faute de contrôle), de «rafraîchir» leurs clients avec des glaces dont on ne connaît pas toujours la nuisance à la dégustation. L’intoxication n’est jamais loin lorsqu’on se fie à n’importe quoi pourvu que le goût y soit.

  • #2
    Souks populaires ou l’épicentre claironné d’une catastrophe

    Au souk de la ville du Khroub, tout se vend et tout s’achète. L’immense espace rocailleux, sableux et poussiéreux constitue la mesure étalon par excellence de toutes les saletés réunies. Pourtant, même si initialement il avait pour vocation de ne fonctionner qu’un jour par semaine (le vendredi), il ouvre ses portes depuis quelques années la nuit à partir de mardi et ce, jusqu’à l’appel du muezzin le vendredi.

    Fonctionner quatre jours durant induit forcément une extension d’activité qui ne se limitera alors plus au seul commerce des animaux, la fripe et les cosmétiques. Une fois installés, les commerçants ponctuels ont un besoin réel de se sustenter.

    D’où l’installation, très improvisée et sous les tentes, de fast-foods balayés sans discontinuer par des vents drainant toutes sortes de poussières sur les rondeaux dans lesquels cuisent les pois chiches, la viande hachée exposée au soleil est assez souvent fleurée par le museau de chats ou de chiens qui rôdent et pour cause, les nombreuses mains qui manipulent le pain et enfin tous ces bols dans lesquels plongent leurs cuillères les consommateurs et les verres qui passent de bouche en bouche sans être pour autant rincés.

    Et si tant est qu’ils le soient, l’eau n’est pas renouvelée de la journée, et de toutes les manières est-il besoin qu’elle le soit dans la mesure où les objets en question n’y sont que furtivement plongés ?

    Il en va de même pour les confiseries, notamment le nougat, les cacahuètes sucrées et également exposés au vent qui rend la vision impossible tant il soulève tout derrière lui pour déposer pleins de particules et autres déchets sur la viande de chameau, d’agneau, de dinde, veau. L’origine de ces viandes est plus que douteuse puisque ramenées en l’état et exposées sur des étals recouverts de toile en nylon et sur lesquelles les mouches s’en donnent à cœur joie.Bien entendu, les gens achètent compte tenu des prix défiant toute concurrence et les commerçants sont bien obligés de déjeuner et dîner sur place pour ne pas s’éloigner de leurs étals de crainte d’être volés.

    Dans le même souk, un autre commerce inquiétant. Celui du poulet vivant et disponible au choix du client. Mais le même client qui peut parfois prendre deux, voire trois poulets préfère les récupérer égorgés et «travaillés ». Autrement dit, vidés.Les conditions dans lesquelles est égorgé le volatile se passent de commentaire, et il en est ainsi du processus qui va de l’éviscération finale jusqu’à sa mise dans une bouteille en plastique dans laquelle il est plongé jusqu’aux derniers soubresauts avant de finir dans une eau bouillonnante pour être déplumé. Tous les instruments utilisés sont recouverts d’une épaisse couche de sang coagulé. P

    ourtant, c’est pour cette viande réputée «fraîche» que les clients se rendent au souk et ils continueront de faire l’essentiel de leur marché sous un soleil de plomb avec un ou des poulets dans un sachet en nylon devenu entre-temps un véritable bouillon de culture compte tenu de l’extrême chaleur (40° et plus) qu’il fait jusqu’à la mi-journée.

    Jamais, ne serait-ce qu’une seule fois, les agents de la DCP et/ou du bureau d’hygiène communal n’ont organisé une descente sur les lieux pour s’enquérir de l’origine de tous les produits à large consommation vendus à ciel ouvert, de la dangerosité de viandes souvent noircies à force d’exposition au soleil, recouvertes de mouches que le vendeur s’efforce, de temps à autre, à dissuader d’un coup d’éventail.

    Néanmoins, la plus grande responsabilité incombe en priorité aux consommateurs qui demeurent les seuls à pouvoir dire leur propre volonté. Jusqu’à maintenant, ils font preuve de soumission, de docilité et surtout de propension à choisir la solution de facilité.Dans tout cela, où sont passées les associations de protection des consommateurs ? Leurs responsables attendent les prochaines élections et les campagnes électorales, cet autre souk, pour répondre «présents».

    Par la Tribune

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