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La fuite des jeunes cerveaux se poursuit en Grèce

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  • La fuite des jeunes cerveaux se poursuit en Grèce

    Alors qu'une réforme de l'université devrait arriver au parlement en août, les jeunes Grecs diplômés sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance à l'étranger.

    Les futures élites grecques fuient le pays. 51% des diplômés titulaires de doctorat ont choisi de s'expatrier. Les statistiques de l'emploi sont éloquentes. 9,8% des détenteurs d'un master ou d'un doctorat sont au chômage en Grèce en 2011. En 2008, ils n'étaient que 5,4%.

    C'est décidé, Ioanna Giannopoulou boucle ses valises et part pour la France. Cette diplômée en informatique «galère» depuis des mois pour trouver un poste décent en Grèce. Elle ne reçoit que des propositions de stage et d'emploi à 500 euros par mois.

    La réforme des universités fait depuis quelques jours débat. L'enjeu de l'émigration des jeunes diplômés a-t-il été pris en compte par la ministre de l'éducation, Anna Diamandopoulou? Selon le professeur Lois Lambrianidis, économiste et géographe à l'Université de Salonique, 9% des jeunes diplômés grecs sont partis travailler à l'étranger de mai 2009 à février 2010, et «ces derniers mois, les départs s'accélèrent».

    Pour Yannis Mitsos, conseiller au cabinet de la ministre, le gouvernement est préoccupé par le chômage des jeunes diplômés et les départs à l'étranger, et souhaite donc «préparer au mieux les étudiants grecs au marché du travail».

    La réforme qui a déjà été appliquée dans la plupart des pays européens, entend aligner les universités grecques autour de cycles unifiés: trois ans pour une licence, cinq pour un Master, et huit pour un doctorat. Ceci doit permettre des équivalences européennes de diplômes et rendent les universités plus compétitives.

    L'évaluation des enseignants devrait aussi être plus transparente grâce à une commission composée de personnalités extérieures, et la possibilité de rester étudiant «éternellement» devrait être abrogée.

    Savoir reconnu

    Selon Dionysis Gouvias, professeur de pédagogie à l'Université de Rhodes, la réforme risque surtout d'aggraver la condition des jeunes chercheurs et d'encourager leur désir d'ailleurs. La diminution du nombre de postes de lecteurs ainsi que la fusion de plusieurs universités régionales sont prévues.

    «Si les jeunes doctorants restaient en Grèce, ils pourraient aider au développement du pays», regrette-t-il, mais il faudrait que leurs connaissances et leur talent soient reconnus, une mission difficile en cette période d'austérité et de décroissance, admet-il.

    De plus, l'exil des diplômés ne saurait se résoudre uniquement par une réforme des universités, car le problème de la Grèce reste aussi la structure de son économie, axée sur les services et le tourisme, sans industrie. Pour M. Lambrianidis «le marché du travail grec n'a besoin que d'un nombre restreint de chercheurs».

    Ce dernier estime que seul 16% des diplômés ayant travaillé à l'étranger sont revenus en Grèce ces dernières années
    20 minutes.Ch
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