Le Venezuela serait plus dangereux que l’Irak. C’est la conclusion de plusieurs études qui estiment le nombre d’homicides entre 16 et 20.000 en 2009. Le chiffre aurait quadruplé depuis l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez en 1999. A l’approche des élections législatives, le débat sur l’insécurité est de nouveau relancé, et l’on commence à tirer le bilan d’une décennie sous l’homme fort de Caracas.
On compterait deux morts toutes les heures. C’est le triste de bilan de la violence au Venezuela, dont le nombre d’homicides (19 113 selon l’Institut national des statistiques) n’a rien à envier à l’Irak (4644 victimes en 2009). Ces derniers mois, deux études se sont succédées pour démontrer que l’insécurité a atteint des proportions rarement vue dans le pays, et même au sein du continent tout entier.
Le Mexique, pourtant plongé dans une guerre contre les cartels de la drogue, affiche un taux d’homicides de 14 pour 100 000 contre 56 pour le Venezuela, dépassé uniquement par le Salvador et ses gangs (70 pour 100 000).
Ces chiffres ont scandalisé la population. Ils ont été accompagnés par la publication par le quotidien indépendant El Nacional d’une photo représentant des cadavres dans une morgue à Caracas. Le choc au sein de l’opinion a été rude. La justice est même intervenue pour interdire la diffusion d’images de mort ou de violence. Beaucoup soulignent l’application du gouvernement à détourner le débat, pour éviter de rendre des comptes. La justice est d’ailleurs la cible de la plupart des critiques. Près de 90 % des crimes ne sont pas résolus, sans même une arrestation.
De moins de 5000 homicides par an, le pays passe donc à plus de 16.000 en dix ans. Caracas est devenu la capitale la plus dangereuse d’Amérique du Sud largement devant Mexico et Bogota. Les causes de cette flambée de violence sont multiples. Depuis quelques temps, le pétrole ne fait plus recette, et l’Etat a de moins en moins de revenus.
L’écart entre pauvres et riches nourrit les frustrations, d’autant plus que le président se réclame du socialisme. Celui-ci a rétorqué à la télévision que les causes de la violence étaient dans le capitalisme, et qu’il fallait se dégager du « modèle bourgeois ». Le leader se doit de convaincre, à quelques jours des élections, alors qu’on s’interroge sur le bilan de sa décennie passée au pouvoir.
Reste que les autorités semblent parfois démunies face à ce déchaînement meurtrier. Manque de moyens, manque de motivation, la police est peu efficace et soumise à la corruption. Malgré tout, des efforts sont entrepris depuis quelques semaines. Une loi va interdire aux personnes de moins de 25 ans de posséder une arme, et les autres ne devront pas porter sur eux plus de 25 balles.
Deux institutions ont en outre été créées : la police nationale bolivarienne et l’académie de sécurité expérimentale, avec des conseillers cubains et nicaraguayens. Le but y est de privilégier la dissuasion et le dialogue.
Reuters
On compterait deux morts toutes les heures. C’est le triste de bilan de la violence au Venezuela, dont le nombre d’homicides (19 113 selon l’Institut national des statistiques) n’a rien à envier à l’Irak (4644 victimes en 2009). Ces derniers mois, deux études se sont succédées pour démontrer que l’insécurité a atteint des proportions rarement vue dans le pays, et même au sein du continent tout entier.
Le Mexique, pourtant plongé dans une guerre contre les cartels de la drogue, affiche un taux d’homicides de 14 pour 100 000 contre 56 pour le Venezuela, dépassé uniquement par le Salvador et ses gangs (70 pour 100 000).
Ces chiffres ont scandalisé la population. Ils ont été accompagnés par la publication par le quotidien indépendant El Nacional d’une photo représentant des cadavres dans une morgue à Caracas. Le choc au sein de l’opinion a été rude. La justice est même intervenue pour interdire la diffusion d’images de mort ou de violence. Beaucoup soulignent l’application du gouvernement à détourner le débat, pour éviter de rendre des comptes. La justice est d’ailleurs la cible de la plupart des critiques. Près de 90 % des crimes ne sont pas résolus, sans même une arrestation.
De moins de 5000 homicides par an, le pays passe donc à plus de 16.000 en dix ans. Caracas est devenu la capitale la plus dangereuse d’Amérique du Sud largement devant Mexico et Bogota. Les causes de cette flambée de violence sont multiples. Depuis quelques temps, le pétrole ne fait plus recette, et l’Etat a de moins en moins de revenus.
L’écart entre pauvres et riches nourrit les frustrations, d’autant plus que le président se réclame du socialisme. Celui-ci a rétorqué à la télévision que les causes de la violence étaient dans le capitalisme, et qu’il fallait se dégager du « modèle bourgeois ». Le leader se doit de convaincre, à quelques jours des élections, alors qu’on s’interroge sur le bilan de sa décennie passée au pouvoir.
Reste que les autorités semblent parfois démunies face à ce déchaînement meurtrier. Manque de moyens, manque de motivation, la police est peu efficace et soumise à la corruption. Malgré tout, des efforts sont entrepris depuis quelques semaines. Une loi va interdire aux personnes de moins de 25 ans de posséder une arme, et les autres ne devront pas porter sur eux plus de 25 balles.
Deux institutions ont en outre été créées : la police nationale bolivarienne et l’académie de sécurité expérimentale, avec des conseillers cubains et nicaraguayens. Le but y est de privilégier la dissuasion et le dialogue.
Reuters
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