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Alzheimer : diagnostiquer plus tôt pour prendre en charge plus tôt

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  • Alzheimer : diagnostiquer plus tôt pour prendre en charge plus tôt

    La conférence internationale annuelle de l'Association Alzheimer se tenait cette semaine à Paris. Philippe Amouyel, professeur d'épidémiologie au CHU de Lille et responsable du volet recherche du plan Alzheimer lancé en 2008 en France, souligne que des avancées sur le diagnostic de la maladie devraient améliorer la prise en charge des malades. Il y a en France 860 000 personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.

    Quel bilan tirez-vous de la conférence internationale annuelle de l'Association Alzheimer ?

    Au niveau de la recherche sur la maladie d'Alzheimer, on sent évoluer un certain nombre de grandes tendances. La première, c'est la notion du diagnostic lui-même. De nouveaux projets de règles pour le diagnostic prennent en compte la phase qui précède l'apparition des signes cliniques. Aujourd'hui, lorsque quelqu'un est déclaré cliniquement atteint par la maladie d'Alzheimer, on sait que la maladie a commencé 5, 10, voire 15 ans avant. On peut donc parler de maladie d'Alzheimer dès la phase pré-clinique. Deuxième élément évoqué, la découverte, depuis 5 ans, de biomarqueurs qui permettent d'identifier les malades atteint d'Alzheimer avant l'apparition des signes cliniques. D'autre part, on se demande s'il ne serait pas plus intéressant en utilisant ces biomarqueurs de tester les nouveaux médicaments, et éventuellement ceux qu'on connaît déjà, à des phases qui sont plus précoces, c'est-à-dire pré-cliniques, au moment où le potentiel de neurones est encore suffisamment large pour que le patient puisse en bénéficier. Enfin, plusieurs facteurs de risque comme la consommation de tabac, la sédentarité, la dépression, l'obésité, ont été définis. Agir sur ces facteurs semble diminuer la prévalence et la fréquence de la maladie. Toutes ces pistes vont permettre d'améliorer la prise en charge, de faire entrer les sujets à des stades moins évolués de la maladie dans des cliniques pour qu'ils puissent mieux bénéficier des traitements si jamais on arrive à bloquer l'évolution de la maladie.

    Qu'a apporté le plan Alzheimer depuis 2008 ?

    Le plan Alzheimer a démarré en février 2008 et s'étend jusqu'en 2012. Il a une grande particularité, c'est de voir les choses de manière globale. Les plans précédents ne s'intéressaient qu'aux aspects sociaux et de prise en charge ou aux aspects médicaux. Cette fois, l'idée était de couvrir à la fois le champ social, le champ médical et le champ de la recherche. Les trois axes ont été couverts simultanément avec une organisation du plan en 44 mesures, des objectifs précis et un suivi des projets extrêmement précis. Ce plan a apporté une dynamique puisqu'on parle de la maladie. Sur le plan de la recherche, par exemple, nous avons pu mettre en place une fondation qui permet de créer des partenariats public-privé et d'attirer d'autres équipes pour venir travailler sur ce sujet.

    En quoi est-il "un véritable modèle pour le monde", comme l'a déclaré Harry Johns, le président de l'Association Alzheimer ?

    C'est son côté global justement. Il n'y a jamais eu de plan traitant la maladie dans son ensemble, c'est vraiment sa force. Il y a aussi la notion de déclinaison sous la forme de mesures et de "management" de projets. La plupart du temps, il y a un programme qui est décidé, qui est mis en place de façon ouverte et qui n'est pas forcément suivi. Là il y a un suivi extrêmement précis puisque chaque personne pilotant une des 44 mesures fait tous les mois un rapport de son état d'avancée par rapport aux objectifs définis auprès d'un référent, Florence Lustman, qui suit le plan dans son ensemble. De plus, il y a une véritable intégration au niveau du gouvernement dans plusieurs ministères, avec une vraie coordination et une motivation forte d'aller de manière globale.

    Est-il possible d'aller encore plus loin ?

    Oui, bien sûr. Il y a des nouvelles conceptions qui ont été mises en place. Par exemple, il existe aujourd'hui énormément de structures diverses et variées qui interviennent dans la prise en charge des patients. L'idée, c'est de faire un lieu centralisé pour que dans chaque région de France, lorsqu'une famille a ce type de problème, elle ne soit pas obligé pendant deux ans d'essayer de comprendre comment tout ça fonctionne. C'est expérimental, donc il y a nécessairement des progrès qui vont être fait. Quant à la recherche, c'est toujours une question de cerveaux. Donc il faut continuer à attirer des personnes dans ce domaine.

    Propos recueillis par Romain Brunet

    LeMonde

  • #2
    Merci pour l'article maghreb-united, je n'ai pas pu m'y rendre...
    wassim

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