La wilaya d'Oran, classée comme l'un des plus importants pôles touristiques du pays, n'arrive toujours pas à réaliser le grand saut qualitatif tant recherché. En dépit des moyens accordés par l'Etat, la deuxième ville du pays continue à surprendre en décevant ses visiteurs. Ces derniers, souvent chagrinés, sont outrés par des comportements et mentalités du genre commercial, qui remontent à une époque révolue. Où est donc la dignité du touriste? Qu'attendent les pouvoirs publics pour mettre un terme à des dépassements qui n'honorent pas un secteur envahi par tant de charlatans? Nous sommes le jeudi dernier, l'après midi. Des voitures, de toutes marques, arpentent les deux routes qui mènent vers la capitale du tourisme, la commune côtière de Aïn El Turck.
Les deux routes de la corniche supérieure et inférieure sont saturées. Les unités motorisées de la gendarmerie d'Oran tentent tant bien que mal de désengorger les bouchons qui se sont constitués sur plusieurs kilomètres. Ces hommes en tenue verte, agissant dans le cadre de la mise en application du Plan Delphine sont, eux aussi, dépassés par la longue procession automobile. Un peu plus loin, dans la somptueuse placette de Aïn El Turck-ville, hommes, femmes, garçons et filles, en tenue estivale, vont et viennent dans tous les sens. Des touristes, appareil photo et caméscope en main, immortalisent leur séjour à Oran. D'autres, à peine les pieds à Aïn El Turck sont en quête d'infrastructures d'accueil aux prix raisonnables. Sans attendre, ils subissent le chantage des charlatans du tourisme, les courtiers. Tous les hôtels affichent complet. Peu scrupuleux, dès qu'ils repèrent leur cible, ils s'acharnent, comme des prédateurs pour leur proposer leurs services contre plusieurs milliers de dinars et ce, en l'accompagnant dans sa recherche du gite du vacancier. C'est à partir de là que le long voyage cauchemardesque commence. Trouver un petit abri ne relève pas d'une mission aisée.
Des estivants, nationaux, émigrants et étrangers, dépités, ne savent plus à quel saint se vouer hormis leur soumission aux exigences de ces dizaines d'intermédiaires-courtiers. «Pourquoi les dizaines d'agences de voyages et de tourisme se contentent-elles d'organiser des voyages, au prix fort, vers l'Arabie Saoudite laissant les sangsues monopoliser le marché local alors que ces agences pourraient facilement attirer des milliers de touristes?», s'est demandé Mohamed, venu de Marseille pour se prélasser dans les sables fins des plages d'Oran. Une question restée sans réponse.
Dans les complexes touristiques, les jeux sont faits bien des mois avant le coup d'envoi de la saison estivale.
Des prix forts contre des services déplorables
«Il fallait procéder à la réservation des bungalows trois mois à l'avance». Telle a été la sentence d'un réceptionniste dans un complexe situé aux Andalouses. Et ce dernier de préconiser, d'un ton ferme, qu' «il vaut mieux s'adresser, avant qu'il ne soit trop tard, aux smasria (courtiers), ceux-là possèdent une variété de propositions». Cette réponse revient comme un leitmotiv dans toutes les bouches. Trouver une petite chambre dans l'un des complexes des Andalouses étant illusoire, direction est prise vers le chef-lieu de la commune d'El Ancor, située à quelques encablures des sables fins des Andalouses. Là aussi, l'estivant, accompagné de sa famille, aura connu toutes les peines du monde pour s'abriter aussitôt arrivé: toutes les propositions qui lui ont été faites coûtent les yeux de la tète.
90.000 dinars est le prix d'une petite habitation dépourvue de toutes les commodités nécessaires en l'occurrence, le gaz, l'eau et l'électricité. La désolation est totale lorsque le même touriste, a tout de même pu dénicher une petite chambre dans un hôtel de «bataille», situé dans le centre-ville d'Oran. Dans cet hôtel, toutes les orgies du monde se conjuguent au quotidien. Pourtant, le prix payé, a été réglé rubis sur l'ongle.
Hôtels ou...lupanars?
Au centre-ville d'Oran tout comme dans certains hôtels de la commune côtière de Aïn El Turck, un triste sort attend plusieurs milliers de vacanciers aux revenus moyens. En mal de touristes, certaines infrastructures hôtelières se sont transformées en lieux dans lesquelles s'exercent toutes formes de turpitudes et d'activités illégales, comme la prostitution. Des couples défilent du matin au soir devant la réception de ces hôtels sordides et ce au su et au vu des familles entières. Des hôtels du centre-ville d'Oran et certains de la corniche oranaise ont adopté ce mode de palliatif pour parer au déficit de touristes durant l'hiver. Où sont donc passées les brigades des moeurs? «Nous sommes, ma famille et moi, attristés de voir certaines pratiques s'exercer en toute quiétude sans se soucier des descentes policières», a déploré un père de famille ajoutant que «des réceptionnistes, instruits par leurs patrons, accordent des chambres aux couples sans se soucier des descentes policières». A qui se plaindre? «On ne sait pas». A tous ces fléaux s'ajoutent les coups durs assénés par les gardiens de parkings, les gérants des solariums, et ceux orchestrés par les restaurateurs, l'estivant, venu de loin, se retrouve acteur dans une pièce théâtrale sans fin. En effet, manger un sandwich, servi dans un fast-food des Andalouses constitue un risque aux mille conséquences. Elever la voix contre un ange gardien d'un quelconque parking se termine, dans la plupart des cas, par de graves représailles tandis que rouler en voiture dans les rues sinueuses de Bousfer Plage est synonyme de pannes irréparables. «Contrairement à ce qu'a déclaré le premier responsable du secteur, le tourisme n'est pas l'affaire de tout le monde», a affirmé Mohamed ajoutant que «l'Etat doit d'abord débarrasser le secteur de ces intrus qui n'ont aucune relation avec le tourisme».
La déclaration du ministre vise dans ses dimensions l'implication de toutes les parties en relation avec le tourisme.
Au-delà de cette recommandation, une question est en droit de se poser: qu'a-t-on fait pour capter le 1 million de touristes qui se rendent annuellement en Tunisie? «Rien n'a été fait!» s'est exclamé un cadre spécialisé dans l'hôtellerie. Et d'ajouter: «Au vu de la situation qui continue à sévir en Tunisie, certains gérants d'hôtels locaux, n'ont rien trouvé de mieux à faire que d'adopter certaines mesures irritantes, créant un mécontentement général des touristes nationaux».
La révision occasionnelle à la hausse des tarifs des séjours n'a pas été du goût des familles. Croyant tirer des dividendes de la situation politique tunisienne, le contraire s'est produit au grand dam de certains investisseurs. Plusieurs centaines de juillettistes ont pris d'autres destinations, des milliers de touristes algériens ont opté pour l'Espagne, la Turquie et le Maroc. «La chose que l'on craignait est arrivée», s'est plaint un investisseur touristique ajoutant que «faute d'appareils de contrôle du marché touristique, certains gérants n'ont rien trouvé de mieux que d'enfoncer les touristes en leur faisant payer double leur séjour alors que le contraire devait être adopté en vue de drainer le maximum de touristes». Voilà des petits aveux qui révèlent indéniablement l'ancrage du bricolage et le trabendisme entérinés comme unique et seule politique de gestion du tourisme.
L'expression
Les deux routes de la corniche supérieure et inférieure sont saturées. Les unités motorisées de la gendarmerie d'Oran tentent tant bien que mal de désengorger les bouchons qui se sont constitués sur plusieurs kilomètres. Ces hommes en tenue verte, agissant dans le cadre de la mise en application du Plan Delphine sont, eux aussi, dépassés par la longue procession automobile. Un peu plus loin, dans la somptueuse placette de Aïn El Turck-ville, hommes, femmes, garçons et filles, en tenue estivale, vont et viennent dans tous les sens. Des touristes, appareil photo et caméscope en main, immortalisent leur séjour à Oran. D'autres, à peine les pieds à Aïn El Turck sont en quête d'infrastructures d'accueil aux prix raisonnables. Sans attendre, ils subissent le chantage des charlatans du tourisme, les courtiers. Tous les hôtels affichent complet. Peu scrupuleux, dès qu'ils repèrent leur cible, ils s'acharnent, comme des prédateurs pour leur proposer leurs services contre plusieurs milliers de dinars et ce, en l'accompagnant dans sa recherche du gite du vacancier. C'est à partir de là que le long voyage cauchemardesque commence. Trouver un petit abri ne relève pas d'une mission aisée.
Des estivants, nationaux, émigrants et étrangers, dépités, ne savent plus à quel saint se vouer hormis leur soumission aux exigences de ces dizaines d'intermédiaires-courtiers. «Pourquoi les dizaines d'agences de voyages et de tourisme se contentent-elles d'organiser des voyages, au prix fort, vers l'Arabie Saoudite laissant les sangsues monopoliser le marché local alors que ces agences pourraient facilement attirer des milliers de touristes?», s'est demandé Mohamed, venu de Marseille pour se prélasser dans les sables fins des plages d'Oran. Une question restée sans réponse.
Dans les complexes touristiques, les jeux sont faits bien des mois avant le coup d'envoi de la saison estivale.
Des prix forts contre des services déplorables
«Il fallait procéder à la réservation des bungalows trois mois à l'avance». Telle a été la sentence d'un réceptionniste dans un complexe situé aux Andalouses. Et ce dernier de préconiser, d'un ton ferme, qu' «il vaut mieux s'adresser, avant qu'il ne soit trop tard, aux smasria (courtiers), ceux-là possèdent une variété de propositions». Cette réponse revient comme un leitmotiv dans toutes les bouches. Trouver une petite chambre dans l'un des complexes des Andalouses étant illusoire, direction est prise vers le chef-lieu de la commune d'El Ancor, située à quelques encablures des sables fins des Andalouses. Là aussi, l'estivant, accompagné de sa famille, aura connu toutes les peines du monde pour s'abriter aussitôt arrivé: toutes les propositions qui lui ont été faites coûtent les yeux de la tète.
90.000 dinars est le prix d'une petite habitation dépourvue de toutes les commodités nécessaires en l'occurrence, le gaz, l'eau et l'électricité. La désolation est totale lorsque le même touriste, a tout de même pu dénicher une petite chambre dans un hôtel de «bataille», situé dans le centre-ville d'Oran. Dans cet hôtel, toutes les orgies du monde se conjuguent au quotidien. Pourtant, le prix payé, a été réglé rubis sur l'ongle.
Hôtels ou...lupanars?
Au centre-ville d'Oran tout comme dans certains hôtels de la commune côtière de Aïn El Turck, un triste sort attend plusieurs milliers de vacanciers aux revenus moyens. En mal de touristes, certaines infrastructures hôtelières se sont transformées en lieux dans lesquelles s'exercent toutes formes de turpitudes et d'activités illégales, comme la prostitution. Des couples défilent du matin au soir devant la réception de ces hôtels sordides et ce au su et au vu des familles entières. Des hôtels du centre-ville d'Oran et certains de la corniche oranaise ont adopté ce mode de palliatif pour parer au déficit de touristes durant l'hiver. Où sont donc passées les brigades des moeurs? «Nous sommes, ma famille et moi, attristés de voir certaines pratiques s'exercer en toute quiétude sans se soucier des descentes policières», a déploré un père de famille ajoutant que «des réceptionnistes, instruits par leurs patrons, accordent des chambres aux couples sans se soucier des descentes policières». A qui se plaindre? «On ne sait pas». A tous ces fléaux s'ajoutent les coups durs assénés par les gardiens de parkings, les gérants des solariums, et ceux orchestrés par les restaurateurs, l'estivant, venu de loin, se retrouve acteur dans une pièce théâtrale sans fin. En effet, manger un sandwich, servi dans un fast-food des Andalouses constitue un risque aux mille conséquences. Elever la voix contre un ange gardien d'un quelconque parking se termine, dans la plupart des cas, par de graves représailles tandis que rouler en voiture dans les rues sinueuses de Bousfer Plage est synonyme de pannes irréparables. «Contrairement à ce qu'a déclaré le premier responsable du secteur, le tourisme n'est pas l'affaire de tout le monde», a affirmé Mohamed ajoutant que «l'Etat doit d'abord débarrasser le secteur de ces intrus qui n'ont aucune relation avec le tourisme».
La déclaration du ministre vise dans ses dimensions l'implication de toutes les parties en relation avec le tourisme.
Au-delà de cette recommandation, une question est en droit de se poser: qu'a-t-on fait pour capter le 1 million de touristes qui se rendent annuellement en Tunisie? «Rien n'a été fait!» s'est exclamé un cadre spécialisé dans l'hôtellerie. Et d'ajouter: «Au vu de la situation qui continue à sévir en Tunisie, certains gérants d'hôtels locaux, n'ont rien trouvé de mieux à faire que d'adopter certaines mesures irritantes, créant un mécontentement général des touristes nationaux».
La révision occasionnelle à la hausse des tarifs des séjours n'a pas été du goût des familles. Croyant tirer des dividendes de la situation politique tunisienne, le contraire s'est produit au grand dam de certains investisseurs. Plusieurs centaines de juillettistes ont pris d'autres destinations, des milliers de touristes algériens ont opté pour l'Espagne, la Turquie et le Maroc. «La chose que l'on craignait est arrivée», s'est plaint un investisseur touristique ajoutant que «faute d'appareils de contrôle du marché touristique, certains gérants n'ont rien trouvé de mieux que d'enfoncer les touristes en leur faisant payer double leur séjour alors que le contraire devait être adopté en vue de drainer le maximum de touristes». Voilà des petits aveux qui révèlent indéniablement l'ancrage du bricolage et le trabendisme entérinés comme unique et seule politique de gestion du tourisme.
L'expression
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