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Juba II, le savant Berbère oublié

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  • Juba II, le savant Berbère oublié

    Histoire - Juba II : roi et savant

    Juba II fut un roi berbère de la Maurétanie (partie occidentale de la Berbérie, à partir de l’actuel Maroc, en passant par tout le nord de l’actuelle Algérie, jusqu’aux frontières de l’actuelle Tunisie). Fils de Juba Ier, né vers 52 av. J.-C. et mort vers 23 ap. J.-C., il régna sous la tutelle romaine à partir de sa capitale Caeserea (Césarée, aujourd’hui Cherchell au centre nord de l’Algérie).
    Après la défaite de Juba Ier, César fit une entrée triomphale à Zama. Ce fut dans l’habitation de l’Aguellid défunt (roi berbère) qu’il décida du partage de l’Afrique et du sort de la famille royale. Juba II, alors âgé de cinq ans à peine, fut envoyé en otage à Rome où il figura, par la suite, au triomphe de César derrière Vercingétorix de Gaule et Arsinoé, sœur de Cléopâtre d’Egypte. Que devinrent les autres membres de la famille de Juba ? Les historiens n’en soufflent mot. Se sont-ils retirés dans les montagnes des Aurès ? Ou dans les villes côtières ? Ont-ils été dispersés par les vainqueurs ? Nul n’en parle à l’époque de Juba II et un mystère semblable couvre nombre de familles berbères en général et celles des aguellids en particulier.
    Toujours est-il que Juba II fut élevé dans une captivité dorée par Octavie, la sœur d’Octave, le futur empereur Auguste. Juba attira l’amitié de son protecteur qui lui offrit des occasions de se distinguer et de s’élever au rang des autres princes. Octave lui accorda le droit de cité romaine et Juba prit alors les noms et prénoms de son protecteur: «Gaius Iulius» et les transmit plus tard à ses affranchis, mais il s’abstint de les porter dès qu’il reçut le titre de roi.
    Il participa probablement à la campagne d’Orient de 31 à 29 contre Cléopâtre et Marc Antoine, et sûrement à celle d’Espagne de 26 à 25 où Octave apprécia sa fidélité et son adresse. Ce fut au retour de cette campagne qu’il reçut en récompense une partie des Etats de Bocchus et Bogud en sus de ce qu’il restait du royaume de son père.
    A la 6e année de son règne, en 19 av. J.-C., il épousa Cléopâtre Séléné (la Gréco-égyptienne), fille de Cléopâtre reine d’Egypte et de Marc Antoine, qui fut élevée avec son frère jumeau Alexandre Hélios par la sœur d’Octave. C’est cette même Octavie, épouse répudiée de Marc Antoine, qui avait élevé Juba II. Cléopâtre Séléné fut couronnée à son tour en raison de son ascendance maternelle et fut officiellement associée au pouvoir sans qu’il y ait toutefois partage territorial d’autorité. Ce territoire, malgré certaines amputations au profit des colonies romaines, s’étendait donc de l’Atlantique à l’ouest, à l’embouchure de l’Ampsaga (Oued el Kebir) à l’est et comprenait les régions de Sétif au sud ainsi qu’une partie des territoires des Gétules du Sud-Est algérien et tunisien.

    Le rétablissement de ce vaste royaume, supérieur en superficie à celui de Massinissa dans ses grands jours ne constituait pas pour autant un recul dans la politique coloniale romaine. Il marquait seulement une pause.
    Auguste abandonnait moins à Juba la propriété que l’usufruit de son royaume, disposant des territoires, les divisant, les morcelant à sa guise, sans que le roi numide ne manifestât la moindre résistance, tellement son esprit, par l’éducation qui lui avait été dispensée, était obnubilé par l’obédience à Rome.

    Mais il est vrai que son fond berbère ne disparut pas, et Juba II s’intéressa tout de même à ses origines et à l’étude du libyque et du punique, langues de culture de ses ancêtres. Cet intérêt d’ordre culturel ne fut pas accompagné de patriotisme et jamais Juba ne ressentit ce sentiment patriotique pour lequel luttèrent et moururent tant de Numides et de Maures.
    En renonçant à l’annexion de la Maurétanie, l’empereur savait ce qu’il faisait : avec Juba II à la tête de ces vastes territoires où se sont enracinées de nombreuses colonies romaines indépendantes du roi, il pouvait, sans crainte, confier l’administration des indigènes à un chef «indigène» qui, plus habilement que des fonctionnaires romains, saurait maintenir la paix. L’Afrique continua donc à pourvoir Rome de ses produits divers en général et agricoles en particulier.
    Les loisirs que lui laissait l’administration de son royaume, Juba II les consacrait à l’étude et bientôt, il acquit dans les sciences et dans les lettres une grande réputation.
    Toujours désireux de connaître ses origines, il fit remonter sa généalogie jusqu’à Hercule qui épousa la Libyenne Tingé (Tendja) veuve d’Antée de la légende grecque. Il fit construire de nombreux édifices publics, des places ou forums, des théâtres, des thermes, des temples, des jardins publics… Beaucoup de vestiges confirment la grandeur de Juba II qui possédait une grande puissance de travail et d’assimilation (sculpture, architecture…) Son œuvre était d’une grande valeur mais ne fut pas conservée par le temps bien qu’elle ait permis à plusieurs écrivains grecs et latins d’y puiser leur documentation tant elle était riche.
    Il expédiait de nombreux copistes dans les capitales du monde civilisé pour lui rapporter les découvertes des penseurs de l’époque, nonobstant cela, il organisa des expéditions chargées de découvrir les sources du Nil et d’étudier l’archipel des Canaries.
    Il écrivit un traité sur son pays natal intitulé Libuca ; en trois volumes, contenant géographie, histoire naturelle, mythologie, croyances de toutes sortes… Il laissa des écrits sur les Assyriens, l’Arabie, les plantes, l’histoire romaine… Sans doute était-il dans cette quête de ses origines et voulait-il laisser ce qu’il lui manquait…
    Très connu des Grecs et des Romains en tant que savant, artiste, homme de lettres, auteur de plusieurs traités sur les lettres, la peinture, le théâtre, l’histoire, la géographie et la médecine, il fut à l’origine de la découverte de l’euphorbe (à laquelle il a donné ce nom, qui était celui de son médecin personnel) et son traité sur cette plante inspira, plus tard, plusieurs médecins grecs.

    Ses manuscrits furent autant de références pour plusieurs historiens grecs, tels que Tite-Live, Alexandre de Milet, Diodore de Sicile. Pline l’Ancien qui le citait dans ses livres dit de lui «qu’il était encore plus connu pour son savoir que pour son règne».
    Les Grecs lui érigèrent une statue auprès de la bibliothèque du gymnase de Ptolémée à Pausanias. Son règne fut marqué par son sens de la démocratie et l’attention qu’il eut pour son peuple. Son épouse Cléopâtre Séléné n’oublia jamais quant à elle ses origines grecques et égyptiennes, elle obtint de Juba qu’ils soient tous deux ensevelis dans un édifice funéraire semblable aux pyramides d’Egypte. Ce qui amena le roi à faire construire ce tombeau proche de Tipasa appelé de nos jours (sans doute à cause de l’inclusion ultérieure de fausses portes ornées de croix) le «Tombeau de la Chrétienne». Il allie le tumulus funéraire berbère à la pyramide égyptienne par sa forme extérieure (forme cylindrique couvrant une base carrée et coiffée d’un cône en gradins).
    Son fils et successeur Ptolémée de Maurétanie poursuivit en partie la politique de son père, mais n’hérita pas des vertus de celui-ci


    Source La Nouvelle République
    Quand on aime, ou bien l’on n’a point de peine, ou bien l’on aime jusqu'à sa peine.
    Saint augustin

  • #2
    Autres savants berbères oubliés!

    Voici deux autres savants Berbères cités par le Dr Akli Akrour dans son livre «la psychiatrie» (disponible à la FNAC):
    « Caelius Aurelianus est souvent présenté comme un neurologue avant la lettre. Originaire de Numidie (Afrique du Nord), il est de ceux qui permirent une meilleure vision des troubles mentaux, notamment dans leurs relations avec des lésions organiques....Il démystifia l'épilepsie, longtemps considérée comme un mal sacré, pour en faire un trouble lié à une atteinte du cerveau. Concernant la prise en charge du malade mental, il préconisait l'isolement du sujet atteint de manie (insania) dans une pièce insonorisée et peu éclairée, véritable préfiguration des chambres d'isolement telles que nous les connaitrons plus tard...Aurelius Augustinus ou saint Augustin (354-430) est l’un des principaux Pères de l'Église latine. L'œuvre de cet autre numide a donné naissance à un système de pensée : l'augustinisme. Ses confessions le font passer pour un précurseur de l'introspection, voire de la psychanalyse.»
    Écrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la Géographie...

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    • #3
      Dr Élias Zérhouni est aussi un savant berber.

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      • #4
        Histoire de Civilisation; Les Imazighen un peuple qui a lisser son empreinte à l'histoire universelle de l'Afrique du nord et le monde méditerranéen

        Il est a noter que les Imazighen ont jouer un rôle capital dans les grandes civilisations anciennes en particuliers Egypto-Berbère, un rôle cruciale dans les dynasties des pharaons et même fondation plus tard des dynasties régnante,XXIIe dynastie Phénicienne en fécondent une nouvelle civilisation de la méditerrannée Punique et Bebèro-punique Carthage, ensuite un rôle politique ( dynasties, empereurs, rôle d'arbitre parfois a différentes événement) et un apport culturelle incontestable a la culture greco-romaine, des royaumes Berbèro-romain brillantes la Mauritanie antique(Maroc-Algerie), Numidie(Maroc-Algérie), Africa(Tunisie). Une brillante civilisation Andalou-Mauresque, les trois plus grandes et brillantes dynasties qu'à connu l'histoire ( Maroc, Andalousie, Afrique du nord), Almouravide, Almouwahade, Mérinide.

        Tantôt empereurs de Rome ( la dynastie Septime-Sevère , l'empereur Septime Sévère ( d'une importance capitale pour l'histoire, la restructuration des institution et prestige de l'empire romain), Caracalla l'empereur célèbre pour ces victoire et ses conquêtes continental, Geta, probablement aussi les deux empereurs de la lignée de la dynastie Septime Sévère, Élagabal, Alexandre Sévère) et puis l'empereur d'origine de la Mauritanie antique, Macrin.
        Des pharaons l'Egypte(Sheshonq I (grand conquérant d'Egypte et du moyen orient, Osorkon I, Takelot I, Osorkon II, Sheshonq II, Takelot II, Sheshonq III, Pami, Sheshonq V).
        Des rois antique d'Afrique du nord célèbres (Syphax,Massinisa, Jughurtha, Bogud, JubaII).
        Honorant la femme en reine ( Karomama (pharaone d'Egypte), Sophonisbe(reine de Numidie), Eunoé (reine de Mauritanie antique), Tin Hinan (reine de l'ancien royaume des Touaregs), Kahina (reine de l'Aures).

        Des grands chefs rebels, ils en y' eu beaucoup dans l'histoire des Imazighen c'est uen caractéristique typique, on peut citer (Mesher, Mathos, Aedamon, Tacfarinas, , Frimus, Aksil, kahina, Mysara,Salih, Hamim, Pacha Erifi, Mohend Amezian, Abdelkrim khattabi, Moha-ou-Hammou)

        Conquérant ou stratège du génie(citant :Sheshonq1er,Hannibal, Tarik BnuZiad, Yousouf Bnu Tachafin, Abdelkrim Khattabi).

        Figure de proue de la culture antique ancienne(Himpsal II, Tertullien, Plotin, Saint Augustin fondateur de la pensée philosophique de la foi chrétienne, Afer, Apele,Térence le plus célèbre auteur en littérature de la comédie greco-romaine, Saint Ciprien, Fronton , Juba II). des piliers du savoirs musulman ( Avéroes( Ibn Rushd) le plus célèbre philosophe musulman, Ibn Khaldoun inventeur de la sociologie et fondateur de la science d'histoire, Ibn Alhaitam, l'inventeur des sciences optique, Ibn Batuta le plus grand voyageurs et découvreurs du monde musulman, etc...)

        De la mythologie antique et occidentale, des mythes et légendes majeurs telle(Atlas, Athéna,Poséidon, Atlantis chez Platon ) sont d'origine Amazigh adopté par les grecs et les romains, Gaspar, un des rois mages, chez les chrétiens . les déesses d'égyptiens(La déesse Neit par exemple).

        Autres par probabilité ( les Amazone royaume des femmes ).
        Quand on aime, ou bien l’on n’a point de peine, ou bien l’on aime jusqu'à sa peine.
        Saint augustin

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        • #5
          @Géographie

          Juba II fut un roi berbère de la Maurétanie (partie occidentale de la Berbérie, à partir de l’actuel Maroc, en passant par tout le nord de l’actuelle Algérie, jusqu’aux frontières de l’actuelle Tunisie).
          Le royaume de Maurétanie, tel qu'établi pour Juba II par Auguste, recouvrait le N. du Maroc actuel (Tingitane) et les partie occidentale et centrale de l'Algérie actuelle (Césarienne).

          La partie orientale de l'Algérie (Numidie), patrie d'origine de la famille de Juba et son ancien domaine était à ce moment déja annexée à l'Empire comme province, au même titre que la Tunisie (Proconsulaire).
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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          • #6
            Il parait que le médecin personnel de JubaII n'est autre que le frère du médecin du julius cesar. Ca démontre toute le stature de ce grand roi.

            Juba II fut un roi berbère de la Maurétanie (partie occidentale de la Berbérie, à partir de l’actuel Maroc, en passant par tout le nord de l’actuelle Algérie, jusqu’aux frontières de l’actuelle Tunisie).

            Vous voyez bien que l'algérie aussi a colonisé le maroc et la tunisie.

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            • #7
              @Nazim85

              Et qu'est-ce qui permettrait de dire que Caelieus Aurelianus et Aaurelius Augustinus furent "berbères" ?

              Leur noms ? Leur langue ? Leur culture ? Leur allégence politique ? Ou juste leur lieu de naissance ?
              Dernière modification par Harrachi78, 31 juillet 2011, 10h11.
              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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              • #8
                Rectification. Ce que j'ai écris c'était pour taquiner certains car vous savez bien qu'à l'époque il n'éxistait ni le maroc ni la tunisie.

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                • #9
                  @Crocodilo

                  A la base, le sujet n'a rien à voir avec les relations algéro-marocaines. Alors, pourquoi diable s'acharner à le faire virer vers se bord, et dès le début même !

                  Ya sidi laissez au moins le temps aux choses de virer "naturellement", et Dieu seul sais qu'elle le feront tôt ou tard !

                  Ca devient lourd à la longue !
                  "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                  • #10
                    Harrachi78

                    En lisant la première phrase de l'article je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ceux qui font dans l'anachronisme. Ils oublient qu'à l'époque il n'existait ni algérie, ni tunisie ni maroc.

                    Commentaire


                    • #11
                      @Harrach78
                      Et qu'est-ce qui permettrait de dire que Caelieus Aurelianus et Aaurelius Augustinus furent "berbères" ?...

                      Je ne fais que répéter ce que dit l'histoire.
                      Les 2 personnages cités, de même que d'autres dont le Dr Akrour n'en parle pas (
                      Théodore Priscien et Cassius Felix par exemple), sont décrits par les historiens comme des Nord-Africains romanisés (car écrivant en Latin) et issus de parents africains païens ou (plus ou moins) christianisés.
                      Mais c'est vrai que pour s'en assurer, il faudrait peut-être un test génétique à la recherche d'un marqueur «berbère» spécifique .
                      Dans ce cas, la même question se poserait également pour Ibn-Khaldoun qui écrivait en arabe et Jean Amrouche qui le faisait en français. Et, pourquoi pas à nous tous qui nous exprimons sur ce forum dans une langue qui n'est pas forcément celle de nos mères?
                      Écrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la Géographie...

                      Commentaire


                      • #12
                        @Nazim85

                        ... Je ne fais que répéter ce que dit l'histoire ...

                        L’histoire ne dit pas grand chose, l'histoire est ce qu'on décrit nous-même des choses du passé, et lorsqu'on décrit une chose, on doit bien expliquer le comment et le pourquoi, du moins lorsque d'autres observent la même chose et n'y voient pas la même description. Ceci pour le principe. Mais revenons au cœur du sujet :

                        ... Les 2 personnages cités, de même que d'autres dont le Dr Akrour n'en parle pas, sont décrits par les historiens comme des Nord-Africains romanisés (car écrivant en Latin) ...

                        Passons le vague truc des "historiens qui disent des choses", et examinons de plus près les faits et les problèmes qui en découlent :

                        Que tout ce monde soit "nord-africain" (je préfère "africain" tout court) cela ne pose pas de problème, puisque tous sont natifs et habitants de l'Afrique. Mais-ce à dire que tout "africain" de l'Antiquité est forcément "berbère", et qu'à ce titre un non-berbère ne pourrait être africain ?

                        Que ces gens soient "romanisés", cela est aussi chose évidente à première vue. Mais quelques précisions s'imposent : Est-ce seulement le fait qu'ils aient écris quelques textes en latin qui serait pour toi signe et consistance de leur romanisation ? Est-ce à dire qu'il pratiquaient une autre langue dans leur vie de tout les jours ? Est-ce à dire qu'il avaient une autre culture que celle de tout autre romain de leur temps ? Et quant au qualificatif lui-même, est-ce à dire que chaque individu parmi eux était autre chose à un moment de sa vie avant de se "romaniser" ?

                        ... et issus de parents africains païens ou (plus ou moins) christianisés ...

                        Sans contester cette affirmation (qui n'est pas tout a fait juste ou pas assez précise), en quoi le fait qu'ils aient été païens ou chrétiens puisse prouver qu'ils furent "berbères" tous ces gens ?

                        ... Mais c'est vrai que pour s'en assurer, il faudrait peut-être un test génétique à la recherche d'un marqueur «berbère» spécifique ...

                        Je te renvoi la remarque et le sarcasme qui va avec : faudrait-il un teste génétique pour te prouver qu'un type qui se considère comme romain, qui vit comme un romain et qui se dit lui-même romain est vraiment "romain" ?

                        Dans ce cas, la même question se poserait également pour Ibn-Khaldoun qui écrivait en arabe et Jean Amrouche qui le faisait en français.


                        En principe, Ibn-Khaldûn ne pose pas problème puisqu'il décrit lui-même son origine ethnique et géographique ainsi que toute l'histoire de sa famille. Lui contesterais-tu donc sa qualité de "Maghrébin" (l'équivalent médiéval de l'antique "Africain") au motif qu'il n'était pas berbère ?

                        Et, pourquoi pas à nous tous qui nous exprimons sur ce forum dans une langue qui n'est pas forcément celle de nos mères?

                        Et là encore, je te renvoi la question : comment sais-tu que je ne suis pas français ? Comment sais-tu que je suis maghrébin ? Comment sais-tu que je suis algérien ? Comment sais-tu si je suis arabe ou berbère ou marsouin ?
                        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                        • #13
                          @Hardawal

                          Et pourtant, rien de ce que contient cet "article", ou du moins ce passage, n'est vrai. Il faudra trouver plus solide pour base à discussion.

                          J'ai lu énormément "de" et "sur" Augustin d'Hippone, et jamais le vieil évêque n'a connu ni pratiqué une autre langue que le latin à ma connaissance. Dans ses Confessions, il affirme lui-même n'avoir même pas pu maitriser le grec (langue d'étude incontournable), alors que le latin était sa langue maternelle.

                          Le punique ? Il en parle dans une lettre comme d'une langue barbare ("étrangère" selon la conception romaine des choses) qui était encore pratiquée dans les campagnes et villages des alentours d'Hippone (Annaba) à son époque, mais il n'y pigeait lui-même que dalle, et il a dû consacrer un de ses diacres comme évêque dans le coin, parce que justement il parlait la langue des gens du pays contrairement à lui-même, et le jugeait donc plus apte à faire œuvre pastorale.

                          Sa mère ? Elle s'appelait Monnica (aucune consonance locale dans le nom), était chrétienne fille de chrétien et catholiques de surcroit, et non seulement était-elle citoyenne romaine, elle était en plus issu de la petite noblesse citadine de Thagaste (Souk-Ahras), ce qui impliquait une romanisation remontant à pas moins de 4 ou 5 générations, si jamais elle sort d'une origine autochtone, et encore, il faudrait savoir si l'origine en question fut "numide" ou "punique" au final.

                          Tout ce qu'on pourrait affirmer donc, c'est qu'il était africain l'Augustin, un des nôtres donc, sans qu'il soit nécessairement "berbère" ni "arabe", mais tout bonnement romain comme il affirme lui-même l'être : romain de langue, romain de culture, romain de religion et romain d’allégeance. Dire autre chose que cela, c'est travestir les faits pour obtenir autre chose que la réalité des choses.
                          Dernière modification par Harrachi78, 02 août 2011, 10h20.
                          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                          • #14
                            Texte

                            Pour être concret, voici ce que dit le concerné lui-même de sa "langue maternelle", celle qu'il a appris dans le berceau et celle que parlaient ses nourrices :

                            23. Pourquoi donc haïssais-je ainsi la langue grecque, pleine de ces fables ? Car Homère excelle à ourdir telles fictions. Doux menteur, il était toutefois amer à mon enfance. Je crois bien qu’il en est ainsi de Virgile pour les jeunes Grecs, contraints de l’apprendre avec autant de difficulté que j ‘apprenais leur poète.

                            La difficulté d’apprendre cette langue étrangère assaisonnait de fiel la douce saveur des fables grecques. Pas un mot qui me fût connu ; et puis, des menaces terribles de châtiments pour me forcer d’apprendre. J’ignorais de même le latin au berceau ; et cependant, par simple attention, sans crainte, ni tourment, je l’avais appris, dans les embrassements de mes nourrices, les joyeuses agaceries, les riantes caresses.

                            Ainsi je l’appris sans être pressé du poids menaçant de la peine, sollicité seulement par mon âme en travail de ses conceptions, et qui ne pouvait rien enfanter qu’à l’aide des paroles retenues, sans leçons, à les entendre de la bouche des autres, dont l’oreille recevait les premières confidences de mes impressions. Preuve qu’en cette étude une nécessité craintive est un précepteur moins puissant qu’une libre curiosité. Mais l’une contient les flottants caprices de l’autre, grâce à vos lois, mon Dieu, vos lois qui depuis la férule de l’école jusqu’à l’épreuve du martyre, nous abreuvant d’amertumes salutaires, savent nous rappeler à vous, loin du charme empoisonneur qui nous avait retirés de vous.
                            Augustin d'Hippone
                            Les Confessions
                            (Livre Ier - Chapitre 14)
                            Dernière modification par Harrachi78, 02 août 2011, 10h09.
                            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                            • #15
                              @Hardawal

                              Râk mwesswess bark, il n'y aucun ton particulier allons ...

                              Sinon, si j'ai pris la peine de citer l'ensemble du paragraphe c'est bien pour que la chose soit bien claire, autrement ça serait du "Wayloun li mosalline" ce qui ne veux rien dire sans sa suite : "alladhina houm 3an salâtihim sâhoune ... "!

                              En somme, le gars évoque ses difficultés à apprendre le grec à l'école, langue qu'il précise lui être "étrangère", et oppose cela à la facilité par laquelle il a appris le latin ("sa" langue à lui), car ce n'est pas avec bâton d'un précepteur (comme c'est le cas du grec) qu'on la lui inculqua, mais par la douceur et l'habitude de parler à ses nourrices, depuis le temps où était encore dans le berceau et qu'il ne parlais encore aucune langue.

                              J’ignorais de même le latin au berceau ; et cependant, par simple attention, sans crainte, ni tourment, je l’avais appris, dans les embrassements de mes nourrices, les joyeuses agaceries, les riantes caresses.

                              Ainsi je l’appris sans être pressé du poids menaçant de la peine, sollicité seulement par mon âme en travail de ses conceptions, et qui ne pouvait rien enfanter qu’à l’aide des paroles retenues, sans leçons, à les entendre de la bouche des autres, dont l’oreille recevait les premières confidences de mes impressions.
                              Noter le dernier paragraphe : les oreilles de ceux de qui il a appris les paroles (ses nourrices) sont celles qui ont entendu ses premières paroles au berceau. En un mot, c'est le latin qu'il apprit en premier, et c'est en latin qu'il a parlé en premier.
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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