Algérie 2011 : Etat artificiellement riche, blocage systémique et détérioration du pouvoir d’achat de la majorité des Algériens*
Par Professeur Abderrahmane MEBTOUL
A l’approche du mois sacré du Ramadhan 2011, les personnes aisées doivent sentir eux aussi les souffrances physiques et morales qu’endurent les pauvres à longueur d’année, et qui en principe devrait nous inciter à plus de solidarité- sans calculs- et d’ardeur dans le travail. Concernant les couffins du Ramadhan, je lance un appel fraternel aux responsables algériens de ne plus exploiter, comme par le passé, la misère humaine. Mesdames, Messieurs de grâce, n’humilier pas ces pauvres gens, ne les faites plus filmer comme par le passé avec indécence, par la télévision publique ENTV. Respectez au moins leur dignité. Ils n’ont plus que cela. Aussi, l’objet de cette présente contribution est de poser objectivement les liens entre la relative aisance financière et le pouvoir d’achat des Algériens, analyse inséparable de la compréhension des mutations mondiales et de la régulation de l’économie locale.
1- Face à la crise de l’endettement des Etats du monde, l’Etat algérien, un Etat artificiellement riche
Après la déclaration du gouvernement invoquant la bonne santé financière du pays, dont effectivement le stock de la dette en 2011 (principal et services) est inférieur à 4 milliards de dollars et la dette publique intérieure moins de 1 milliard de dollar, plusieurs questions importantes se posent devant éviter l’opacité causes de rumeurs dévastatrices, face à la crise de l’endettement des Etats occidentaux. Le PIB mondial est évalué selon les statistiques du FMI en 2010 à 61 963 milliards de dollars US et selon la FED américaine la dette publique US dépasse les 14. 251 milliards de dollars soit 97% du PIB pour une population estimée à 310 millions. Pour l’ensemble de la communauté économique européenne des 27, selon Eurostat la dette publique représente 80%, du PIB soit 12.885 milliards de dollars pour une population d’environ 500 millions. USA et Europe 12% de la population mondiale estimé à 6,8 milliard d’âmes en 2010, concentrent 27136 de milliards de dollars de dettes publiques soit 45% du PIB mondial. Je précise que la chine pourtant deuxième puissance économique mondiale depuis 2010, pour une population de 1,33 milliard d’habitants totalise seulement un PIB de 5745 milliards de dollars soit 9,5% du PIB mondial la dette publique, selon les statistiques récentes de la banque mondiale, inclus les dettes contractées par les provinces, les municipalités et les districts qui ont atteint l’an dernier 27 % du produit intérieur brut , 1160 milliards d’euros résultat des mesures des effets de la crise mondiale d’octobre 2008 où en 2009 et 2010 pour accompagner le plan de relance adopté fin 2008, le pouvoir central redoutait un ralentissement économique ce qui ferait grimper le total de la dette chinoise à plus de 80% de son PIB. Il s’ensuit que les prix ont progressé de 5,4% au premier trimestre 2011 en Chine, selon les chiffres publiés par le Bureau national des statistiques, loin de l’objectif du gouvernement de contenir l’inflation en-deçà de 4% sur l’ensemble de l’année, China Securities Journal, qui dépend de la banque centrale, estimant que la marge de manœuvre pour un resserrement supplémentaire était très limitée.
Face à cette situation de turbulences de l’économie mondiale qui touche tous les pays, le gouvernements algérien faute de prospective, assistant en spectateurs, , dont l’essence de la crise est structurelle, quelle est la structuration des réserves de change de l’Algérie évaluées à 160 milliards de dollars au 21 juillet 2011 entre les principales monnaies internationales : part en dollars, euros, livres sterling et yen ? Les données de 45% en dollars, 45% en euros, 5% en livres sterling et 5% en yen sont-elles justes (1)? Combien de ces réserves de change sont placés à l’étranger, (80% selon les déclarations du Ministre des Finances devant les députés soit plus de 125 milliards de dollars ) dont une fraction en bons de trésor américains ( est ce que le montant officiel de 50 milliards de dollars ) , dans les autres banques centrales européenne ou des banques privées internationales dites bien cotées AAA mais dont certaines ont été décotées depuis la crise financière mondiale d’octobre 2008 . Que rapportent ces placements sachant que pour 2011 le taux directeur de la FED (entre 0 et 0,25% depuis 2010) et celui de la BCE (1,25% depuis avril 2011) ceux du Japon ( 0,5%) et de la banque d’Angleterre (0,5%). Avec le taux d’inflation même faible, entre 1 et 2% cela donne un rendement zéro, voire négatif. Cela doit être également soit pondéré à la baisse par la dépréciation d’une monnaie (ce qui est le cas pour le dollar plus de 40% depuis le 01 janvier 2000) ou à la hausse en cas d’appréciation (cas de l’euro), les exportations d’hydrocarbures se faisant en dollars et les importations algériennes pour 60% en euros. C’est que l’utilisation des réserves de change pose un véritable stratégique engageant l’avenir du pays.
Doit –on, continuer à privilégier la sécurité des placements même si le rendement est faible, voire négatif ce qui équivaudrait que l’Algérie finance le développement d’autres pays et pourquoi alors continuer à épuiser les réserves d’hydrocarbures reconvertis en monnaies incertaines. Supposant des compétences, les Algériens à l’étranger dans ce domaine spécialisé ayant montré leur savoir faire , et là on revient toujours au management stratégique et à la ressource humaine pilier du développement, du fait de la faiblesse de la capacité d’absorbation afin de respecter les engagements internationaux en approvisionnement énergétique, ne serait-il pas préférable de les investir à travers la création de grands groupes nationaux ,tout en évitant tout monopole néfaste, en Algérie dans le cadre d’un partenariat bien ciblé gagnant/gagnant , une autre fraction en fonds souverains par l’achats d’actions et d’obligations afin d’avoir un rendement beaucoup plus élevés supposant la ressource humaine ? Dans ce cas c’est comme dans le casino, avec des risques de gains et de pertes.
Un exemple si l’Algérie avait placé ses réserves de change au miment où l’once d’or était coté à 800 dollars, et comme l’once est actuellement à 1600 dollars on aurait doublé les réserves de change de l’Algérie c’est à dire plus de 300 milliards de dollars en termes de parité de pouvoir d’achat ? Cela aurait pu s’appliquer à d’autres actions en bourse dévalorisées en 2009 dont les cours ont remonté depuis. Autre axe, investir dans un partenariat ciblé dans des segments à valeur ajoutée y compris les services, dans le cadre de la logique des valeurs internationales afin de préparer l’après hydrocarbures. Mais est cela est possible avec le retour à une gestion administrée des années 1970, avec la bureaucratisation extrême de la société algérienne qui freine l’initiative de tout entrepreneur, surtout depuis scandales financiers de bon nombre d’entreprises y compris Sonatrach, peut on dès se mette au diapason des mutations de l’économie mondiale, les opérateurs paralysés attendant des ordres d’en haut qui souvent ne viennent pas ou avec des mois en retard ? En insistant sur le fait que ce ne sont pas les pays qui ont des réserves de change importants qui sont les plus développés, souvent c’est le contraire, surtout celles provenant de la rente avec le risque du syndrome hollandais. L’ex gouvernement communiste roumain avait une dette égale à zéro mais une économie en ruine. Un endettement bien utilisé peut être source de croissance permettant de rembourser les emprunts grâce à la création de la valeur permis par le travail. En Algérie, ces réserves de change artificielles puisque provenant des hydrocarbures, ont-ils contribué à améliorer le pouvoir d’achat des Algériens ?
Par Professeur Abderrahmane MEBTOUL
A l’approche du mois sacré du Ramadhan 2011, les personnes aisées doivent sentir eux aussi les souffrances physiques et morales qu’endurent les pauvres à longueur d’année, et qui en principe devrait nous inciter à plus de solidarité- sans calculs- et d’ardeur dans le travail. Concernant les couffins du Ramadhan, je lance un appel fraternel aux responsables algériens de ne plus exploiter, comme par le passé, la misère humaine. Mesdames, Messieurs de grâce, n’humilier pas ces pauvres gens, ne les faites plus filmer comme par le passé avec indécence, par la télévision publique ENTV. Respectez au moins leur dignité. Ils n’ont plus que cela. Aussi, l’objet de cette présente contribution est de poser objectivement les liens entre la relative aisance financière et le pouvoir d’achat des Algériens, analyse inséparable de la compréhension des mutations mondiales et de la régulation de l’économie locale.
1- Face à la crise de l’endettement des Etats du monde, l’Etat algérien, un Etat artificiellement riche
Après la déclaration du gouvernement invoquant la bonne santé financière du pays, dont effectivement le stock de la dette en 2011 (principal et services) est inférieur à 4 milliards de dollars et la dette publique intérieure moins de 1 milliard de dollar, plusieurs questions importantes se posent devant éviter l’opacité causes de rumeurs dévastatrices, face à la crise de l’endettement des Etats occidentaux. Le PIB mondial est évalué selon les statistiques du FMI en 2010 à 61 963 milliards de dollars US et selon la FED américaine la dette publique US dépasse les 14. 251 milliards de dollars soit 97% du PIB pour une population estimée à 310 millions. Pour l’ensemble de la communauté économique européenne des 27, selon Eurostat la dette publique représente 80%, du PIB soit 12.885 milliards de dollars pour une population d’environ 500 millions. USA et Europe 12% de la population mondiale estimé à 6,8 milliard d’âmes en 2010, concentrent 27136 de milliards de dollars de dettes publiques soit 45% du PIB mondial. Je précise que la chine pourtant deuxième puissance économique mondiale depuis 2010, pour une population de 1,33 milliard d’habitants totalise seulement un PIB de 5745 milliards de dollars soit 9,5% du PIB mondial la dette publique, selon les statistiques récentes de la banque mondiale, inclus les dettes contractées par les provinces, les municipalités et les districts qui ont atteint l’an dernier 27 % du produit intérieur brut , 1160 milliards d’euros résultat des mesures des effets de la crise mondiale d’octobre 2008 où en 2009 et 2010 pour accompagner le plan de relance adopté fin 2008, le pouvoir central redoutait un ralentissement économique ce qui ferait grimper le total de la dette chinoise à plus de 80% de son PIB. Il s’ensuit que les prix ont progressé de 5,4% au premier trimestre 2011 en Chine, selon les chiffres publiés par le Bureau national des statistiques, loin de l’objectif du gouvernement de contenir l’inflation en-deçà de 4% sur l’ensemble de l’année, China Securities Journal, qui dépend de la banque centrale, estimant que la marge de manœuvre pour un resserrement supplémentaire était très limitée.
Face à cette situation de turbulences de l’économie mondiale qui touche tous les pays, le gouvernements algérien faute de prospective, assistant en spectateurs, , dont l’essence de la crise est structurelle, quelle est la structuration des réserves de change de l’Algérie évaluées à 160 milliards de dollars au 21 juillet 2011 entre les principales monnaies internationales : part en dollars, euros, livres sterling et yen ? Les données de 45% en dollars, 45% en euros, 5% en livres sterling et 5% en yen sont-elles justes (1)? Combien de ces réserves de change sont placés à l’étranger, (80% selon les déclarations du Ministre des Finances devant les députés soit plus de 125 milliards de dollars ) dont une fraction en bons de trésor américains ( est ce que le montant officiel de 50 milliards de dollars ) , dans les autres banques centrales européenne ou des banques privées internationales dites bien cotées AAA mais dont certaines ont été décotées depuis la crise financière mondiale d’octobre 2008 . Que rapportent ces placements sachant que pour 2011 le taux directeur de la FED (entre 0 et 0,25% depuis 2010) et celui de la BCE (1,25% depuis avril 2011) ceux du Japon ( 0,5%) et de la banque d’Angleterre (0,5%). Avec le taux d’inflation même faible, entre 1 et 2% cela donne un rendement zéro, voire négatif. Cela doit être également soit pondéré à la baisse par la dépréciation d’une monnaie (ce qui est le cas pour le dollar plus de 40% depuis le 01 janvier 2000) ou à la hausse en cas d’appréciation (cas de l’euro), les exportations d’hydrocarbures se faisant en dollars et les importations algériennes pour 60% en euros. C’est que l’utilisation des réserves de change pose un véritable stratégique engageant l’avenir du pays.
Doit –on, continuer à privilégier la sécurité des placements même si le rendement est faible, voire négatif ce qui équivaudrait que l’Algérie finance le développement d’autres pays et pourquoi alors continuer à épuiser les réserves d’hydrocarbures reconvertis en monnaies incertaines. Supposant des compétences, les Algériens à l’étranger dans ce domaine spécialisé ayant montré leur savoir faire , et là on revient toujours au management stratégique et à la ressource humaine pilier du développement, du fait de la faiblesse de la capacité d’absorbation afin de respecter les engagements internationaux en approvisionnement énergétique, ne serait-il pas préférable de les investir à travers la création de grands groupes nationaux ,tout en évitant tout monopole néfaste, en Algérie dans le cadre d’un partenariat bien ciblé gagnant/gagnant , une autre fraction en fonds souverains par l’achats d’actions et d’obligations afin d’avoir un rendement beaucoup plus élevés supposant la ressource humaine ? Dans ce cas c’est comme dans le casino, avec des risques de gains et de pertes.
Un exemple si l’Algérie avait placé ses réserves de change au miment où l’once d’or était coté à 800 dollars, et comme l’once est actuellement à 1600 dollars on aurait doublé les réserves de change de l’Algérie c’est à dire plus de 300 milliards de dollars en termes de parité de pouvoir d’achat ? Cela aurait pu s’appliquer à d’autres actions en bourse dévalorisées en 2009 dont les cours ont remonté depuis. Autre axe, investir dans un partenariat ciblé dans des segments à valeur ajoutée y compris les services, dans le cadre de la logique des valeurs internationales afin de préparer l’après hydrocarbures. Mais est cela est possible avec le retour à une gestion administrée des années 1970, avec la bureaucratisation extrême de la société algérienne qui freine l’initiative de tout entrepreneur, surtout depuis scandales financiers de bon nombre d’entreprises y compris Sonatrach, peut on dès se mette au diapason des mutations de l’économie mondiale, les opérateurs paralysés attendant des ordres d’en haut qui souvent ne viennent pas ou avec des mois en retard ? En insistant sur le fait que ce ne sont pas les pays qui ont des réserves de change importants qui sont les plus développés, souvent c’est le contraire, surtout celles provenant de la rente avec le risque du syndrome hollandais. L’ex gouvernement communiste roumain avait une dette égale à zéro mais une économie en ruine. Un endettement bien utilisé peut être source de croissance permettant de rembourser les emprunts grâce à la création de la valeur permis par le travail. En Algérie, ces réserves de change artificielles puisque provenant des hydrocarbures, ont-ils contribué à améliorer le pouvoir d’achat des Algériens ?
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