Des élections législatives anticipées auront lieu le 20 novembre prochain en Espagne. Les questions économiques et sociales vont être déterminantes dans le choix des électeurs espagnols. L’élection sera suivie avec beaucoup d’attention à Rabat et à Alger. Le pire pour Rabat serait un retour du Parti Populaire, une défaite des socialistes ne déplairait pas à Alger… Mais la crise économique et les indignados rendent les prévisions très difficiles…
Le premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero parie sur les signes de « reprise » de l’économie pour redresser la popularité, en berne, du PSOE. Après avoir tergiversé pendant des semaines, il a accepté la tenue d’élections législatives anticipées réclamées par l’opposition de droite et aussi par les socialistes ces derniers temps. Le scrutin était prévu pour mars 2012. Le Parti Populaire, principal parti de droite en Espagne, demandait avec insistance au gouvernement socialiste de tenir compte de la tannée électorale qui lui avait été infligée aux élections régionales, le 22 mai dernier. Zapatero a affirmé que le gouvernement espagnol a atteint une « bonne partie des objectifs de la deuxième partie du mandat". Selon lui, l’économie « montre des signes positifs... Nous avons posé les bases de la reprise". La croissance au cours du premier trimestre a pourtant affiché un modeste +0,3 % alors que le chômage reste très élevé (20,89 %), un record parmi les pays industrialisés. Le discours « positif » de Zapatero a été refroidi, aujourd’hui même, par l’agence notation Moody's a qui menacé vendredi d'abaisser à nouveau la note de la dette espagnole, actuellement à "Aa2". Un avertissement de plus alors que le pays est dans la ligne de mire des marchés et que le FMI s’inquiète.
Rubalcaba reprend quelques points sur Rajoy
Zapatero qui voulait aller jusqu’au bout de son mandat a finalement cédé aux pressions des membres de son parti qui cherchent à profiter d’un gain de popularité dans les sondages après la désignation d’Alfredo Perez Rubalcaba, ancien vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur, face au leader du Parti Populaire Mariano Rajoy. Le Parti Populaire qui semblait profiter des déconvenues des socialistes qui mènent une politique d’austérité a un peu perdu du terrain depuis la désignation de Rubalcaba. Selon les derniers sondages, les socialistes recueillent 36% des intentions de vote contre 43,1% aux conservateurs, soit un écart inférieur de 3,3 points par rapport à la précédente enquête. Nul doute que les deux grands pays du Maghreb, l’Algérie et le Maroc, vont suivre avec attention l’évolution de la situation politique en Espagne, pays directement concerné dans le dossier du Sahara Occidental.
Le Maghreb face à « l’incertitude des urnes » espagnoles
Le Maroc ne devrait pas être enchanté d’un retour aux affaires du Parti Popular qui, sur la question du Sahara Occidental, reste dans une « tradition » espagnole de défense de l’autodétermination qui a été rompue par le PSOE de Zapatero. Ce dernier, sous l’incitation de Paris et également pour des intérêts économiques et sécuritaires, est devenu plus ouvertement favorable au projet d’autonomie présenté par Rabat. Le gouvernement de Zapatero a fait de laborieux exercice d’équilibriste pour soutenir le projet marocain tout en se défendant d’avoir renoncé à l’autodétermination des sahraouis. La droite espagnole, en exagérant largement, avait imputé les difficultés des entreprises d’hydrocarbures espagnoles en Algérie à cet « alignement » sur Rabat. En réalité, la position du gouvernement de Zapatero, jugée effectivement pro-marocaine, n’a pas eu d’incidence sur l’économie. Les litiges – Gassi Touil ou sur le prix du gaz – ont été arbitrés au niveau international et les jugements prononcés étaient en général en faveur de Sonatrach. Il n’en reste pas moins qu’il ne déplairait pas à Alger de voir les socialistes quitter le pouvoir au profit de la droite. Pourtant, la situation politique reste incertaine avec l’intrusion des Indignados qui pourrait bouleverser la donne politique. La traditionnelle alternance gauche-droite sera-t-elle reconduite ? L’avance dans les sondages du Parti Populaire pourrait ne pas se traduire électoralement. Les espagnols qui souffrent de la politique d’austérité menée par les socialistes ne peuvent s’attendre à ce que la droite soit plus sociale. Quel sera l’effet du mouvement des indignados ? C’est l’une des grandes questions. Alger et Rabat ont sans doute des préférences, ils devront cependant faire avec la « glorieuse incertitude des urnes » de la démocratie espagnole.
Maghreb Emergent
Le premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero parie sur les signes de « reprise » de l’économie pour redresser la popularité, en berne, du PSOE. Après avoir tergiversé pendant des semaines, il a accepté la tenue d’élections législatives anticipées réclamées par l’opposition de droite et aussi par les socialistes ces derniers temps. Le scrutin était prévu pour mars 2012. Le Parti Populaire, principal parti de droite en Espagne, demandait avec insistance au gouvernement socialiste de tenir compte de la tannée électorale qui lui avait été infligée aux élections régionales, le 22 mai dernier. Zapatero a affirmé que le gouvernement espagnol a atteint une « bonne partie des objectifs de la deuxième partie du mandat". Selon lui, l’économie « montre des signes positifs... Nous avons posé les bases de la reprise". La croissance au cours du premier trimestre a pourtant affiché un modeste +0,3 % alors que le chômage reste très élevé (20,89 %), un record parmi les pays industrialisés. Le discours « positif » de Zapatero a été refroidi, aujourd’hui même, par l’agence notation Moody's a qui menacé vendredi d'abaisser à nouveau la note de la dette espagnole, actuellement à "Aa2". Un avertissement de plus alors que le pays est dans la ligne de mire des marchés et que le FMI s’inquiète.
Rubalcaba reprend quelques points sur Rajoy
Zapatero qui voulait aller jusqu’au bout de son mandat a finalement cédé aux pressions des membres de son parti qui cherchent à profiter d’un gain de popularité dans les sondages après la désignation d’Alfredo Perez Rubalcaba, ancien vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur, face au leader du Parti Populaire Mariano Rajoy. Le Parti Populaire qui semblait profiter des déconvenues des socialistes qui mènent une politique d’austérité a un peu perdu du terrain depuis la désignation de Rubalcaba. Selon les derniers sondages, les socialistes recueillent 36% des intentions de vote contre 43,1% aux conservateurs, soit un écart inférieur de 3,3 points par rapport à la précédente enquête. Nul doute que les deux grands pays du Maghreb, l’Algérie et le Maroc, vont suivre avec attention l’évolution de la situation politique en Espagne, pays directement concerné dans le dossier du Sahara Occidental.
Le Maghreb face à « l’incertitude des urnes » espagnoles
Le Maroc ne devrait pas être enchanté d’un retour aux affaires du Parti Popular qui, sur la question du Sahara Occidental, reste dans une « tradition » espagnole de défense de l’autodétermination qui a été rompue par le PSOE de Zapatero. Ce dernier, sous l’incitation de Paris et également pour des intérêts économiques et sécuritaires, est devenu plus ouvertement favorable au projet d’autonomie présenté par Rabat. Le gouvernement de Zapatero a fait de laborieux exercice d’équilibriste pour soutenir le projet marocain tout en se défendant d’avoir renoncé à l’autodétermination des sahraouis. La droite espagnole, en exagérant largement, avait imputé les difficultés des entreprises d’hydrocarbures espagnoles en Algérie à cet « alignement » sur Rabat. En réalité, la position du gouvernement de Zapatero, jugée effectivement pro-marocaine, n’a pas eu d’incidence sur l’économie. Les litiges – Gassi Touil ou sur le prix du gaz – ont été arbitrés au niveau international et les jugements prononcés étaient en général en faveur de Sonatrach. Il n’en reste pas moins qu’il ne déplairait pas à Alger de voir les socialistes quitter le pouvoir au profit de la droite. Pourtant, la situation politique reste incertaine avec l’intrusion des Indignados qui pourrait bouleverser la donne politique. La traditionnelle alternance gauche-droite sera-t-elle reconduite ? L’avance dans les sondages du Parti Populaire pourrait ne pas se traduire électoralement. Les espagnols qui souffrent de la politique d’austérité menée par les socialistes ne peuvent s’attendre à ce que la droite soit plus sociale. Quel sera l’effet du mouvement des indignados ? C’est l’une des grandes questions. Alger et Rabat ont sans doute des préférences, ils devront cependant faire avec la « glorieuse incertitude des urnes » de la démocratie espagnole.
Maghreb Emergent
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